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[RP] Les lapins restent-ils blancs au printemps ?

Laudanum
[L'Artois où quand la hanche est en grève.]


A l'aller elle se trouvait simplement témoin. Témoin d'un rescapé, à demi éclopé, elle aurait du y voir un signe, en bon augure. Mais non, simple procédure, laissez passer et tout le tintouin, sans-papiers, tu fous le camp de là. Ici, on prône "l'identité ducale".
Moui, bon, après tout on ne fait que passer, et...c'est ce que fit le blond.
Il passa...
Pas d'anguilles en Flandres, que des morues, et quelques carpes pleines d'arêtes. Tout un programme pour le poison brugeois, qui ne demandait qu'à jeter ses filets dans le lac, pour y pêcher quelques écailleux. Elle les viderait à loisir, et si elle n'y verrait pas l'avenir, au moins les ferait-elle rôtir, au feu de bois.

Et c'est qu'il en tomba des carpes, des bouches rondes ouvertes, mâchoires en extension et yeux exorbités, il en pleuvait dans chaque ruelle de Flandres. Et des murmures aussi.
Crénom d'un chien*, l'empoisonneuse est de retour!
Quelques uns fuyaient, d'autres se signaient, et les Loreals se marraient.

Bruges avait un peu la saveur d'une friandise. Plaisante, douce au palais et familière.
Le chauve au cheveu unique, les Vygnards que l'on rêvait de pendre, des voisines loréaliennes aux contes de quatre sous, et des morues fraîchement débarquées qui n'attendaient que le venin du poison pour paralyser leurs convulsions désespérées.
Il n'y manquait qu'un parfum de folie ordinaire, un atome d'évidence qui avait bel et bien disparu.
Mais la Venise du Nord attirait toujours. Aventuriers de pacotilles, ou candidats au suicide. Le lac était froid en cette saison, l'on pouvait s'y noyer, ou s'y geler le sang, au choix.
Restait la corde aussi.
Parfait instrument de libération pour un sybarite piégé jusqu'aux os, par une brune grosse jusqu'au cou.

Tout ce que voulait le poison, c'était le trésor promis par la pancarte. Et puis ces deux qui rôdaient là constamment. Forcément, ils avaient du trouver le magot.
D'entrée, elle annonça la couleur.
"Filez moi l'or, où crachez l'endroit de la planque". Même pas eu à menacer, que le brun lui indiqua où creuser.
S'il mentait, elle lui ferait payer, qu'elle répondit.
Et lui qui souriait, même pas peur. Elle en aurait été vexée, s'il n'avait eu l'art d'accommoder le poison.
Prise à contrepieds, à défaut d'être pendue par ces mêmes pieds, elle n'en menait pas large. Elle coulait dans ses veines avec la plus odieuse des sournoiseries, grisée par la grisaille elle-même, qui riait de son âme noire, enivré sans doute par un cinglant m'enfoutisme, ou juste fou.
Bruges abritait en son sein un empereur, et son futur chiard.
Elle en était arrivée à cette constatation, se demandant comment elle s'était débrouillée pour se foutre dans pareille équation. Elle avait beau s'inspecter la carne, pas de x, ou de carré collé au cul.

Mais bon sang!

Elle était là la réponse!

Au hasard d'un croisement, plutôt en V qu'en croix, ils firent un bout de route ensemble, de moitiés de phrases en accrocs, jusqu'au patelin des frontistes d'extrème connerie.

Là, pendant qu'elle piquait un somme au coin d'un arbre, l'Artois lui fit la peau, avant de lui faire les poches lors d'un procès.
Oui, elle aurait du y voir un signe, ou au moins deviner qu'on lui balancerait des tomates quand elle crierait à l'injustice, à l'infamie et mort aux cons.
Elle avait bien vu venir le coup du je m'en vais te ramener par la peau des fesses, mais les tomates, ah ça non.

...c'est donc ainsi qu'à l'heure où nous écrivons, la hanche brisée, mortifiée, venin liquéfié, le poison croupît dans une chambre sordide, , faite de bois cambraisien, aux meubles cirés, de draps de flanelle bleue et aux tentures lisses.

Les yeux rivés aux poutres, ornées d'une corde raide.

*Traduction navasienne : nom d'un foutreciel!
Katina_choovansky.
Cambrai, janvier 1458, 4h42 du matin
Une auberge pourave comme on en trouve plein en Artois.





- « Pas le maïs ! », hurla Kat en se réveillant d’un bond.

Elle mit quelques secondes à émerger de son cauchemar et se retourna vers Blanche, assoupie à ses cotés… pour ne pas la trouver.
Froncement de sourcils.
Blanche était elle tombée de la « Falaise », comme elle appelait le bord du matelas ?
La brune inspecta les abords et les dessous du lit avant de jeter un châle sur ses épaules et de descendre sur le perron.

Devant elle, Blanche, hagarde, une couverture sur les épaules.


- « Qu’est ce qu’il y a ? »
- « J’ai fait un horrible cauchemar », expliqua Blanche dans un nuage de buée .
- « Avec du maïs ? »

La rousse secoua la tête.

- « Des radis. »

Kat afficha une mine compatissante.

Les deux fées restèrent silencieuses un instant, épaule contre épaule, laissant les dernières volutes de leurs songes s’échapper dans la nuit artésienne.
Un loin, un bruit sourd, de plus en plus fort creva la nuit. Le hurlement des loups.

Les nez brugeois se tournèrent droit vers le Limousin.


- « T’as entendu ? »
- « Le SHEBAM, POW, BLOP, WIZZ !? », demanda la brune.

Acquiescement flamboyant.

Une violente bourrasque de vent les percuta, amenant le cri du loup aux abords de la ville, jusqu’à leurs tympans.

- « Ca donne envie d’courir… "
- « Et de grimper aux baobabs… ne me demande pas ce que c’est."

Kat ne demanda donc rien, le chant des loups aux oreilles.

- « J’pense qu’on en trouve dans l’sud."

Kat hocha la tête.

Bientôt le sud, les baobabs et pourquoi pas, des ménestrels…

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Troubadour à la Confrérie
Fitzounette
[En Anjou, dans un beau palais tout doré…]

Une poupée ivoirine est là, délicatement posée sur un amas de coussins moelleux tissés des plus rares étoffes venues du lointain Orient. Toute de soie blanche vêtue, coiffée à la dernière mode par les soins de sa très chère Aléanore, elle s’étire, indolente. Elle est belle… Elle est blonde. Elle est la crème de l’Anjou, et elle mange des macarons Parisiens, finement saupoudrés de sucre glace rosé. Elle porte doucement à ses lèvres pourpres ces divines douceurs, et les engloutit avec bonheur.
Un peu trop peut être...


Beuh… Beuh…. Bluuuuuup.

Elle vomit euh, pas vraiment élégamment pour le coup, puis se met à chouiner.

Bouhouhouh, me sent malade….

Sa suite accoure pour la rassurer.

C’est noooooormal, ne vous faites pas de mourrons Duchesse. Souvenez-vous du temps où Aimbaud se lovait en vostre sein accueillant, vous étiez dans le même état.

Elle pleure à gros bouillons, de longues rigoles se dessinent sur sa bouille enfarinée.

Non, non, je ne veux pas, je les déteste touuuuuss ! Erik qui roupille hormis pour m’engrosser, Aimbaud qui m’avait promis de ne jamais m’abandonner. Il avait dit qu’il serait là pour moi ! Et il est mooooort ! L’enfançon que je porte va crever, c’est tout vu ! Ma vie est nuuuulle !

Et ça chuchote dans son dos, ça complote. Doivent-ils lui parler de la missive ? Elle qui vient tout juste de venir à bout du deuil de son fils, après des mois, voir des années à souffrir le martyre et à culpabiliser. Ils en sont persuadés, c’est un usurpateur. Pourquoi les curetons Normands auraient mentis ? Il est mort de maladie, et le marmot qui a écrit en veut à son argent. De toute façon, beaucoup n’atteignent pas le premier printemps. C’est ce qui est arrivé, nul mystère, impossible qu’il en soit autrement. Non, ne surtout rien lui dire, ne pas la bouleverser, la perte d’un héritier suffit.

Allons Duchesse, tout ira bien, nous vous le promettons, tout ira. Reprenez un macaron, Duchesse.

Faut dire qu'elle pue d'la gueule, y a comme des relents pas super sexy...
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En mémoire des joueurs de Fablitos et Zoko33.
--La_crevette
[Dans la tête d’une crevette]



Petite buse, si tu n’as pas d’ailes, bah tu peux pas voler !


Voix nasillarde qui ricoche contre la paroi du ventre encore plat d’une jeune blonde angevine, la crevette qui s’agite là, dans sa poche, c’est le futur héritier des Corbigny/Dénéré-Penthièvre. Héritier ? Héritière, puisque c’est une fille !


Ouais ! Buse ? Comme Mère ! Blonde ? Comme Mère ! Bête ?


Comme ses pieds ! Merci de respecter le travail du narrateur.. Donc je disais, la crevette dans le coin qui chante au rythme d’une chanson de sa composition, est donc une petite héritière et duchesse en devenir, la vie est bien faite n’est ce pas ? Joie de vivre quand tu nous tiens, oui puisque si feu le frère de la demoiselle avait passé plus de temps à inexister – no-life – la jeunette, elle, goûte à la joie d’être présente et le fait savoir à qui de droit. Sa mère. En s’agitant, en gigotant, en chantonnant de plus belle.


Fais comme la buseeeee ! Ca vit de gnole pas fraiche et d’herbe pure une buseee !
Mais elle va pas la fermer sa gueuleeeeeeeeeeuh !


Sursaut de la crevette qui tourne sur elle-même, puis roule, roule avant d’arriver à se stabiliser peu habituée aux déplacements dans sa bulle. Essayant d’analyser la provenance de la voix rauque, cassée qui vient de s’élever, brisant d’un coup sa bonne humeur. Panique intestine dans la tête d’épingle de la crevette qui d’un coup s’agite en tout sens.


Mèreeeeeeuh ! J’entends de la voix dans ma têteeuuuuh !
Pas dans ta tête non, plus celle de ta mère. Bon mollo l’asticot avec les décibels, on peut même plus squatter en paix.


Petits poings pas encore formés qui se serrent tandis qu’elle ronchonne.


Une crevette ! Je suis une crevette ! Pas un asticot !
Là, le ver d’farine, tu m’enquiquines..
Et j’fais que j’veux même que j’ai pas encore de cheveux ! Je suis ..


Prête à lâcher la diatribe fatale pour dire moi, je suis supérieure à toi, en bonne gamine pourrie gâtée même pas encore née.


Tu es Sa fille, mais tu n’as pas tous les droits, alors tais-toi, parce que les bonnes manières, c’est pas gagné, et ça a pas l’air inné chez toi. Même pas de prénom, ça la fout mal pour les présentations, p’tite duduche.
Ouais bah.. Euh .. Moi, j’existe déjà ! J’trouve c’est pas mal. Parce que toi, t’es qui d’abord ! Que c’est chez moi ici ! Que t’as pas le droit de viendre, sinon je dis à Mère, et elle fâchera.. ‘fin j’crois..


La voix se tait, instant de réflexion avinée d’une blonde aux neurones abimés d’avoir trop longtemps erré à la recherche de sa moitié, sa jumelle, le deuxième neurone du cerveau machiavélique de leur destin.


J’suis morte. Là ? Ca te va ! Tais-toi.
T’es pas morte, vu que tu me parles !
T’es pas née, et tu parles.. Et ça vient faire des leçons, jeunesse..


Vous l’aurez deviné, c’est un vrai dialogue de sourds qui se joue dans l’organisme de la blonde angevine qui n’a rien demandé et qui se trouve être le théatre d’une rencontre hors du commun entre deux êtres..


Hors du commun !


Inhumain ! Je parle à la fin, attendez votre tour, c’est d’une impolitesse. Donc, et là, vous vous demandez qui peut être cette voix dans la tête de la blonde angevine.


Moi aussi, je demande !
Toi, on t’a rien demandée !
Bah j’parle que j’veux ! C’est ma maison ici !


Dites, si j’vous dérange, faut le dire, hésitez pas, hein, je vous laisse, on reprend plus tard, pas vraiment important.


Ah ouais ?


NON ! Donc, la blonde dans la tête de la petite Reyne d’Anjou, si vous suivez bien les aventures de la Petite Buse n’est autre que ..

MOI ! Blonde de son état, l’Alençon. Angevine de cœur ! Fausse-Vraie Jumelle de la Mini Penthos Dégénérée. Duchesse, Vicomtesse et épouse d’un beau blond. Idole des jeunes, alcoolique patentée et même tentée des fois. T’as qu’à m’appeler Tata, ça ira.
Bonjour Tata !! Bon, bah c’est pas pareil.. Tu peux rester avec moi alors..
Trop aimable, Crevette. Tu chantais quoi ? Attends laisse tomber.. Tu connais celle-là ?


Et dans le ventre de l’angevine engrossée par un bourguignon, qui pour le coup aurait du s’abstenir, deux voix discordantes entonnent une balade qui donnerait mal à la tête à de la valériane.

Même si pour la Môme, Kilia a mis du vin dans les biberons
C'est ça l’Anjou
Ca empêche pas 19 et Vadikura d’partager les saucissons
C'est ça l’Anjou
On est tous des Chieurs selon certains bouffons
Enfin je pense mais not’ devise peu l’oublieront.
Dans mon verre et dans mon coeur
l'Anjou apporte le bonheur


Ah bah c’est concept, la grossesse chez les Buses. Très concept..

[Ce post a été réalisé avec de vrais bouts d'embryon et d'ectoplasme dedans. Bon appétit bien sur !]


Aimbaud
[Rochechouart. Sortez vos mouchoirs.]


L'après-midi était plutôt ensoleillée, et le Baobab faisait le plein de chlorophyle, les branches en éventail. Quelle belle journée vraiment, trop belle pour ne pas être gâchée...

Car soudain, un exploitant forestier arriva à grand galop dans un nuage de poussière et d'hormones de lichen. Il sauta à terre et brandit sa hache en poussant un cri de guerre :


"Oh tudieu ! Eul'joli tronc qu'ça va feure un biot plan d'travail pour' ma Bon'feumme !"

En moins de temps qu'il n'en faut pour dire "Baobab", l'arbre centenaire était à terre. Il fut ensuite découpé et redistribué à des coopératives locales, pour les bienfaits de l'économie de marché. En 1989, à l'occasion de fouilles aux abords de Rochechouart, après analyse au carbone quatorze, on a daté un plan de travail en Baobab datant du XVe siècle. Le mysère reste entier.

Quand Aimbaud arriva sur les lieux du crime, il poussa un hurlement déchirant et se roula par terre en décrivant des cercles concentriques
.

Pourquoi ? Pourquoi ?!

Je ne sais pas. Ce qui est sûr, c'est que l'enfant-loup ramassa un copeau de son Baobab, un sale morceau de bois tout charcuté, avec un trou de termite en plus. Et il pleura dessus tant et tant qu'il en vint à se moucher dedans.

C'est alors qu'une note aiguë sorti du copeau. Aimbaud essaya à nouveau de souffler par la narine dans le trou : une nouvelle note retentit. Ce morceau de bois se révélait être un pipeau artisanal, dont l'existence tentait du hasard d'un coup de hache et d'un trou de termite. Evidement, Aimbaud interpréta ça d'une tout autre manière :


Baobab ? C'est toi ?

C'est ainsi que pour honorer la mémoire de son défunt compagnon, et louer la Nature, il décida de faire carrière dans la musique. Il commença par jouer du pipeau nasal dans les rues, et gagna des écus. Ensuite il fabriqua un luth avec des miettes de pain. Puis il se mit au chant lyrique, à la danse. Pour finir, il devint hipie.

Toute la journée il chantait et fumait des herbes. la nuit, il rêvait des fées.
Deux femmes, dont une avec un incendie sur la tête, lui désignaient le nord et murmuraient doucement "Saumur, Saumur..."


Saumur...

Oui, Saumur. C'était un signe. Là bas était son destin ! Il allait regrouper des ménestrels et donner un concert dans cette ville, le plus grand concert du Moyen-âge...

Un concert de...

Paix et Amour.

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Fitzounette
[Brûle !]

Un courrier. Encore. Signé Aimbaud de Josselinière. Qu’elle est cette farce ? Le secrétaire de la Duchesse détaille la missive. Front qui se plisse et sourire mesquin. Foutus usurpateurs. Prêts à tout. Pour un écu, un titre, une fortune.

Certainement un crevard, affamé, vénal. Un hippie pouilleux peut être ? Crève, hippie crève ! (*avec la voix de Cartman*.) Marre des crasseux, des moins que rien, qui voudraient être, mais ne seront jamais.

Conspiration et autres joyeusetés. Ambition vaine de gueux. Le secrétaire l’espère : un jour, il sera l’héritier de la petite Reyne. Fidèle, il l’est. Il prend soin d’elle. Elle est belle. Il la désire. La missive se froisse dans sa pogne.

Puis elle flambe, comme la précédente. Les flammes lèchent les mots, et les sentiments qu’ils expriment. Ils dévorent l’amour d’un fils pour sa mère. Ils effacent. Ils font disparaitre toute promesse d’éternité.

Pendant ce temps là, la Souveraine divague.


Mère ?

Aimbaud ?

Je suis là, Maman, et même que je vous aime grossement, et que chui pas un ‘zounours….

Mmmhhhh….

Oui, celle qui prétendait avoir fait son deuil pensait encore à lui, SON fils, elle était incapable de l’oublier. Son petit génie. Le tout simplement farpait. Le fils qu’elles avaient toutes rêvé d’avoir…
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En mémoire des joueurs de Fablitos et Zoko33.
Katina_choovansky.


Première journée à Bord du Flanders I, fier navire voguant –ou presque- vers l’Angleterre


A bord du Flanders I, direction l’Angleterre

Journal de bord de Katina Choovansky
22 janvier 1458



Après midi
J’ai niqué ma manucure. Saleté de rames…
Je savais que j’aurais du faire profil bas ce matin.
J’avais juste prévu de sortir trois minutes sur le pont, prendre les embruns dans la face et revenir réveiller Blanche pour le petit déjeuner.

ERREUR !!!!
(Note pour plus tard : Ne jamais avoir l’air de glander quand vous croisez Toffie.)

Me voilà sur le pont, moufles aux mains bien sûr, quand j’entends cliqueter sur les planches. Je me retourne, alerte, prête à m’exclamer
: « Pastaga ! »
Que nenni du Pastaga. La bête est maline, quand elle se pèle, elle reste derrière son maitre, pour couper l’vent.
(Note pour plus tard : tenter de me cacher derrière Oath la prochaine fois et pour couper le vent Et pour tenter d’échapper aux corvées)


- « Vent force 3, trois quart dans le nez, ramez plein ouest ! » a dit l’capitaine en me collant un ciré dans les mains.

On dit pas non à Toffie. Ou alors avec de l’espace pour courir.
Point d’espace. Point de négation. Je m’suis donc mise à ramer.
C’est là que j’ai niqué ma manucure.

Efforts réduits à néant. On n’a pas bougé d’un pouce. Parait qu’on est surchargé.
Je ne vois pas le rapport avec mes 7 valises et les 6 de Blanche.


Dans la Soirée

Le capitaine nous a donné sa cabine, la jugeant plus spacieuse pour deux. Je le soupçonne de vouloir juste compter nos valises pour argumenter qu’il faut qu’on lâche quelques malles par-dessus bord si on veut avancer.
Le déménagement s’est donc fait dans un silence religieux sous l’œil de personne, à part un rat et Pastaga qui courait derrière.

Maintenant, j’suis crevée, j’ai plus d’ongles et j’ai la dalle.
Pas facile la vie d’une matelotte.


Phrase du jour : Le capitaine ne roumègue jamais sans raison

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Troubadour à la Confrérie
Katina_choovansky.


A bord du Flanders I, direction l’Angleterre

Journal de bord de Katina Choovansky

23 janvier 1458




Matinée
Je pensais que ramer l’premier jour était une sorte de bizutage, que ce matin ce serait grasse mat’.
Deuxième grossière erreur.
Ma paire m’attendait, sagement posée devant la porte de not’cabine.

« Soit, me suis-je dit, pour la grandeur des Flandres, ramons ! »

En fait ça ressemblait à quelque chose de plus grossier, mais pour la postérité, restons « soft ». Et ma fois, puisque ça reste entre moi et moi, je peux bien le dire: je ne suis pas sans éprouver un certain sentiment de fierté à l’idée d’être utile à cette traversée…
Je pense qu’à la fin de ce périple, j’aurais les bras gros comme les cuisses… Formidable pour ma forge, handicapant pour ma garde robe qui risque de ne plus être d’actualité…
(Note pour plus tard : par soucis d’économie vestimentaire, essayer de gruger l’activité « rame-rameur-ramé » au moins pour le retour, tant pis pour la fierté…)



Après midi
Atelier rame durant lequel on a aussi joué à « je te tiens tu me tiens par la barbichette »
Oath est un terrible adversaire. Est-ce parce qu’il a une vrai barbichette ?
(Note pour plus tard : tenter avec un non barbu)



Soirée
J’ai tenté de gruger l’activité « Rame »
Soyons positifs, ce n’est que la moitié d’un échec.
La capitaine m’a choppée au Mess en train de boire des coups avec Blanche. L’a très vite trouvé les rames planquées derrière le comptoir, mais l’avancée extraordinaire de la journée l’a rendu « suspectement » magnanime. Je redouble de vigilance à compter de cette seconde.

Blanche et moi avons trouvé un vieux livre de chansons de marins.
Il y en a même en anglais mais Blanche refuse de m’en traduire certaines, sous prétexte que mes oreilles sont trop parfaites pour être ainsi agressées.
C’est vrai que mes oreilles sont super… m’enfin quand même, j’aurais bien voulu savoir de quoi ça parle « I Met a Whore in the Park »

On voit Hastings d'ici. Demain nous devrions être au port.



Phrase du jour : Si vous constatez que la taverne nécessite d'être réapprovisionnée, n'hésitez pas à me le faire savoir

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Troubadour à la Confrérie
Katina_choovansky.


A bord du Flanders I, En Angleterre
Journal de bord de Katina Choovansky
24 janvier 1458




Journée glandouille.
Nous sommes arrivés de bonne heure à Hastings et avons eu la journée pour ranger nos malles. C’était sans compter sur l’enthousiasme des anglais qui, ne voyant pas souvent de bateau dans leur port, nous laissent à bord pour le plaisir de regarder le Flanders I plus longtemps…
Ca ou le fait que Toffie leur ai gueulé dessus une bonne partie de la journée pour les motiver à nous laisser débarquer… (Il nous assure qu’il ne braille ni en anglais ni en français pour éviter tout incident diplomatique… M’enfin pour qui connait Toffie, qu’il braille en Andalou ou en Tchèque, on se rend vite compte que ça n’est pas de bonne augure.)

Bref, nous sommes au port depuis facilement midi et nous n’avons toujours pas mis un pied dehors.
Nous avons profité de l’après midi pour détailler les cartes, repérer les villes qui nous plairaient à visiter…

Bref, après avoir constellé notre carte d’une myriade de petits points de couleurs (Rouge pour Blanche,Bleu pour moi et Jaune Barbiche pour Oath), nous avons du nous rendre à l’évidence.

Dix jours c’est ridiculement court. Dix jours c’est que dalle. Faut étirer le temps ou le voyage, mais faut faire un truc.

La rumeur court dans Hastings que le premier chantier naval va être lancé. On l’entend gonfler jusqu’au travers des hublots :
« Council has voted to begin construction on our own Ship»
« A ship! A ship »
(à ne pas confondre avec « A witch! A witch », me signale Oath qui me précise également que dans le second cas, mieux vaut courir sans se retourner surtout si on pèse moins lourd qu’un canard (*)
Note pour plus tard : vérifier le poids d’un canard anglais)



Fin de soirée
Sommes obligées de rouvrir les malles à la recherche des pyjamas.
Débarquement prévu pour demain si les anglais se lassent de nos remarques un poil perfide sur leur vivacité de réaction.
Est-ce ça le fameux flegme britannique ?
(Note pour plus tard : prévenir les anglais que le flegme a peu d’avenir dans les Flandres)


Phrase du jour : le capitaine peut filer des coups de pieds aux fesses et jeter ses passagers par dessus bord

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Troubadour à la Confrérie
Aimbaud
[Correspondance maoïste]


    Ma très chère Mahaut,
    Mille imprécations de pardon : ma plume a fourché sur votre patronyme, bien que je n'aime pas trop Nîmes.

    Je suis super jouissif, votre réponse comble mon coeur de félicité. Et j'en conviens : vos demandes d'éclaircissement sont judicieuses.
    Alors c'est parti mon kiki...

    Le concert aura lieu le *tâche d'encre* à *tâche d'encre* précise. Soyez-y sans faute, sinon *grosse tâche d'encre*.

    Je vous attribue le rôle de choriste, s'il vous sied. Votre mission sera de reprendre des mots essentiels des refrains, d'une voix lascive, tout en claquant des doigts, ou en levant un bras puis l'autre, le tout accompagné d'un petit déhanchement de métronome.
    Pour cette ardue entreprise, l'idéal serait de vous trouver une compagne de chant. Si telle ne vient pas à se dénicher, je propose les services de mon épagneul breton à poil ras, qui je vous en donne ma parole, émet des jappements d'une rare sensibilité.

    Faites-moi part de vos sentiments à ce propos.

    Une once de publicité dans le Maine serait ma foi la bienvenue, on a toujours besoin d'un plus mainois que soi. Scrutez, si d'aventure un joueur de luth, de pipeau - allez soyons ouf, de djembé ou de harpe lyrique - venait à se faire connaître, je vous somme de l'enrôler.

    Acheminez-vous vers l'Anjou dès qu'il vous sera possible, j'ai grand hâte d'échanger et de rouler un petit calumet de la paix avec vous.


    Ménestrellement,

    Aimbaud





    Cher Aimbaud,

    Enfin cher, je sais pas, c'est quoi vos tarifs ? Comment Anatole, c'est cavalier de demander ça ? Mais je ne suis pas à cheval voyons ! Anatole, vous êtes sobre ou quoi ? Vous racontez n'importe quoi.

    J'aime votre sens de la fête. De gauche à droite, et de haut en bas, ces soirées là, parfaitement. En plus vous avez su détecter en moi des talents tout aussi visuels qu'auditifs, car je suis bel et bien capable de chanter tout en faisant la chenille. Nan, pas l'escargot sans coquille, la danse des gueux en fin mariage.

    J'ai autour de moi une troupe parfaitement qualifiée. Isabel se propose de devenir votre castagnetteuse attitrée et Orkaange ferait une choriste du tonnerre. Non pas le bruit. Pas la ville non plus. Je veux dire qu'elle ferait ça vraiment bien.

    Evidemment, je suis à même de vous dégotter des choristes hommes, bien qu'ils soient bien moins esthétiquement aboutis que nous. Disons qu'ils seront parfaits pour vendre du popeuh corneuh à la foule qui sera littéralement subjuguée par nos talents.

    En ce qui concerne les costumes, nous avons des desiderata très précis. Le rose et les paillettes nous semblent un minimum pour toute intervention digne de ce nom. Mais pour chanter l'amour et l'espoir, pour chanter Dieu et puis l'amour, ça devrait vous aller.

    Votre date me convient parfaitement. Je suis justement libre du tant au tant. On complètera plus tard, Anatole, laissez des blancs, là.

    En revanche, car oui, je prends ma revanche sur une destinée bien cruelle, je viens juste d'arriver dans le Maine. Après l'accueil déplorable, voilà qu'on vire ma délégation de la cérémonie d'allégeance, je sens que les traités ne vont pas être signés... Mais bon, ça il n'a pas à le savoir hein, après tout c'est peut-être un espion, Anatole ! Pardon ? Ce qu'il y a à espionner chez nous ? Mais ma sacro sainte recette du coquetelle mirabelle-cointreau, palsambleu ! Ainsi que la recette de mon optimisme, mais ça c'est tout simplement que j'ai réglé une fois pour toute le problème de mes obsèques. J'ai en effet prévu de ne pas mourir.

    Je voulais dire quoi, déjà ? Ah oui, fichtre !

    Ecrivez bien mon p'tit (JE NE SUIS PAS PETIT !) :

    Si vous avez encore un peu de temps avant votre concert de l'amour, vous êtes le bienvenue à ma réception de l'ambassadeur dans le Maine, qui est un comté barbare mais bon, quand même. Vraiment, cela me ferait plaisir de vous rencontrer, parce que bon, les officiels Mainois ont une conversation limitée quand même. Pis j'ai prévu à boire. (OH C'EST ÉTONNANT TIENS)

    Voilà, n'hésitez pas à viendre, parbleu, on mangera des chips de rutabagas ! Eh oui ! Des chips !!

    Amicalement vôtre,

    Mao.




    *Télégramme médiéval*

    Sauf - mort de ma part - serai à Saumur dans trois jours.
    STOP.

    Rencard avec duchesse - dans bar branché - pour débattre - questions politico-sociales - de notre entreprise - et - influence culturello-populaire - sur - générations - à - venir.
    STOP.

    Une fois - mojito écoulé - comptez sur moi - sauter dans - quatre-chevaux - cahoter - toute berzingue - vers Maine.
    STOP.

    Faites préparer - dîner frugal - en terrasse je préfère.
    STOP.

    Nous manger - puis - danser autour du feu.
    STOP.
    Lendemain - répétitions.

    Babaille - Aimbaud





    Puisque vous venez, ça ne vous dérange pas d'en profiter pour nous ramener deux ou trois babioles ? On est un peu short pour l'apéritif.
    Je vous fais une liste rapide :

    - Pain aux céréales (mais pas celles qui se coincent dans les dents, j'aime pas, ça gâche mon sourire ultra bright)
    - Moutarde (je préfère à l'ancienne, mais c'est dur à trouver de nos jours)
    - Carottes (pour faire des bâtonnets à tremper dans la sauce apéritif, c'est plus digeste)
    - Apéritifs (on a du calva et de la mirabelle mais on est ouverts à tout apport extérieur)
    - Vin d'Anjou (j'en ai vu à Saumur, négociez avec le Maire, chuis sûre que ça se tente)
    - des petites serviettes pour s'essuyer les mains, sinon on met du gras partout
    - des plats en argent, ça fait mieux pour les petits fours, car croyez-moi ou pas, ici, ils n'en ont pas. Ou alors ils les planquent et ce manque de confiance fait pleurer mon coeur comme les sanglots longs de l'automne)
    - des cures dents ! on les plantera dans les petits fours et ça sert aussi en cas d'attaque. Suffit de très bien viser ou de créer de touts petits arcs.

    Voilà ! Juste deux ou trois babioles, hein, vous trouverez bien une épicerie ouverte sur votre route. Vous faites pas carotter la monnaie. Et prenez vous aussi quelques bonbons.

    Merci !

    Mao

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Katina_choovansky.


Reading, Angleterre
Journal de bord de Katina Choovansky
02 février 1458




Matinée


Première découverte sur les anglais : sont très puritains.

Je me suis vue reprocher l’emploi d’un « Feuck » en Halle. On m’a très gentiment interpellée (car l’anglais est d’une gentillesse extrême –au sens premier du terme) pour me signaler qu’il était fort impoli de tenir de tels propos. Ca pourrait tomber dans l’oreille d’un enfant il parait… S’il savait le nombre de jurons qu’Atlantide connaissait déjà à huit ans, ils en feraient une syncope.

J’ai alors pensé aux Flandres… Aux interventions fleuries du Baron, aux propos plein de poésie de Sernays, aux métaphores animalières de Toffie, à la prose en dentelle du Sieur Julien… Je ne cache pas avoir eu un brin de nostalgie pour mon comté mais j’ai fait bonne figure.

« All my apologies Sir, I’ll don’t do it again! »

Note pour plus tard : placer les prochains jurons en français. D’un, ça fera très chic et de deux, personne ne comprendra.

Les jours s’écoulent paisiblement.
L’Angleterre en elle-même est un pays agréable (malgré le temps). Les paysages restent étonnamment verts sous le gel et la neige. On n’a pas l’impression de plat quand on marche, l’ensemble est vallonné, ça et là. La terre a une odeur discrète. Epaisse et souvent boueuse (à cause de la pluie)
Le ciel est certainement bleu derrière les nuages. Chargé serait certainement le mot le plus correct.

Et les anglais sont… « so british ! »

Il flotte en taverne un « je-ne-sais-quoi », une amabilité qui force l’admiration… ou la nausée, au choix. Je ne m’en plains pas encore. La bière est hors de prix et l’anglais accueillant : Tant mieux !

Nous partons ce soir pour Oxford rejoindre Oath.

Il a préféré partir dés samedi pour être sûr d’avoir tout le temps d’amener nos bagages jusque là bas. J’aime beaucoup cet esprit d’initiative qu’il manifeste. C’est un compagnon de voyage très agréable et qui a rapidement compris nos besoins (alcool, chambre avec belle vue, et importance d’assortir nos bottines à notre environnement). Il nous a confiées aux bons soins de Lord Aars, un amateur de tapisseries qui se chargera de nous escorter jusqu’à lui.

Je me demande si Lord Aars possède la même particularité que notre escorte barbue officielle, à savoir : être non violent.
Note pour plus tard : essayer au moins une escorte qui acceptera de se battre –même mollement- contre d’éventuels brigands sur la route




Soirée

Blanche et moi avons passé l’après midi avec une vieille à chats qui nous a raconté plein d’histoires : dragons, roi de légende, chevaliers et tables rondes… J’en ai encore plein les oreilles.

N’eut ce été l’odeur de la vieille, ça aurait frisé la perfection. Son accent et ses deux uniques chicots n’ont pas franchement aidé à la compréhension m’enfin, on a trouvé qu’elle faisait quand même super bien le troll…

Note pour plus tard
: Se faire raconter la légende du roi Arthur par quelqu’un qui ne postillonne pas.

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Troubadour à la Confrérie
Katina_choovansky.


Birmingham, Angleterre,
Journal de bord de Katina Choovansky
7 Février 1458




Matinée

Petite pause dans un pub du nom de « Black Shield »
Plus nous montons au Nord, plus les rencontres sont riches.
Enfin… Je commençais à croire que les anglais étaient à l’image de leur viande : bouillie dehors ET dedans. Utile quand on a faim et froid mais peu ragoutants en somme. Mais le démenti tombe un peu plus chaque jour. Les rencontres se font de plus en plus chaleureuses et nous en apprenons plus sur le pays.

Les rumeurs commencent à nous venir aux oreilles, mais je déplore un gros manque de vocabulaire qui ne me permet pas de poser autant de questions que je le souhaiterais… de plus, les anglais sont nuls en mimes, impossible de leur faire deviner quoique ce soit.

Voilà donc ce que j’ai pu comprendre de notre conversation avec la Comtesse du Worcester et la Bourgmestre d’Evesham :

Il semblerait qu’une armée rebelle inquiète quelque peu les anglais. Prenant il y a quelques mois le comté de Chester, il a fallu moult négociations pour apaiser la situation. Désormais la seule armée rebelle connue des instances se situe en Ecosse. On peut apparemment se déplacer librement de comtés anglais en comtés anglais sans avoir besoin de LP. Les routes sont donc passablement sûres jusqu’à la frontière.

Ils me plaisent d’avance les Ecossais. Z’ont l’air merdeux juste comme il faut. Je soupçonnerais presque un flamand d’avoir fondé l’Ecosse. Nous vérifierons ça sur place. S’ils ont une élégance naturelle, on sera immédiatement fixé ! S’ils ont en plus ce « je-ne-sais-quoi » (comme on dit aussi ici), on pourra même affirmer que c’est un Brugeois à l’origine de tout ça…

Oath est devenu accroc au shopping. Nous n’aurions peut être pas du l’emmener aux soldes de Evesham… m’enfin nous étions tellement contents d’ENFIN trouver à boire que nous avons été pris d’une envie de fringues. « The bearded and trashed fair-haired boy », comme on l’appelle aussi, s’est trouvé une super cape doublée moumoute qu’à l’air de tenir super chaud. Par contre, il va vraiment falloir lui trouver des bottes. Les chausses ne sont pas adaptées à la pluie (diluvienne) de l’Angleterre, or, s’il y a bien un truc qu’on m’a appris quand j’ai intégré la Voie de l’Armée, c’est qu’il ne faut JAMAIS faire de la marche avec des chaussettes humides.

Note pour plus tard : vérifier si j’ai bien appris ça en rejoignant la voie de l’armée ou dans le Manuel des Castors Juniors.

Notre prochaine halte se fera à Liverpool dans quelques jours. Il parait qu’ils ont la bas une tripoté de barde exceptionnels dont certains qui racontent même la « Légende de Robin Hood » ou Wood, j’arrive pas à savoir précisément ce qu’il en est. Il s’agirait d’un gars qui vole aux riches pour donner aux pauvres.

Note pour plus tard : la raconter à Atlantide, ça la fera bien marrer.

D’ici là, on va bouffer de la route. Ce qui n’est pas sans me déplaire.
Il me tarde d’avoir déjà le sud du pays dans les bottes.
Il me tarde de voir si oui ou non, il existe une navette Angleterre/Irlande à Liverpool.
Il me tarde d’ouvrir ce putain de tonnelet de Whiskey sur la frontière écossaise.



Soirée
J’ai fêté ma nomination au grade de Troubadours à la Confrérie avec des anglais. Ai passé une excellente soirée.
J’ai même ri ! De bon cœur ! Avec des anglais !
J’en suis encore toute bouleversée.





De l’art de voyager chez les anglais :

Règle n°1 : ne pas s’offusquer qu’ils connaissent votre nom avant même que vous ayez ouvert la bouche. En fait, c’est très logique. Votre réputation vous a précédé, point.

Règle n°2 : vous dédouaner par avance de votre lenteur et de votre mauvais accent. Non seulement c’est vrai, mais ça vous donne un coté attendrissant.

Règle n°3 : Se méfier des traductions trop littéraires et de ce fait, éviter de leur faire remarquer que « In Flanders, no man chuckles, it’s a girl thing »




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Troubadour à la Confrérie
Felina
Une auberge en Bourgogne ... (oui oui vous avez bien lu, une auberge, pas une prison, les temps changent !!).

De bon matin, la Rastignac a ressorti la missive reçue quelques jours plus tôt et entame la réponse. Décidément, les deux flamandes ne cesseront de la surprendre ... plus folles qu'elles ... tu meurs ... Mais avant elle relit la lettre, un sourire amusé aux lèvres.


Katina a écrit:
Evesham, Angleterre,
Février 1458

La Féline,


Quelques nouvelles d'Outre Manche, car, au cas où tu serais passée à coté du scoop de l'année, Blanche et moi sommes parties à la conquête des anglais ... ce qui ne risque pas d'être bien dur.

L'Angleterre n'est pas le pays des beaux gosses. Z'ont tous des dents pourris et le teint palot, mais nous ne désespérons pas. On va bien en trouver une poigné avec les ratiches droites !

De la même façon, l'Angleterre n'est pas le pays de caractères bien trempés. On vous recommande la paix et l'amour de son prochain a tous les coins de rue et tout le monde s'affole pour deux brigands sur la route.
Nous poussons donc jusqu'en Ecosse, ne serait que pour voir la qualité des Kilts et entendre jouer de la cornemuse (les anglais ont beau nous la décrire, je n'arrive pas à croire qu'un tel instrument existe)


Souhaite-nous bonne chance
Des bises !

Kat


Plume, vélin et on s'y colle !! Toujours aussi pénible d'écrire de cette main gauche, mais les L'Oreals le valent bien !!

Félina a écrit:
Kat,

Et bien et bien ... ainsi donc vous trainez vos miches chez les Anglois ... Je connaissais votre désir de connaissance et votre soif d'aventures, mais là, vous m'épater vraiment ! Prendre un navire pour traverser la manche ... Si je ne le savais pas déjà, je penserai que vous être vraiment timbrées. Quelle idée a bien pu vous passer par la tête ...
Sûrement les Flandres sont elles tellement ennuyeuses que vous éprouviez le désir d'aller voir en face ce qui s'y passe.
Mais j'ai beaucoup rit en découvrant le tableau que tu m'en fait, j'ai l'impression qu'en fait, outre Manche rien n'est vraiment différent si ce n'est la langue et ce drôle d'instrument que tu décris.

Mais je remarque que tu omets de parler de quelque chose d'essentiel, et cela m'inquiète je dois bien te l'avouer.
Et la bière ??? Comment donc est la bière angloise ? Vaut elle notre bonne Blanche de Bruges ? Tient elle la réputation qu'elle a de ce coté de la frontière ?
Pour les kilts, j'avais déjà eu l'occasion d'en voir sur les terres Françoyses mais si tu veux mon avis d'experte, ce n'est pas le kilt en lui même qui est interessant, mais de savoir si la légende est vrai, et si les Ecossais sont bel et bien nus en dessous.

Je compte sur toi pour lever le ... mystère ... (et le Kilt bien entendu).

De plus si tu peux penser à me ramener le petit doigt d'un buveur de thé, je ne dis pas non !!

Pour ma part je suis en Bourgogne, des affaires pressantes et personnelles à régler dans ce duché maudit. Une histoire d'enfant, de vengeance ... bref c'compliqué.
Je t'en causerai plus lors d'une prochaine lettre, parce que comme dirait un p'tit bonhomme de ma connaissance : "Là j'ai mal à la main alors faut qu'je vais ..."

Je pense bien à vous et à votre périple anglois. Gare à vos (belles) miches.

la Féline.

Ps : et garde tes bises pour une autre !!


Missive roulée, liée, et nouée à la patte d'un pigeon gras et vaillant. Direction ... le Grand Nord !!

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A trop jouer avec les Félins, il faut s'attendre à être griffé ...
Katina_choovansky.


Liverpool, Angleterre,
Journal de bord de Katina Choovansky
11 Février 1458


Après midi.

C’est amusant de constater que les guerres n’intéressent que les frontaliers. Dans le sud du pays, c’était vraiment la vie paisible, champêtre, très « gentleman farmer ».
On vous ouvre grand les bras (quand on a la chance de croiser un local), on vous dit que les « voyages forment la jeunesse », on vous dit que l’on coule des jours heureux dans le coin, que la paix règne, on vous donne une tape dans le dos accompagné d’un « Jah's blessing be upon you » et on vous laisse filer (sous la pluie)

Montez donc au Nord, vers l’Ecosse.

Quand on s’approche du dernier tiers du pays, on sent de suite un changement dans l’air. Quand on parle « d’armée rebelle », tout le monde sait de quoi il s’agit. Les anglais ont des convictions, le caractère belliqueux qui pointe, le patriotisme qui pousse. Ah putain, ça fait plaisir !

Les armées du Cumberland et du Lancaster sont aux postes frontières, guettant l’agitation depuis les Highlands que tous attendent, suite à une rumeur qui couve et qui serpente depuis le comté de Chester. Un pirate Irlandais chercherait à accoster en Ecosse, à rallier les deux pays sous la même bannière et attaquer l’Angleterre.

Mwhahahahahaha.

C’est énorme.

Chacun sa mission.

La mienne
: Arrêter de sourire aux anglais (Ils sourient en retour et c’est affreux). Nous faire rentrer en Ecosse, quelque soit les moyens à utiliser. Personne ne nous grattera la visite de la fabrique à Whisky de Wigtown !

Oath
: court quant à lui après les navettes irlandaises (et des bottes). En charge de harceler le chef de port, a autorisation de tricher à « je te tiens tu me tiens par la barbichette » si un duel était lancé.

Blanche : continue son entrainement intensif pour ne pas gueuler « c’est quoi cette pisse que tu nous sers, aubergiste ?! » et peaufine le lever de petit doigt à l’heure du thé. A également la lourde tache de nous trouver nos tenues du jour.

Nous sommes arrivés à nouer quelques liens avec les autochtones, de coups de mains en coups de pintes, je pense que nous allons pouvoir reprendre la route vers le nord sous peu.

Et puis, il faut bien parler de la terreur locale
Alors là, voilà le tableau, sans quasiment aucune autre correction qu’un rajout de majuscules qui était pourtant parfaitement audibles quand on écoutait bien.
« Il est Grand, il est Beau, il est Fort, il est Malin, il est Très Très Très Méchant, Il allume de Grands Buchers, il est Sanguinaire et il est Tout de Noir Vêtu. »

Après écoute de ses informations, nous avons eu comme un moment de doute partagé, avec Blanche.

Le nom est tombé, coupant court à cette myriade de questions qui s’enchainaient dans notre partie commune du cerveau (mais comment a-t-il fait pour être déjà aussi connu ? Pourquoi ne l’appellent-ils pas le Baron, ce serait plus simple ? Comment a-t-il allumé un feu avec ces tonnes de flotte ? Suis-je bien coiffée ? Evidemment que oui, Blanche.
Note pour plus tard : vérifiez que je suis aussi bien coiffée que Blanche) :
Anto Capone.

Bref, voilà le background qu’on a pu tirer des rares témoins qui n’ont pas sorti les fourches et les torches quand son nom a été évoqué.
Dans le collimateur des anglais ce Farouche Pirate (plusieurs villes espagnoles pillées à son actif, selon la légende) écume en ce moment les cotes écossaises.
Je sens qu’il peut se profiler une rencontre d’anthologie.

Ce soir, j’apprends les nœuds marins.
Je sens que je vais encore y laisser des ongles.

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Troubadour à la Confrérie
Katina_choovansky.


Kendal, Angleterre,
Journal de bord de Katina Choovansky
18 Février 1458



Matinée
Oath a de nouvelles bottes .

Elégantes, stylées, raffinées. On pourrait les avoir achetées, avec Blanche… Quel dommage qu’il ait de si grands pieds, je ne pourrai même pas les lui taxer.
(Note pour plus tard : voir si ça n’est pas trop sectaire d’exiger une pointure 37 pour voyager avec nous.)

Alors, certes, elles sont splendides avec ce poinçon du plus bel effet sur le talon, mais Oath m’inquiète. Hier matin, recevant un pigeon fort matinal de HRH (Comprendre Her Royal Highness) je tambourine à sa porte (je n’allais évidemment pas réveiller Blanche). Il m’ouvre, regarde tant bien que mal mon brouillon de réponse, s’assoit et entame la correction.

Et là, qu’est ce que je remarque ?!

… qu’il est en petite tenue AVEC ses bottes. J’ai fait l’air de rien évidemment.

D’un parce que je reconnais que ces bottes donne un galbe certain aux mollets et que c’est du plus bel effet.
De deux, parce que ça aurait été mal venu de ma part de lui faire remarquer quoique ce soit alors qu’il avait l’amabilité de ne pas ronchonner, ni me foutre à la porte.

Nous avons donc obtenu nos LP-TP Anglo/Ecossais. Je m’auto ovationne encore un coup d’ailleurs tellement c’est beau cet enchainement de lettres cachetées de sceaux divers et variés, les carreaux qui flirtent avec les rayures, tout ça pour un « Oui » magistral, avec un O comme « Open Borders ». D’un autre coté une fois qu’on a eu le LP Champeno/Artésien (Edition collector «Aout 1457 », limitée à 2 exemplaires dans le Monde, pièce rare et chère), le reste fait un peu fade. Néanmoins, ça en jette grave sur les locaux qui se signent sur notre passage quand on leur annonce qu’on va en Ecosse.
(Note pour plus tard : Il faut que je me penche un peu plus sur cet indicible bonheur que me procure le fait de passer une frontière dite « à risque ». Est-ce mon coté flamand qui me pousse à « passer là où j’en ai envie et pour le reste, je vous emmerde » ou un mal être inconscient remontant à la petite enfance qui me force à tester les limites à un sens propre pour les éprouver au sens figuré ?... J’opte personnellement pour la une. )

N’empêche, c’est désormais J-9 avant les kilts, les cornemuses et les godets de Whisky.
J’ignore pourquoi l’Ecosse a ce parfum de promesse…
Le parfum des promesses a-t-il celui des distilleries ?



Après midi :
Passée avec des marins en mal de mer. Ben vi, Kendal, c’est pas le plus pratique quand on rêve de sillonner les mers. Alors on s’est consolé en buvant des coups et en enrichissant mon répertoire de chansons de marins.
Brave marin sans bateau, j’ai certes déjà oublié ton nom improbable où se mêlaient lettres et chiffres, mais je n’oublierai jamais ton bon goût pour la bière, et je fredonnerai sur la mer ces quatre lignes qui nous ont tiré des larmes éthyliques à 15h18 au point que nous partagions un même mouchoir :
Citation:

Blow the wind southerly, southerly, southerly,
Blow the wind south o'er the bonny blue sea.
Blow the wind southerly, southerly, southerly,
Blow bonny breeze my lover to me (*)



Phrase du jour: Are you ready boots? Start walkin'!



(* ouais je sais, anachronisme 'Bishoprick Garlands' 1847, m’enfin on n’est pas à ça prêt, hein ?)

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Troubadour à la Confrérie






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