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[RP] Les lapins restent-ils blancs au printemps ?

Princesse_blanche
Coupure de journal a écrit:
FAIT DIVERS : Suicide dans le secteur de la littérature



Extrait d'un programme comtal a écrit:

II) Un organe vital de notre Comté, le Parlement

Le parlement est une institution indispensable de notre Comté. C’est pourquoi nous nous engageons à faire en sorte qu’il garde sa sérénité et sa capacité à travailler de façon intelligente. Pour cela, nous demanderons à ce que chaque parlementaire ne respectant pas ce lieu soit réprimandé dès la première dérive, que ceux qui insistent soient punis sans attendre.
Le parlement sera maintenu dans sa forme actuelle si, et seulement si, l’ordre y règne !

La commission juridique ayant été un échec et, son travail revenant, selon nous, au parlement, nous souhaitons lui rendre cette charge qui n’aurait jamais dû lui être retirée.






Cette petite patte de mouche structure notre pensée, elle nous ouvre les porte de l'énumération sans limite,
nous autorise une pause dans le monde brutal dans lequel nous vivons même si parfois elle peut être séparatrice, le plus souvent, elle préfère unifier.
Larme de Vierge effarouchée qui sonne faux et voilà tout un monde qui s'écroule !
Pourquoi ce malaise ? Comment cette ponctuation, si anodine dans son existence, pouvait-elle devenir si dérangeante ?
Retour sur les lieux du drame.

L'agressée : Mademoiselle Si-*pas de virgule*-Et-Seulement-Si, la condition sine qua none de fonctionnement, point clé de la démonstration.
Comment une virgule, si simple en apparence, peut-elle devenir si violente envers cette demoiselle qui équivaut à son pesant d'or ?

Après cette première action, vue au premier abord comme une agression raciste, Monsieur Cékuaiph'dé, Président de la Confédération Des Conjonctions Mathématiques (CDCM) s'est exclamé «Ils veulent notre mort !»

Quelques minutes après ces mots, la Vierge recherchée par les services de sécurité a mis fin à sa jeune vie de manière atroce.

Bien qu'effondré par ce que chacun se persuade maintenant de la nature accidentelle, Monsieur Cékuaiph'dé a souhaité ne pas rompre le dialogue avec la Grande Asperge. Tout au long de l'entrevue, celle-ci n'a eu de cesse de clamer son innocence, allant jurer sur «la tête de Point Virgule» son innocence.
L'hypothèse a été émise de son influence agressive sur la jeune Vierge et, par cela, de la déviance de son amie. En effet, elle a été vue à la fin de la phrase où la Vierge effarouchée avait commis l'agression sur la Demoiselle Si-*pas de virgule*-Et-Seulement-Si
«Toutes les pistes sont explorées, aucun indice laisse à croire d'une action terroriste" a déclaré lors de la conférence de presse l'inspecteur en charge de l'enquête ouverte hier après-midi suite aux événements.
Un comité de soutien à l'Asperge, "Pas de joie sans exclamation !", s'est créé ce soir parmi la communauté ponctuative.

Monsieur Cékuaiph'dé a souhaité apaiser les esprits en énonçant « ne pas vouloir salir la mémoire de feue la Vierge mais souhaite que la lumière soit faite au plus vite sur cette sombre histoire.». Dans la même conférence, il a renouvelé son souhait profond de la mise en place d'une politique préventive.

Rencontre avec la sœur de la Vierge qui, malgré son chagrin, a accepté de nous accorder quelques instants de sa journée afin «d'éviter toute diffamation par [une population] avide de scandale.»
C'est émue qu'elle se confie à nous. «Vierge était jeune. comme chacune d'entre nous, elle avait des envies de liberté. Nous avons toutes, a un instant de notre existence, imaginer l'indépendance. Mais rares sont celles qui passent à l'acte et s'en sortent sans dommage. Elle était fragile, elle a osé ...» . C'est avec une voix remplie d'émotion qu'elle nous a lu le suicide de sa sœur : «[...] ayant été un échec et, son travail revenant, selon nous, au parlement, nous souhaitons [...]».
Enfin, lorsque nous lui avons demandé si des procédures avaient été entamées à l'encontre de Vierge, elle hoche tristement la tête et ajoute qu'elle est en discussion avec l'Association Rythmique du Royaume (ARR) afin qu'elle retire sa plainte.

Demain après-midi, aura lieu à partir de 16h, un cortège funèbre.
La première agressée,Si-*pas de virgule*-Et-Seulement-Si soutenue par le Président de la CDCM, Monsieur Cékuaiph'dé, le comité "Pas de joie sans exclamation !" et le Porte-Parole de l'ARR ont d'ors et déjà annoncé leur présence.





Points de Suspension
pour Le LPCL





































Katina_choovansky.
Bruges, la forêt alentours, dans une petite clairière bordant un sentier

Blanche s’étira, jetant son trognon de pomme à quelques mètres derrière elle avant de s’accouder.

- "C’est fou qu’on n’ait encore croisé personne…"
- "C’est un détour, personne ne passe par là à moins de vouloir prendre tout son temps, ou de se perdre," lui expliqua Katchoo
- "Et ça c’est quoi ?", demanda Blanche.

La brune suivit la direction qu’avait indiquée Blanche.
Sur le chemin, une petite fille ravissante marchait gaiement, arborant un splendide chaperon rouge.
L’enfant était charmante mais simplette, tous le savaient, aussi l’appelait on « Petit Chaperon Rouge » pour qu’elle sache qu’on parle bien d’elle quand on l’appelait.
Un panier à la main, elle passa devant les brugeoises en chantonnant d’une voix claire quelque chose sur un petit pot de beurre, et une galette pour Mère Grand.


- "Qu’est ce qu’elle fout là, la gamine?", fit enfin Blanche. Déjà qu’elle se perd dans sa cour, alors dans les bois…
- "C’est pas la petite fille de la vieille aux chats, d’ailleurs ?"
- "Celle qui sent pas bon ?"
- "Tu connais des vieilles aux chats qui sentent bon, toi ?"
- "Un point pour cet argumentaire brillant"
- "En tout cas, elle a un look d’enfer," répondit la brune, perplexe en la regardant disparaitre dans un virage vertement boisé.

La discussion sur les bienfaits du chaperon sur une silhouette élancée les occupa une bonne partie de leur temps avant de dévier d’elle-même sur la musique andalouse et du degré d’inclinaison de la pente parfaite pour faire de la luge.


- "… m’enfin, au final, une inclinaison supérieure à…"


Kat interrompit Blanche d’un coup de coude. La rousse détourna son regard du monticule de pommes et de pain censé symboliser l’enchainement parfait de bosses.
Du coude précédemment emprunté, venait de surgir la gamine.
Elle était décoiffée, le teint livide, son si beau chaperon rouge froissé, taché… on aurait dit que quelqu’un l’avait mâchouillée toute entière avant de la recracher.
Elle serrait contre elle avec force son panier vide et courait à en perdre haleine…


- "Putain, comment elle est chelou le petit chaperon rouge", marmonnèrent elles d’une même voix…

Il y eut comme un instant de silence pendant lequel une oreille avisée aurait pu entendre la flopée retentissante de « plop » résonnant dans les confins des cerveaux brugeois.
Elles tournèrent lentement la tête l’une vers l’autre.


- "On l’a."
-" On le tient."
- "Il était sous notre nez si longtemps."
- "C’était si évident."
- "Merde, et c’est grâce à la simplette"
- "Un ban d’honneur sera donné en son nom."
- "Qu’est ce qu’on attend ?"
- "Je sais pas, mais dépêche toi !"


C’est ainsi que quelques heures plus tard ouvrait à Bruges une nouvelle taverne : Le petit Chaperon Louche.
Katina_choovansky.
Bruges, tard dans la nuit



Atlantide marchait d’un pas léger dans les ruelles de Bruges, les mots entendus quelques jours auparavant bourdonnant toujours à ses oreilles.

**Flash-back **

La place de Bruges, le brouhaha de la foule et des différents sujets abordés ce jour là :
Qui a couché avec Théadeus au conseil ? Peut-on passer par l’Artois ? Mais pourquoi Sernays est il aussi méchant ?

Et puis, le Baron ! Le Baron qui avait toujours le mot qui faisait gratter le fond de la cervelle. L’art de vous rappeler pourquoi. L’art de vous rappeler comment. L’art de rappeler la source profonde…
Le baron, gigantesque, ombrageux, sa grosse voix fendant le ciel flamand pour égrener chaque mot avec une assurance fatale :


Citation:
« Zorg69 aussi avait eu le choix : et je l'ai exterminé, en moins de deux. N'ayant ni l'étoffe, ni le charisme d'un Zorg69, tu ne devrais pas tenir longtemps, dès que j'aurai commencé à m'occuper de toi. »


L’baron, il disait jamais rien pour rien, Atlantide en était sûre.

L’Histoire se fabriquait, il en donnait des preuves le Baron !
Les petites mains sales placardèrent l’affiche et s’éloignèrent après en avoir fait fleurir sur tous les murs de la tribune




« Les enfants de Bruges présentent un conte dans la pure tradition anglo-saxonne pour fêter la prochaine ouverture des ports: « I miss Guignol *», ou « De l’art de la solitude chez les grands de ce monde »
Une œuvre unique à représentation unique, avec, en avant première, une lecture d’un des Contes du Baron Noir : « Loup y es tu ? »


NB : Par soucis de sécurité, aucun spectateur ne sera toléré à moins de deux mètres de la scène
Un spectacle conseillé aux plus jeunes malgré l’emploi d’un vocabulaire ardu.


(* Guignol me manque)
Felina
Karyl :


* Le temps avait passé, les jours, les semaines, les mois, depuis l'agression du petit à Mortagne. La chance avait voulu qu'il puisse être soigné et eut même, durant le temps de sa convalescence, le loisir d'étudier auprès d'un homme d'église. Il appris ainsi enfin à lire et écrire, et même à compter... un peu. Trop faible pour se lever de son lit, il avait alors dévoré nombre de livres de la bibliothèque apprenant ainsi l'astronomie, les grandes batailles, la botanique. De ses conversations avec le curé il appris ce qu'était l'aristotélisme, les religions. Mais bien vite, malgré son envie de tout savoir du monde, la hâte de quitter cette prison dorée s'était faite sentir. Il devait partir, les retrouver... il avait faillit et peut-être à cause de lui.... non l'enfant refusait d'envisager cette possibilité que seuls ses cauchemars lui laissaient entrevoir chaque nuit... si seulement il avait reçu la lettre de félina.

Alors une nuit, alors que tout était calme au couvent, le petit vagabond avec repris ses vêtements déchirés et ses chausses trouées et s'en étaient allé dans le nuit. Il avait fuit, revenant sur ses pas. il n'avait que trop trainé et surement que tous devaient l'attendre à Saumur et il ne pouvait en être autrement... et pourtant....

"ils sont revenus, pis ils sont repartis vers la Touraine "


Karyl avait regardé Aurile avec les yeux ronds d'incrédulité. Partis? mais pourquoi? Tant de nouvelles questions, de doutes... Était-ce de sa faute? Pourquoi ne pas l'avoir attendu? Il avait pourtant reçu le parchemin de Finam qui voulait venir le chercher de la part de Eik.

Ne comprenant plus rien, il décida d'en avoir le cœur net et pris alors la plume : *



Citation:
Pourquoi t'es parti? Pourquoi té pas venu me chercher? Pourquoi tu écrit pa?
Tu veu plus me voir?
Moi je vé bien, je sui à saumur avec Aurile et on part à Creon avec ces parents.
Pourquoi t'es partie sans moi?

K.



*Beaucoup de "pourquoi" dans la tête d'un petit garçon perdu. Il avait espérer les retrouver enfin, il s'était dépêché de rentrer. mais comme à son retour de Thouars bien des mois plus tôt, ils étaient déjà partis qu'il était enfin arrivé.*



-------

Félina :



Campagne berrichonne, moment de trêve entre deux combats, la Féline est allongée dans l'herbe, dans la partie du campement dévolue à la Zoko. Sont plus vraiment nombreux, avec les chefs immobilisés à loches, Lucie et Senese de retour forcé et Laudanum dans l'autre armée, mais ils sont là et ils se battent, encore et toujours. Sa main valide glisse sous sa nuque, elle contemple le ciel nuageux. Ce soir, la pluie lavera le sang dans les plaines. Pour tuer le temps qui semble s'être arrêté par leur inactivé forcée, la sauvageonne décide de rédiger cette réponse qu'elle repousse depuis des semaines.

Karyl ... Karyl et ses reproches, Karyl et ses quelques mots qui lui ont fait tant de mal.
Pourquoi tu écrit pa? Pourquoi t'es partie sans moi?

Elle a écrit, elle a cherché ... mais rien, elle l'a cru mort, et sans des nouvelles d'un curé elle en aurait été totalement persuadée lorsqu'elle avait enfin reçu les mots du petit blond. Mais on lui avait interdit d'aller le chercher. Elle cherche ses mots, elle rature, elle déchire, elle recommence, mais elle tient bon et s'emploie à lui répondre le mieux possible.

Citation:
Karyl

J'ai écrit dès que je suis arrivée, mais je comprends enfin que tu n'as jamais reçu ma lettre. Je te disais de faire demi tour, que nous n'étions plus en Bourgogne, que nous t'attendions à Saumur, tous en vie. Mais je n'ai pas eu de réponse, et j'ai questionné tout le monde,j'ai envoyé des dizaines de pigeons pour savoir où ti étais. Puis un jour cette lettre d'Alençon et cet espoir. Mon baluchon était prés, je courais te rejoindre.

Mais Maleus et Eikorc me l'ont interdit. La Zoko avait besoin de moi, nous étions sur le point de quitter définitivement l'Anjou. Nous avons rompu tout lien d'amitié avec ce duché qui ne nous acceptait pas pour ce que nous étions, une compagnie franche, composée d'hommes et de femmes libres.

Voilà pourquoi tu ne nous as pas trouvé à ton retour. J'ai espéré cette lettre que tu m'envoies, et si les mots que tu y a couché me font mal, au moins, ils attestent de ton retour à Saumur et de ta bonne santé.

Déteste moi parce que je ne suis pas venue te chercher, tu auras bien raison, je me déteste déjà bien moi-même. Je n'ai aucune excuse, j'ai fait passer la compagnie avant toi, et il sera toujours ainsi désormais. Je suis actuellement en Berry, au cœur d'une guerre dont les raisons m'échappent et qui m'importent peu. Je fais ce pour quoi je suis encore en vie, j'offre mon bras et mon épée à qui le demande.
Le Colosse et le Borgne sont à Loches, en convalescence. Ils ont fait les cons, et je suis partie avant de pouvoir leur dire ma façon de penser, mais tout se payera en temps et en heure.

Libre à toi désormais de répondre à ma missive, où de m'oublier pour de bon. Je n'ai pas le pouvoir décider pour toi.
Prends soin de toi, c'est tout ce que je te demande.

Félina.


Le ton est volontairement rude et elle lui parle comme elle parlerait à un adulte, un homme.

_________________

A trop jouer avec les Félins, il faut s'attendre à être griffé ...
Katina_choovansky.

Minuit sonnant dans les ruelles de Bruges. Prés de l'ancienne taverne des petits cochons, un seul tract témoigne des festivités nocturnes:

Citation:
Les Enfants de Bruges présentent: "I miss Guignol", ou "de l'art de la solitude chez les grands de ce monde", une pièce éphémère et imagée.



Kat referma la porte derrière elles et laissa ses yeux s’habituer à la pénombre. Elle suivit Blanche jusqu’à pouvoir s’adosser au mur de la vieille taverne désaffectée



- « Elle t’a laissée voir la répétition finale ? »
- « Non, pas le moindre coup d’œil mais je sais qu’elle la prépare en version anglaise, « au cas où on les envahirait et qu’on puisse aller là bas en représentation », » la cita Kat.

Le brouhaha s’estompa de lui-même lorsque la petite pièce fut plongée dans le noir, laissant un faible halo de lumière sur le petit théâtre rapiécé suite au dernier final (Voir: Le Procès de Guignol)

Le petit théâtre de marionnettes ouvre ses rideaux rouges sur l’intérieur d’un donjon. Une riche cellule, comportant un vaste bureau dans un coin, une fenêtre entrouverte devant laquelle flotte un rideau blanc et des étagères remplies de livres aux tranches épaisses.
Une cheminée dans laquelle la flamme d’une bougie éclaire nettement cet endroit de la chambre, et un fauteuil. On devine le passage d’une alcôve qui se fond dans la sortie gauche de la petite scène.

Le Baron Tout En Noir entre par la droite, légèrement courbé, ce qui lui donne un air maussade. Il s’assoit dans son fauteuil, et regarde le feu de cheminée tout en tapotant sur l’accoudoir d’un rythme soutenu.



Voix off :
« Il était une fois un homme cruel, despotique et carnassier qui faisait régner la terreur partout où il passait.
A l’approche des fêtes de fin d’année, il devenait de plus en plus agité, aussi, avait-il pris l’habitude de s’offrir un petit massacre pour patienter jusqu’à Noël.
Le voilà déjà agité quand commence notre histoire. »

On toque à la porte. Entre un garde.

Le garde :
- « Seigneur, deux bouseux demandent à vous voir. »

Le Baron Tout-En-Noir, avec un sursaut d’intérêt.
- « Des politicards ? »

Le garde :
- « Non, juste des bouseux à qui vous avez cassé les doigts la semaine dernière. »

Le Baron Tout-En-Noir, soupirant et agitant une main en se coulant un peu plus dans son fauteuil.
- « Je suis las des amuse-gueules. Casse-leur les jambes pour moi. »

Le garde hoche la tête et ferme la porte derrière lui. Le Seigneur a joint les mains devant son visage et semble réfléchir devant le feu, jusqu’à ce qu’une voix caverneuse le tire de ses pensées.

Voix, un peu étouffée :

- « Baron… »

L'interpelé ne bouge pas.


Voix, plus claire :
- « Baron… »

De derrière le rideau, à la faveur d’un léger souffle déplaçant le rideau de la fenêtre, apparait la silhouette de Guignol.
Vague de murmures surpris dans le public


Le Baron Tout-En-Noir se levant d’un bon, chopant l’autre marionnette à la gorge avant de s’exclamer, incrédule :
- « Guignol ! »

Guignol
, stoïque :
- « Baron. »

Le Baron Tout-En-Noir, lâchant Guignol :
- « Putain, Guignol, c’est bien toi ! J’croyais t’avoir pulvérisé… »

Guignol, hochant mollement la tête :
- « Vous l’avez fait. »

Le Baron Tout-En-Noir, continuant:
- « … t’avoir dégoutté d’la vie… »

Guignol, certifiant non sans poésie :
- « Je n’ai plus de palais. »

Le Baron Tout-En-Noir, concluant:
- « … et des Flandres ! »

Guignol :
- « Carton plein. »

Le Baron Tout-En-Noir, se frottant les mains :
- « Ah Guignol, ça fait plaisir de te voir ! Qu’est ce qui t’amène ? Une petite branlée en bonne et due forme ? »

Guignol,
laconique :
- « En fait, je viens vous prévenir… Cette nuit, vous serez visité par trois esprits. Je vous demanderai d’être attentif, il en va peut être de votre futur, qui sait, de celui des Flandres… »

Un coup de vent fait retomber le rideau. La marionnette disparait . On ne voit plus qu'un carré de nuit.


Le Baron Tout-En-Noir, criant à la fenêtre :
- « J’les attends de pied ferme, tes trois tapettes ! »

Une fondue au noir saisit la scène. Quelques secondes plus tard, quand, timides, de faibles lueurs l’éclairent à nouveau, le baron est assoupi dans son fauteuil. Une lumière vive irradie la nuit du carré de fenêtre d'un flash, découpant nettement la silhouette d’un intrus.

Le Baron Tout-En-Noir, réveillé brutalement :
- « Qui va là ?! »

L’Esprit des Guignols passés:
- « Je suis l’esprit des Guignols passés. Je suis venu te montrer ce que tu étais avant. »

A gauche rentre une troupe de marionnettes, guidée par un Baron Tout-En-Noir plus jeune, affichant un sourire sauvage. La troupe traverse bruyamment et lentement la scène sans jeter un coup d’œil aux deux spectateurs



L'Esprit des Guignols passés :
- « Tu avais alors des opposants, te souviens tu ? Fomenter mille plans, étudier pour préméditer tes futures infractions, recruter des soldats dont tu entrapercevais déjà de multiples carrières à des postes stratégiques… »

Le Baron Tout-En-Noir,
regardant le dernier lui passer devant:
- « C’était l’bon temps. »

La troupe disparait à gauche de la scène et l’on se rend compte qu’un nouveau Guignol a remplacé l’ancien.
Le Baron le regarde de haut en bas, soupçonneux.


L’Esprit des Guignols présents :
- « Je suis l’esprit des Guignols présents. »

Le Baron Tout-En-Noir, pour lui même:
- « C’est pour ça cet air con… »

L’Esprit des Guignols présents
, répliquant, un peu vexé:
- « Je suis ce que vous avez fait de moi. »

Le Baron Tout-En-Noir
, catégorique :
- « Moi j’t’aurais fait avec des couilles… »

La troupe apparait à droite et traverse la pièce, un Baron Tout-En-Noir en tête, légèrement plus morose On marmonne, on grogne et on ronchonne.

L’Esprit des Guignols présents
- « Il est peut être là le problème. Faudrait voir à pas le castrer trop jeune, l’Esprit des Guignols Présents, si vous voulez éviter l’ennui et l’embonpoint. »

Le Seigneur ne répond rien.

L’Esprit des Guignols présents, enchainant, fataliste :
- « C’est pourtant vrai. Vous avez assassiné, épuisé, rompu, écœuré vos plus valeureux opposants, ceux qui avaient fini par gagner un peu de votre respect, ne serait ce que pour leur coté coriace… Il va vous rester quoi sous peu ? »

La troupe finit de passer devant eux. La marionnette de Guignol a encore changé quand il laisse le champ libre sur la scène.

Le Baron Tout-En-Noir, impassible :
- « Laisse-moi deviner, l’Esprit des Guignols futurs ? »

L’Esprit des Guignols futurs hoche la tête.

Le Baron Tout-En-Noir :

- « Vous êtes encore nombreux ? »

L’Esprit des Guignols futurs :

- « Je suis le dernier. »

Le Baron Tout-En-Noir:
- « Tant mieux, l’effet commençait à perdre question rebondissements. »

L’Esprit des Guignols futurs :
- « Je suis venu te montrer le futur. »

Le Baron Tout-En-Noir enlevant sa cape et la posant sur le dossier du fauteuil:
- « Pas besoin, je crois que j’ai saisi le concept »

Le baron attrape Guignol par le col de sa chemise et lui colle un coup de boule, avant de le laisser retomber au sol

Le Baron Tout-En-Noir :
- "En fait, passé, présent et futur, tu me casses toujours autant les burnes, alors je vais encore une fois t’éclater la face et t’iras dire aux autres que tant qu’ils auront pas de poil au menton, ils lèvent même pas les yeux sur moi. **lui donne un coup de pied dans les cotes** T’en profites aussi pour retenir mon esprit présent **second coup de pied dans la tête** J’t’épargne parce que j’ai de l’affection pour toi, mais tu viens encore une fois m’emmerder avec tes leçons de morale et j'te casse en deux."

Il le relève en le tenant par le col de son manteau et l’époussette avant de lui confier.

Le Baron Tout-En-Noir, affectueux:
- « Tu m’as manqué Guignol… **puis, faisant volte face vers la porte** Garde ! »

Le garde, apparaissant en un clin d’œil :
- « Seigneur ? »

Le Baron Tout-En-Noir, lui désignant l’Esprit des Guignols futurs :
- « Fous moi ça dehors et trouve moi un bled où se tient une réunion de politicard utopistes, j’ai besoin d’action… »

La lumière s’éteint tandis que le Baron Tout-En-Noir sort de la pièce. Seule la flamme de la cheminée éclaire encore le petit théâtre.

Voix off :
"Ainsi se termine ce conte.

Si vous deviez y trouver une morale, peut être serait ce celle-ci : Qu’il soit assoiffé de sang, d’aventures ou d’amour, Mesdames, Mesdemoiselles et Messieurs, l’homme reste constant sur un point : même sachant ce qui lui pend au nez, il ne change jamais."

La flamme de la cheminée fut soufflée, plongeant la salle dans le noir.
Applaudissements des habitués.

- « Rare, ça ne finit pas sur un incendie… »
- « Etonnant tu veux dire… Qu’est ce qu’ils foutent avec les lumières ?... hé les drôles, rallumez les bougies… »

Soudain, une immense flamme embrasa le petit théâtre de rue faisant reculer d’un bond les spectateurs et créant un remous de satisfaction dans le public.
Tonnerre d’applaudissements!


- « Autant pour moi, » conclut Katchoo.
- « Eloignons nous et faisons semblant de ne pas les connaître ou on va nous demander de nettoyer avec eux… »
Katina_choovansky.
Bruges, dans la matinée.


Atlantide releva un nez taché d’encre du grand parchemin sur lequel elle fignolait les enluminures. Estienne se tenait dans l’encadrement de la porte, livide, une lettre dans une main, Marc Antoine compressé dans l’autre.

- « Il est débile mais elles l’adorent… tu devrais le laisser respirer », marmonna-t-elle en désignant le pigeon brugeois aux yeux vitreux.

Ca sentait pas bon.
Que ce soit pour le feu ou les mauvaises nouvelles, Atlantide avait du nez.
Estienne s’assit lourdement sur un sac de maïs, regarda Marc Antoine quelques instants avant de consentir à desserrer son étreinte. Le volatile tituba, puis, se stabilisa et ne bougea plus.

Le commis de Blanche posa le parchemin devant Atlantide, déglutit et fixa l’affiche sur laquelle elle travaillait, d’un air absent.
La gamine, sans rien ajouter, attrapa le courrier et le parcourut



Citation:
« Artois, Hôpital de Cambrai, octobre 1457

Monsieur, Mademoiselle,

Nous sommes au regret de vous faire savoir que les corps inanimés des demoiselles Katchoo et Princesse Blanche ont été retrouvés ce matin à quelques lieux de Cambrai.
Victimes malheureuses d’une armée illégale montée sans agrément sur le sol artésien, elles ont été amenées à la première heure ce matin dans nos locaux ou nous tâchons de leur prodiguer les meilleurs soins possibles.
Dans l’attente de vous donner de meilleures nouvelles,

L’infirmière en chef. »






(Sur la route de Péronne, plus tôt dans la nuit)

Il y eut d’abord le silence brusque de Blanche en pleine discussion sur le pain perdu.
Improbable si ce n’est inimaginable.

Lorsque Kat se retourna, inquiète, elle n’eut le temps de rien. Sa tempe venait de se fracasser contre un objet froid. La brugeoise recula de deux pas, surprise, avant de se laisser tomber sur les fesses, désorientée.
Immédiate, la douleur lui irrigua toute la tête, lui arrachant une grimace et un simple mot :


- « Putain… »


Reflexe de regarder sa main, poisseuse de sang, avant de laisser filer une pensée pas beaucoup plus élaborée que la première : « Oh putain… »
Une ombre s’avança vers elle, la saisissant au col et la relevant.
Il y eut un second coup qui la sonna assez pour jeter un voile sur tout le paysage. Le troisième et le quatrième achevèrent de lui faire perdre le sens de l’orientation.
Puis, il y eut le bruit d’une épée.
Le choc.
Et la douleur. Pointue. Aigue.



Rideau sur le ciel étoilé de l’Artois.



Atlantide posa le parchemin devant elle, le visage parfaitement impénétrable.

- « Qu’est ce qu’on fait ? », demanda Estienne.

La gamine posa ses yeux fauves sur lui et s’apprêtait à lui répondre lorsqu’un volatile rentra nerveusement par la fenêtre ouverte de la grange.
Il se posa en plein dans l’encre fraiche, disséminant plein de petits pâtés au fur et à mesure qu’il tournait en rond. Atlantide attrapa le parchemin où leurs noms à tous les deux écorchaient le papier d’une écriture qu’elle reconnaissait sans aucune hésitation.






(Sur la route de Péronne, un peu moins tôt dans la nuit)


Kat ouvrit un œil étonné et douloureux.
Retour du ciel étoilé Artésien, en un peu flou.
Tentative de mise au point inutile.
« Comment peut-on avoir mal aux paupières ? » fut sa première pensée cohérente depuis un bout.

L’explosion des diverses souffrances qui s’égrenèrent alors dans son corps lui arrachèrent un cri rauque suivi d’un énorme juron et d’une lourde larme qui stria sa joue maculée de sang.


- « Kat ? » fit la voix faiblarde de Blanche.
- « Oui », répondit-elle soudain apaisée.
- « Tu peux bouger ? », demanda-t-elle d’une voix sifflante.

Au prix d’un effort qui lui sembla surhumain, la brune tenta de se hisser sur ses coudes, sans succès. Son corps ne décolla pas d’un millimètre


- « Laisse moi encore cinq minutes », éluda-t-elle.
- « Tu devineras… jamais… ce qui m’a sauvé la vie…» hachura Blanche entre deux bruyantes respirations. « Regarde vite… ça va pas durer longtemps… Aïe… Aïe… Aïe… » égrena-t-elle le plus stoïquement possible tandis qu’elle était agitée de tremblements.

Kat se tordit le cou malgré les craquements qui s’en suivirent, tentant de comprendre ce qu’était la liasse de papiers qu’agitait vaillamment Blanche à quelques mètres d’elle avant que son bras ne retombe, inerte, lâchant une flopée de tracts ensanglantés de Guignols dans la campagne artésienne.


- « J’appelle ça le destin », souffla la rousse
- « Destin ou pas, les secours ont intérêt à pas trainer... Avec le vent qu’il y a, ils vont crapahuter partout pour nous les récupérer s’ils tardent trop », murmura la brune en coinçant un des multiples parchemins voletant entre ses doigts. La pointe de l'épée en s'enfonçant dans le lot, l'avait presque fendu en deux. "Une chance pour toi qu'Atlantide n'utilise que du parchemin de qualité"


Moment de silence où seules les respirations difficiles des deux jeunes femmes résonnèrent.

- « On en était où ? », souffla doucement la brune, les yeux mi-clos.
- « Au pain perdu… »
- « Ah oui, le pain perdu », répéta Kat, écrasée de fatigue « Combien d’œufs déjà ? »



Atlantide déplia le parchemin et parcourut les quelques mots tracés d'une manière maladroite, presque enfantine.



Citation:

Les mômes,

Les Artésiens collectionnent les fées.
De retour dans 45 jours, le temps qu'on s'échappe.
Faites nous honneur, mais pas trop.

On vous embrasse,
Kat et Blanche
Katina_choovansky.

Artois, Cambrai, au « Dressez haut la poutre maîtresse, Charpentiers ! »
Une heure inexistencielle, dans la nuit.



Affalées sur le comptoir, la brune et la rousse se font face, sans piper mot. Les yeux mi clos, rougis, le menton callé dans la paume de la main, ou enfoncé au creux de bras croisés… Quiconque passe cette porte se prend un vent mortel.

Le môme est mort.

On ne se redresse et on ne salue personne… D’ailleurs ce soir, c’est « Feuk la vie » comme dirait Atlantide qui s’est mise à l’Anglais cette année, depuis qu’on construit un port à Bruges. Ce soir, on nie l’Existence. Bien fait pour Sa Gueule !

Les minutes s’égrènent dans le silence têtu des deux flamandes.

Mort, six pieds sous terre l’héritier Penthièvre.

Mort le môme, Aimbaud, leur Inexistence rien qu’à elles.


Kat frappa brutalement du poing sur la table, ce qui fit sursauter la rousse.


- "Blanche, ça peut pas se passer comme ça !"

Une lueur s’alluma dans les prunelles de la flamboyante comparse éclopée

- "Qu’est ce que t’entends par « ça peut pas se passer comme ça » ?", demanda-t-elle en relevant le nez.
- "J’dis juste que c’est pas digne de nous", répondit elle "C’est pas digne de lui. Il nous faut ... Il nous faut des montagnes, Blanche!"
- "Ca va être dur dans l’coin… j’peux p’t’être nous trouver une butte un peu haute… En plus, avec les pattes cassées, ça nous paraitra deux fois plus escarpé."
- " J’achète. Il nous aussi faut une marmotte…"
- "Elles hibernent, Kat, à cette période de l’année, et avant que tu ne le proposes, les ours aussi…"
- "Pas de problème, la marmotte, je l’ai !", déclara-t-elle en tournant les talons pour rentrer dans la remise.

Blanche la suivit et se pencha par-dessus son épaule, intriguée.


- "On a une marmotte dans la taverne et tu me n’en as jamais parlé ?"
- "Disons qu’on a une presque marmotte", fit Kat évasive en sortant d’une caisse une longue série de vieilleries sans nom trouvées sur place en aménageant. "Aaah ! La voilà !"

Elle extirpa triomphalement une affreuse marmotte empaillée et mitée, assise sur ses pattes arrière, ses yeux empoussiérés fixant droit devant elle.
Silence perplexe de Blanche qui finit néanmoins par déclarer, d'un air satisfait:


- "Je te l’accorde, c’est une presque marmotte. Qu’est ce qu’il nous manquerait de plus ?..."
- "Un spectacle de doigts !"

Fouille vive dans les carnets, l’enthousiasme commençant à les gagner.

- "C’est bon, j’en ai un !", s’exclama Blanche en lisant les premiers mots, un sourire gagnant ses lèvres: "Hola, je suis le chevalier index"... quel génie quand même"... soupira-t-elle avec émotion
- "Parfait. Quoi d’autre ?"
- "De l’alcool bien sûr."
- "Evidemment," fit Kat en enfonçant une bouteille de liqueur au fond de sa besace.

Elles promenèrent un regard rapide sur les alentours avant de croiser leurs prunelles, la même idée venant de surgir de leurs têtes si bien coiffées.

- "Tu l’as ?"

Blanche extirpa une bouteille remplie de sable estival Testerin de son sac.

- "Toujours", répondit-elle.

Échange de regards équivoques :
« On va voir qui des Lois de la Physique ou de l’Inexistence va faire un doigt à l’Univers ce soir. »

Quelques minutes plus tard, la porte de la taverne claquait derrière les deux flamandes expatriées, direction une-butte-pas-loin-à-l’entrée-de-la-ville-mais-pas vers-Peronne,-une-fois-suffit.





Plus tard, bien plus tard dans la soirée, en Artois, deux fées alcoolisées lâchèrent une bouteille remplie de sable de trois mètres de haut, bouteille qui se brisa sur l’herbe sèche du mois de novembre, sous le regard fixe d’une marmotte empaillée.

Sur le tas de sable et les éclats de verre, elles placèrent un caillou, et un morceau de bois, presque bien ciselé où l’on avait gravé pas très proprement :


Citation:

« Ci git l’Inexistence.

Né un soir de brigandage.

Mort un soir de poutrage



- « Tu as quelque chose à rajouter ? »
- « Non », fit la rousse pensive devant leur épitaphe… « Enfin si, on a oublié de rajouter que c’était un p’tit con . »
- « Ca rentrait pas. T’as bien vu, déjà qu’on a du rogner sur « poutrage »… »
- « C’est pas faux. »
- « Alors on a fini ? »
- « On a fini. »





Hommage


Citation:
Un spectacle de doigts par Aimbaud, Inexistence :


Aimbaud joue avec ses doigts

Aimbaud : "Hola, je suis le chevalier index"
Aimbaud : "Salut à vous messire Pouce"
Aimbaud : "Je viens conquérir la plaine de Paume"
Aimbaud : "Et ainsi gagner le cœur d'Auriculaire"
Aimbaud : "Ah ah ! Je suis Majeur et je vais t'en empêcher"
Aimbaud : "Auriculaire est ma fille, elle a toutes mes phalanges"
Aimbaud : "Par mon ongle, cela ne sera point ! aaaah !"
Aimbaud : "Diantre, l'index m'attaque"
Aimbaud : "Pan ! paf ! boum !"
Aimbaud : "Te voilà vaincu, Pouce"
Aimbaud : "A présent, tu n'es plus qu'un petit poucet"
Aimbaud : "Ah ah ah"
Aimbaud : "Auriculaire, ma promise !"
Aimbaud : "Oh, mon doux index"
Aimbaud : "Embrassez-moi en bras-de-fer-chinois"
Aimbaud : "Et ainsi vécurent-ils heureux dans la Paume"


FIN
Felina
Et après ?

Départ de Saumur ... demi tour pour Loches. La Féline n’ira pas à la mer avec Karyl, non, rien ne s’est passé comme prévu. Nouveau soupir. Il n’était pas là à son arrivée. Elle a définitivement perdu la confiance de l’enfant qui a préféré la fuir. Elle est seule responsable de tout cela, et elle le sait, ayant tout fait pour l’éloigner d’elle comme elle sait si bien le faire. Ses amis de Tulle, Saian, les Flandres, Bayard … Tant de monde qu’elle a déjà lâchement abandonné pour toujours la même et unique raison. Ne jamais s’attacher à quiconque. Après une sombre nuit sans sommeil, à se maudire tant et plus et à tenter de comprendre ce qui est passé par la tête de l’enfant qui semblait si heureux à l’idée de voyager avec elle, la Rastignac n’est pourtant pas plus avancée. Les larmes se sont taries, mais la peine reste inchangée.

Les traits tirés, le visage fermé, et plongée dans un mutisme sans faille, elle chevauche au côté de Doko dans la campagne angevine, menant sa monture au pas. Nul besoin de forcer l’allure, elle n’est pas pressée, elle n’est plus pressée. Personne ne l’attend à Loches, la compagnie n’a pas besoin d’elle dans la minute et chacun mène sa barque dans son coin. Elle ne sait rien des nouvelles arrivées qui ont eu lieu alors qu’elle était loin, elle ne connaît pas le jour du départ de la Touraine et en cet instant elle s’en contrefout royalement. Ses pensées s’emmêlent, son esprit est embrumé comme jamais et la culpabilité la ronge, comme semblant enserrer son cœur de pierre dans un étau. Sentiment d’oppression qui la quitte plus, elle étouffe presque, ne trouvant rien pour se soulager n serait ce qu’un peu.

C’est là, qu’au détour d’un chemin, alors que la nuit est déjà bien avancée, apparaît un homme seul, et armé. Léger sourire qui se dessine pour la première fois depuis des heures sur ses lèvres, et clin d’œil complice à son compagnon de route. Pas un mot échangé entre eux comme ils fondent sur leur proie et le délestent sans mal de sa bourse et de son baluchon. Le butin est maigre, et la Féline ne peut retenir une grimace face à ce baptême du feu trop infructueux pour celui qu’elle initie au plaisir de détrousser les voyageurs. Mais pendant un moment, elle a oublié sa peine et sa colère, retrouvant la joie et la montée d’adrénaline de l’action. Les deux marauds ne s’attardent pas plus longtemps en ces lieux, et talonnant leur monture, la petite pouliche que la Rastignac projetait d’offrir à Karyl toujours sur leurs talons, ils se dirigent droit vers le village suivant.

21-11-2009 04:07 : Vous avez racketté "un pauvre innocent" qui possédait XX écus et des objets.


Un repas chaud, quelques heures de repos et il sera temps de repartir pour de nouvelles aventures.

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Glissée au ceinturon de Félina, une missive, écrite la nuit dernière, sans qu’elle ne le prémédite. Apprendre de ses erreurs et tenter de réparer ce qui peut l'être.
Quelques mots pour Enored, la guerrière Irlandaise, juste pour prendre des nouvelles de sa nièce, Edonice. Depuis le temps …


Citation:
Eno,
Comment va-t-elle ?
Où est-elle ?
Se souvient elle de moi ?
Prends soin d’elle comme je n’ai jamais été en mesure de le faire et donne moi de ses nouvelles.

La Féline.


Comme quoi même une Féline au cœur plus froid que l'acier peut aimer, souffrir et ressentir.
Comme quoi …

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A trop jouer avec les Félins, il faut s'attendre à être griffé ...
Laudanum
[quand la boucle est bouclée]

Blois avait semé de nouvelles graines, certaines avaient germé avec une rapidité fulgurante, d'autres en revanche, s'étaient tapies dans l'ombre avant de faire naître des racines inattendues.
Sa rencontre avec le blond lui avait fait voir des horizons nouveaux, mais si elle avait connaissance de ses sentiments à l’égard de certains, pour elle rien n'était remis en cause. Et puis une gifle, un faux départ, il avait suffit d'un grain de sable pour que la machine s'enraye, et que les questions fusent, attendant réponse d'un ingénieur qualifié.
Deux jours à visiter les ruines d'un passé qui ne lui disait rien, une armée qui n'était pas la sienne, des morts qui tombaient sans que cela ne lui cause d'émotion en joie ou en tristesse, Lucie et l'italien, une apprentie qui n'avait d'apprentie que le titre, des duels qui valaient autant qu'un rond de serviette pour entrer au moulin, une brune qui avait pris du galon au même titre que sa chiantise, un associé déserteur, et un mandat tourangeau mendié par ses propres soins, pour que ses poches ne demeurent pas vides ad vitam eternam.
Trop de cailloux sous ses bottes usées jusqu’à la semelle, alourdissaient sa démarche grinçante. Elle s’était battue comme une hyène pour se maintenir au rang des hommes. Poison elle demeurerait, et n’était pas venu le jour où elle ne serait que l’une des figures de proue d’un vaisseau sans maître, voguant sur des océans qui lui seraient à jamais inconnus, et dont elle pénétrerait pourtant le cœur chaque jour. En vérité, elle s’était découvert un égo, comprenant par la-même combien elle se compromettait dans une entreprise vouée à l’inconstance d’un château de cartes.
La main allégée d’un poids futile, elle s’en était allée gaie comme un poison, rejoindre son blond à Blois, d’où elle échafauderait de nouveaux plans, pour son avenir pécuniaire, et pour son bordel, que Finam gérait pour l’instant seul.
Là elle avait retrouvé les joies de la pêche à pieds, vieille habitude flamande qui donnait une senteur particulière à ses pieds, mais remplissait allègrement ses poches une fois la poiscaille marchandée. Elle avait écrit à Lucie, et sa réponse ne s’était pas fait attendre. Un sourire s’était étiré à la commissure de ses lèvres, mais il s’était estompé rapidement car à nouveau un fossé les séparait. Et dire qu’elle avait tout fait pour qu’elle la suive, persuadée que l’essence des plus féroces mercenaires se trouvait là, naissante et déjà prête à frapper.
Elle avait l’âme noire, trop noire pour elle, même pour l’enfer. Et c’était une bonne femme par-dessus le marché. Et les hommes n’aiment les femmes que lorsqu’elles se soumettent, ou tout du moins exercent le pouvoir sans donner l’impression de l’exercer.
Une idée à creuser pour les vraies méchantes, les cruella et perverses en tout genre, les laides qui n’ont pas matière à séduire ? Une idée qui ferait trembler le monde des hommes, pour sûr !
Enored
Quelque part dans le LD entre deux fuites, une pause ...

Alors que la rouquine s'apprêtait à aller dire ses quatre vérité à une Vicomtesse qui se permettait de la juger sans la connaitre, la rouquine vit une colombe blanche, bien connue ... Longue hésitation. Allait-on dans cette lettre lui reprocher là aussi sa façon de s'occuper d'Edonice ? Hum non pas le genre de la dagueuse. Léger sourire à l'idée d'entendre la Rastignac maugréer et lui dire de plus l'appeler comme ça. Étrangement, à cette instant elle aurait tout fait l'Irlandaise pour l'entendre râler la Rastignac.

Et si c'était tout simplement pour lui annoncer qu'elle n'était plus et si ... et défection ! Elle avait dit à Edo que sa tante était morte ... Coup d'oeil en arrière la môme n'est pas encore dehors. Alors elle saute presque sur l'animal la rouquine. Elle le libère de son parchemin qu'elle fourgue vite fait dans 'sa' sacoche et regarde la colombe s'envoler et se planter sur une branche. Mouai, elle attend une réponse. Les filles sortent, après un vague "partez devant je vous rejoints dans cinq minutes" et l'étonnement des filles, la rouquine rentre à nouveau dans la maison qu'elles sont loué.

Elle fouille dans la besace, le parchemin lui brûle presque les doigts. Son coeur manque un battement, et si c'était une mauvaise nouvelle ? Non pas elle, pas la Féline non ... parchemin déroulé lentement, pour tomber d'abord sur la signature. Soupire de soulagement. Alors elle l'ouvrit complètement pour le lire.

Citation:
Eno,
Comment va-t-elle ?
Où est-elle ?
Se souvient elle de moi ?
Prends soin d’elle comme je n’ai jamais été en mesure de le faire et donne moi de ses nouvelles.

La Féline.


Et là, elle a honte l'Irlandaise. Elle avait donné des nouvelles de la petite Rastignac à sa marraine et ... pas à sa tante. C'est qu'elle avait tenté de l'oublier la Féline, leur dernière rencontre était accrochée à un trop mauvais souvenir, comme une moule à la coque d'un bateau... Alors elle prend une plume et un parchemin et ...




Citation:


Félina,
Contente de te savoir en vie. La petite pense à toi, souvent. Elle te ressemble de plus en plus, enfin vous ... par moment j'ai l'impression d'avoir Guillaume devant moi. Même détermination, même gestes, même ton ...
Elle va bien. J'ai laissé sa mère chez sa marraine à Lyon et emmené la petite respirer avec moi en Provence. Le séjour aurait du être long ... mais nous voilà à Montélimar.
Je sais pas pourquoi, mais je me suis attachée à elle et ... si c'est parce qu'elle me fait penser à toi, à lui. Caline est avec nous. Elle donne a Edo la chaleur maternelle que j'peux pas donner, moi j'ai mon épée et mes dagues pour la protéger.
Je te donnerais des nouvelles. Promis.
Prends soin de toi au moins ...
Eno.


La rouquine sort de la maison et la colombe s'approche. Elle lui attache la réponse à la patte avant de lui donner quelques graines, un peu d'eau et de la renvoyer chez sa maitresse en se demandant où elle pouvait être... Il n'était plus temps de se demander ... les filles sur la route ... seules ... déjà l'Irlandaise est en selle pour les rattraper.
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Luciedeclairvaux
Remettre de l'ordre dans sa tête ... Tout s'entassait, s'empilait, par strates, s'enfonçait dans l'oubli parfois, ou stagnait dans les profondeurs amères.

Restaient à la lumière quelques bulles irisées qui la nourrissait encore.

Si peu ...

Que s'était-il passé depuis Saumur ? Résumé des épisodes précédents, au gré d'une pause solitaire de la blonde à Chinon. Évasion temporaire et nécessaire de Blondie hors de la Compagnie.

Elle avait garé sa bombarde devant l'auberge ... Non, ça commence pas comme ça. Reprenons au tout début. Au début du milieu de l'histoire, quand la blonde après des mois de marche à travers les Royaumes s'était enfin trouvé à la fois une famille (de mercenaires burinés et défigurés certes), un père (violent et avare, certes) et un amour (empoisonné, certes).

La Zoko quitta soudainement son Anjou protecteur, embarquant armes de sièges, troupes, compagnes et compagnons, mioches en guenilles. Un peu vexés de n'avoir pas tapé sur le Maine, comme promis. Un peu fâchés avec les nobles du coin, comme prévu. Un peu envieux de ce qui se profilait à l'est : de la rouste poussinesque !

Installation à Loches. C'est chez nous et c'est tout. Au nid d'vipères, les mercenaires se terrent et font le deuil d’un des leurs … journées noires. Mal vus de la populace, mais néanmoins au service de leur foutu duché, de leur foutue Alliance du Centre, ils forment leur lance. Je vous passe les détails des meurtrières batailles qui suivirent. Pour la grande histoire, lisez l'AAP. Bilan, deux couturés, et une blonde et un Italien retournés à l'envoyeur.
Et à la fin de la guerre, une Poison disparue.

Lucie l'avait appris de la bouche de son maître d'armes. La Poison leur avait jeté sa bague à la figure. Les raisons ... faut-il des raisons ? D'ailleurs Blondie n'écoutait même plus, toute à la douleur de l'annonce. Partie, sans même lui dire au revoir, sans même la serrer dans ses bras une dernière fois. Juste une lettre, à laquelle elle avait répondu quelques banalités, hypnotisée et pétrifiée de regrets. Et le néant ...

Puis un jour, le fameux foulard blanc qui ornait les cheveux de Lucie, en souvenir de sa décision prise au BA de rejoindre le démon, retrouva son propriétaire. Elle n’avait plus besoin de l’antidote, en quelque sorte …
Elle ne l’avait même pas voulu, c’était arrivé comme ça, et depuis, les lapins étaient redevenus ... blancs. C’est con, mais c’est comme ça. L’hiver, ils sont blancs. Il n’y a pas de sens caché.

Fin de l’histoire.

Emmitouflée dans sa cape, cheveux au vent, Lucie regardait en bas, les piles du pont de Chinon que léchaient les eaux sombres et grises charriées par le fleuve.
Passée la Vienne, laissées à l’est des âmes chères, la vie serait désormais différente.
Il est des tournants …

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Katina_choovansky.
Bruges, tard dans la nuit.


Quelques heures après la cérémonie du Baron, où Atlantide avait failli se cramer la rétine en le voyant ainsi pomponné, où sa mâchoire avait failli se décrocher au fur et à mesure du discours, et où elle avait caché un certain nombre de sourire blancs derrière ses cheveux sales durant l'exercice parodique...

Quelques heures donc plus tard...


L'ombre d'Atlantide se fondit dans la nuit jusqu'à se mêler avec celle de la tribune. Les missions solos étant son point fort, elle ne mit pas plus de quelques secondes à placarder l'affiche qu'elle avait soigneusement préparé dans la soirée.
Un sifflement lointain la prévint que quelqu'un approchait. Elle s'écarta d'un pas pour admirer l'emplacement choisi avant de se faufiler dans une ruelle sombre où l'attendait Estienne.



Citation:
A l'heure des Comtales, Les enfants de Bruges s’interrogent : « De l’art de la mise au point à l’un moment de sa vie pour espérer savoir à l’avenir, quelle ligne de conduite l’on se doit d’entreprendre pour réussir dans le monde », ou, « Comment savoir si je serai un bon Tout-En-Noir ? »



1/ L’étranger venu de Hollande est :

- A : Un aimable voisin Nordique passionné par les fromages, les tulipes et l’économie Anversoise
- B : Un nain
- C : Un débris sous le sabot de mon cheval



2/ Depuis Wuggalix, l’ensemble des comtes des Flandres sont :

- A : Avec des hauts et des bas, comme tout le monde.
- B : Incompétents
- C : Tous justes bons à être piétinés par mon cheval



3/ Un spectacle de Guignol, c’est :

- A : Des marionnettes.
- B : Un mouvement apolitique dénonciateur sur fond de titres philosophiques qui en jettent.
- C : Un spectacle auquel je me rends à cheval.



4/ Les gueux :

- A : Sont des humains avec un cœur et une âme.
- B : Sont la classe inférieure
- C : Ont le droit de boire, comme mon cheval.



5/ Le Noir c’est :

- A : Un état d’esprit
- B : Moi
- C : La couleur de mon cheval


6/ Quand je fais un discours, je:

- A: M'adresse à tous, et vise à ne blesser personne dans mes propos.
- B: Suis insultant autant que possible.
- C: Ne suis jamais très loin de mon cheval.


7/ Question piège (compte double)

Les chèvres sont :


- A : Mignonnes et blanches pour la plus part.
- B : Le joyau de mes nuits
- C : Dans l’étable à côté de mon cheval




Tu as un maximum de A :

Blanc, comme l’agneau

Malheureusement, la route pour devenir un cruel et sadique cavalier noir est encore longue pour toi.Reconsidères tes ambitions ou commence à dépecer les chats de ta mère et les lapins de ta sœur pour passer à l’étape supérieure. Mais n’oublie pas de bien couvrir tes arrières ! Le sadisme sans l’intelligence ne vaut pas grand-chose.
Cordialement,

Les Enfants de Bruges







Tu as un maximum de B :

• Gris, comme l’âne

Tu as des dispositions évidentes, mais tu manques d’ambition.

Ce n’est pas tout d’être méchant et arrogant. Il faut aussi du charisme ! Ca se travaille bien sûr, alors ne perds pas courage ! Fais des phrases bien construites et varies constamment tes insultes. Ton public ne doit jamais se lasser de tes prestations ou il osera te répondre !
Cordialement,

Les Enfants de Bruges






Tu as un maximum de C :


• Noir, comme mon cheval


Félicitations, tu as le potentiel requis pour être un Baron Tout-En-Noir !
Tu as saisi le concept, l’essentiel et pourrait sans nul doute habiter Tournai et foutre le feu à tout ce que tu trouves.
Souviens toi néanmoins que les copies ne valent souvent pas grand-chose et que comme tout Tout-En-Noir qui se respecte, il ne peut en rester qu’un.

Nous te conseillons vivement de partir tenter le despotisme ailleurs que sur le terrain de jeu de l’Original avant qu'il te marave la gueule

Cordialement,

Les Enfants de Bruges

Felina
Quand certains démons s’éloignent enfin, d’autres reviennent vous hanter.

Un mois … un mois déjà que la Féline a franchit pour la première fois les portes du Port de La Rochelle. Record presque battu de sédentarité pour la sauvageonne éprise de liberté et de grands espaces. Fleur sauvage aux épines acérées dont les pétales s’étiolent à mesure que l’immobilisme la gagne. Aussi ce qui devait arriver arrive, et l’envie de reprendre la route qui s’était insinuée chaque jour un peu plus devient un appel auquel elle a de plus en plus de mal à répondre.

Pourtant, la vie ici est bien loin de lui déplaire. Elle apprend à dompter cet océan qui lui faisait tant peur, et en est même venue à apprécier sa présence, sa beauté unique et la magie qui émane de cette immensité liquide, allant même jusqu'à se bâtir une cabane directement sur la plage. Ainsi, depuis, chaque soir admire-t-elle le paysage magnifique du coucher de soleil sur l’Atlantique, qui le plus souvent fait écho à la chevelure flamboyante de celui qui partage avec elle ce moment.

Transformée elle l’est la Féline depuis qu’elle a croisé son rouquin, du moins en sa présence et lorsqu’ils sont seuls. A ses côtés elle redécouvre la femme oubliée derrière la froide mercenaire, elle réapprend la tendresse qu’elle n’a plus connu depuis de trop longues années, et surtout … elle laisse tomber le masque, apprenant à se confier, s’ouvrir, mettre des mots sur ce qu’elle ressent au plus profond d’elle.

Trois mots … trois simples petits mots, et la Rastignac se sent comme libérée d’un poids sur son cœur, enfin elle-même. Lentement mais sûrement les démons s’éloignent, l’ombre devient lumière … Pour combien de temps ?

Pourtant, alors que les moments passés avec Jules lui deviennent au fil des jours de plus en plus indispensables, aux yeux des autres la Féline reste froide et distante, encore plus qu’à l’accoutumée, comme pour se protéger d’eux … mais surtout d’elle même. Se fermant comme une huître dès qu’on évoque son histoire avec le fougueux de la Zoko, elle évite le sujet le plus possible, sans vraiment en prendre conscience d’ailleurs. Sûrement une envie de garder secret ces moments qui n’appartiennent qu’à eux, mais plus certainement une peur panique d’avouer au grand jour ce qu’elle a déjà eu tant de mal à lui dire à lui. Plus tard, peut être …

Aussi, pour éviter d’avoir à parler a-t-elle choisit ce qu’elle sait le mieux faire : l’éloignement et l’isolement, évitant autant que possible les tavernes et autres lieux très fréquentés, passant son temps à ériger cette fameuse cabane sur la plage. Quelques rares exception seulement : un passage à l’herboristerie flambant neuve de Brigide, avec à la clé une solution presque miracle contre le Mal qui la ronge depuis la Bourgogne, quelques sorties en barque pour aller pêcher, ou de longues chevauchées sur la plage, pour se laisser griser d’un sentiment de liberté bien trop éphémère.

Un soir pourtant, elle n’a pu reculer lorsque, cherchant à se réchauffer en entrant dans une auberge qu’elle pensait vide, elle a croisé Armand. Ce dernier lui a alors annoncé son départ avec Adye, pour une durée indéterminée. La suite de la discussion avait été houleuse, le jeune homme la poussant dans ses retranchements comme pour tenter de lui faire dire ce qu’elle ne voulait, ne pouvait dire, la provoquant par des mots durs, qu’elle ne lui avait jamais connu. Quelques heures plus tard, chacun avait alors fait quelques pas vers l’autre, et si c’est deux là étaient encore loin de se comprendre totalement, au moins avaient-ils pu mettre les choses au clair avant que le Blondinet ne parte sur les routes. Féline semi jalouse de savoir qu’ils vont vagabonder alors même qu’elle reste là dans ce village fantôme.

Lorsque le sort décide pour vous du chemin à prendre.

Puis un matin, ce roucoulement de pigeon qui la tire des bras de Morphée mais surtout de ceux de son Jules, et cette missive qui va tout faire basculer.

Karyl …




C'est ou que tu est? tu va bien?
Moi je vai bien. Je te écris parce que je suis à l'Est. On me a dit que Ici le nom c'est : Genevieve. C'est un peu bizarre, mais ils ont lair un peu zinzin toute facon.

ta vu que je sé faire? ta vu un je ai réussi!
Moi je sui content, faut que je aprend plein de choses! Et aprè je vé encore plu là ba dans le Est pour voir les guerriers super for. Tu va venir avec moi?

Pourquoi eikorc il répon pa a moi? il ve pu me voir?
Tu di un que fau qu'il écrit!, il avait promi!

Faut que je vai,

Tu me écri un!!

K.


Poing qui se crispe de colère à la fin de sa lecture, voile qui vient assombrir plus encore le regard brun... Genève : ville maudite dont tout le royaume a en ce moment le nom sur les lèvres, terre de feu et de sang où les saintes Armées se rejoignent pour une chasse aux hérétiques. Le gamin avait décidément une facheuse manie à se trouver au mauvais moment au mauvais endroit. Tant de question qui jaillissent alors.

Que diable fait il là bas ?
Est il seul ?
Comment le laisser là bas sans réagir ?

Elle a fait déjà cette erreur à deux reprises, croyant à chaque fois le perdre. Pas cette fois, pas encore … Non !!
Soudain tirée de ses sombres pensées par un rouquin qui s’éveille à peine, elle lui tend la missive. A peine quelques regards et mots plus tard, décision est prise. Ils partiront au plus vite pour l’Helvétie rejoindre le garçonnet si cher au cœur de la Rastignac. Mais avant tout, et parce qu’elle ne quittera jamais ces lieux sans cela, il leur faut parler à Eikorc.

L’homme se terre depuis de longues semaines, mais peu importe, elle doit le trouver et lui faire part de son projet. Tentera t-il de l’en empêcher comme le Borgne l’avait fait jadis … elle ne le pense pas, et de toute façon, elle sait que cette fois, personne, et pas même le Colosse, ne saura la détourner de son projet fou. Maleus n’est plus là … aussi n’a-t-elle des comptes à rendre qu’à un seul chef, et elle assumera totalement les conséquences de ses actes.


copie d'un texte écrit dans une gargote que je ne verrai bientôt plus, et que je voudrai poursuivre ici.

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A trop jouer avec les Félins, il faut s'attendre à être griffé ...
Katina_choovansky.
(RP en accord avec l’équipage)




Bruges, janvier 1458,

Tard dans la nuit précédant le départ, tandis que quelque part, on débat sec sur le nom du bateau.




La silhouette courbée d’Atlantide apparut sur le port.

Silencieusement, elle glissa sur les pavés, prenant soin d’éviter les ouvriers qui chargeaient encore diverses denrées à sa droite.
Se tassant derrière un des bâtiments, elle observa le navire, une lueur farouche allumée dans ses prunelles charbonneuses.

Elle serra son ballot contre elle, jusqu’à s’en blanchir les jointures.
Alors elle avait pas l’droit d’monter, hein ?


**Flash back**


« Il dit que t’as qu’à nager », avait annoncé Miss Choovansky en lui montrant la réponse du Baron. « Par contre, il dit pas comment je vais t’empêcher de foutre le feu au navire, maintenant. »

Atlantide s’était à ce moment là promis de ne plus jamais être aussi prévisible et avait rétorqué que ce putain d’bateau était le cadet de ses soucis et que de toutes façons, l’Angleterre c’était un pays d’nazes.
Sur ce, elle s’était éclipsée dans la grange et avait mis ses neurones en marche.
La môme avait réfléchi, jusqu’à ne garder qu’une seule possibilité.
Elle la ferait cette première traversée.

Personne avait l’droit de l’en priver, et elle irait pas à la nage, non, elle irait par la voie royale… ou presque...
Dans la cale, bien planquée entre deux sacs de maïs, passagère clandestine !
Dans ta face, Tout-En-Noir !


**Fin du Flash back**


Son regard mauvais se planta dans les passerelles reliant le bateau au port.
- « Tu croyais allais où, comme ça ? », demanda-t-elle à mi voix au navire qui la narguait à quelques mètres.
- « Et toi, tu croyais aller où, comme ça ? », lui demanda une voix brune dans son dos.

Elle virevolta pour se trouver nez à nez avec la rousse et la brune.

- « Vous m’attraperez jamais », les prévint Atlantide dans un murmure, retroussant les babines, son sac toujours serré contre son corps maigrichon
- « Comme si on voulait se salir les mains », marmonna Blanche.
- « On vient te souhaiter bonne chance. Tu comptes monter par où ? » demanda Kat en se penchant pour regarder le chantier.
- « Deuxième passerelle ».
- « Alors file, y a pas un chat pour la surveiller »

La gamine hocha la tête, tandis que la flamande lui soulevait le menton de l'index pour planter son regard dans le sien:

- « Ecoute moi bien la Teigne : Tu poses un pied en Angleterre et tu rentres ! J’veux pas d’excuses pourries comme « j’ai loupé la navette retour ». »
- « De retour bientôt », promit elle en reculant d’un pas, leur accordant un sourire aussi surprenant que gracieux.

Elles regardèrent l’ombre d’Atlantide se fondre dans le décor, émues.

- « P'tain, ça grandit trop vite. »
- « Ouais... hier encore elle jouait aux marionnettes et maintenant, regarde là, en route pour l’Angleterre… »
- « Qu’est ce qu’on va raconter à Estienne ? », demanda la rousse en entamant le retour
- « Qu’on le garde avec nous pour être sures qu’elle revienne » , répondit la brune en lui emboitant le pas.


C’est ainsi qu’Atlantide prit le premier navire flamand en partance pour l’Angleterre et put dire « I was there first, bastards! ».

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Troubadour à la Confrérie
Aimbaud
[Jungle de Rochechouart. Sous un baobab.]



Non ?

Si.

N... Non...?

Sssi.


La rumeur selon laquelle Aimbaud était mort, enterré, incinéré, composté, voir réincarné, était parfaitement erronée. Vraiment, d'où avait bien pu sortir cette idée farfelue ? Cette question restera sans réponse, à moins que j'y réponde. Et j'y répondrai par l'affirmation suivante : ce mensonge est l'oeuvre de quelqu'un de très méchant.

C'est ainsi qu'il y a trois mois de cela, un encart paru en première page de Libernation 1457, 75 deniers l'édition, à la rubrique nécrologie, annonçant la disparition d'un grand nom de l'Anjou (coupé au Bourgogne), Aimbaud de Josselinière, qui s'éteignait sans laisser de fumée, après une brève existence de huit mois tous mouillés.

Variole ? Rubéole ? Varicelle ? Nanisme ? Le carnet de santé ne comportait aucune précision du médecin traitant. Nul ne savait la cause du trépas. Autant en emporte l'enfant. En bref, on peut affirmer que l'affaire avait été étouffée. Le dossier "Aimbaud" reposait désormais au fond du tiroir d'un commissaire crapuleux, sous une pile de jeux de société médiévaux, et non moins d'une centaine de rognures d'ongles taillées au coupe-papier.



Mais Aimbaud n'était pas mort.

Lors de sa fugue en Normandie (les fugues prennent parfois des directions bien incongrues), pendu par les dents au sein de sa nourrice, il avait traversé une forêt sombre et mystérieuse et le sol s'était soudain dérobé sous lui.
C'était un piège de loups.
Les loups entourèrent la crevasse en jappant, heureux d'avoir fait une excellente prise. Ils dépecèrent la nourrice, et le chef de clan mangea son coeur pour s'attribuer sa force. Ensuite ils firent un manteau avec la peau.


- Mais, qui va me donner mon lait maintenant ? Demanda Aimbaud.
- Aou ? Fit la femelle dominante.

Et c'est ainsi que le bébé fut adopté par le clan.

Il survécu en s'adaptant à la vie de tanière, aux léchouilles hygiéniques et à la viande crue. Il apprit à courir à quatre pattes et à chasser l'homme. Il devint robuste, et doué pour le chant au clair de lune.
Quand les humains se mirent à défricher pour cultiver des champs de maïs anachronique, la meute migra dans le Limousin où le mâle dominant avait dégoté deux hectares de terrain propice à la chasse à l'homme. C'est là qu'Aimbaud rencontra son baobab.

Il était parfaitement heureux.
Sa vie aurait pu continuer longtemps ainsi. Mais un soir alors qu'il sommeillait, la joue s'imprimant contre l'écorce du baobab...



... les fées lui apparurent en songe...
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