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[RP] Le Palazzo

---fromFRLe Rouquin
Un rire se fait entendre derrière la grande porte à la mention d’un porteur d’arc accompagné d’une femme armée et l’on entend aussitôt de sourds raclements, fer contre bois, bois contre pierre, tintements de clés et jurons propres aux enfants grandis au sein des Miracles et qui honnissent à l’instant et en vrac, le mécanisme compliqué des portes comme la fainéantise des gardes.

Non ! NON. Pas d’erreur, vous avez croisé Mara et Lithian.
Ils ont bien fait de vous indiquer le chemin du Palazzo.
Nous n’avons jamais refusé asile à qui le demandait.


Pour peu que ses intentions soient bonnes, cela va de soi, ajoute t’il en son for intérieur.

Ne partez pas ! Laissez moi le temps d’ouvrir cette fichue porte.

Elle finit par céder sous la pression, grinçant de tous ses gongs en une plainte rouillée mais d’accueil, à n’en pas douter et Nicolas apparaît sur le seuil.
Un tout jeune homme au visage grave parsemé de tâches de son et barré d’un regard noisette. Mi sérieux mi curieux.


Libre ? C’est ... l’autre qui a posé cette drôle de question.

Libre ?
Les barreaux dont vous parlez nous protègent mais ne sont pas de ceux qui retiennent.


Nicolas pense sincèrement que la liberté est une chose que l’on possède en soi et qui n’a rien à voir avec une quelconque aisance de mouvement.
Ainsi, la question n’a guère de sens.
Il hausse les épaules. Sa réponse est simple et pratique. Ancrée dans la réalité.


Mais si ceux-ci vous effraie, personne ne vous force en rien.
Au Palazzo vous trouverez gîte et couvert, pour un jour, ou plus. C’est selon.


Il demeure près la porte, se balançant d’un pied sur l’autre, attendant une réaction ; sa position invite juste.
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---fromFRMiles
Au Palazzo vous trouverez gîte et couvert, pour un jour, ou plus. C’est selon.

C'était selon ...
Gîte et pitance, par le Très Haut, le palazzo était-il un illustre monument religieux ?
Son coeur manqua un battement, il ne s'attendait guère à ce qu'on lui serve un plateau d'argent. Surtout en cette époque. La générosité ne suffit pas ; il faut la foi et l'humilité. Même si Miles n'avait foi qu'en les hommes et non en Dieu lui-même.
Il se retourna vers le jeune homme, plutôt deconcertant. Mais guère insipide.

Et pour le remercier de sa grâce, il lui répondit par le sourire. N'était-ce pas la langue universelle de la bonté ? Surprendre les esprits ...
La joie le transperçait de toute part ! Il avança vers la petite bouille aux tâches de rousseurs, et le sourire aux lèvres, lui répondit avant que la petite n'hausse sa voix doucette :


Ah ! Tiens donc ...

L'enfant s'était procuré endroit pour se nourir et se protéger contre les malfrats qui pullulaient la cour, tout comme l'envie lui tiraillait depuis une semaine de s'alimenter. Après avoir mangailler dans les mains d'un évêque, il avait le droit de se procurer pitance en ce lieu inconnu.
Alors, après l'intervention de l'hôte, une main derrière le dos, il patienta que l'on lui montre une tablée de croûte. Et par la suite, Il l'interrogerait sur un ange dénommé Vidua ...

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{chloe_la_douce}
La porte s'est finalement ouverte sur un grincement curieux.
Chloé a lancé un coup d'oeil inquiet vers la gargouille en l'entendant.
Est-ce la statue qui lui lance un cri d'avertissement ?

L'homme pâle qui s'était arrêté près d'elle semblait sur le point de reprendre la route mais il a fait demi tour.

Silencieuse, elle les écoute deviser.
Le rouquin semble amical et son regard est franc.
Depuis combien de temps n'a-t-elle pas vu de regard aussi rieur ?

Mais malgré ça, elle reste méfiante.
La vie lui a appris qu'on obtient rarement les choses sans rien donner en échange. Gite et couvert... c'est alléchant, mais contre quoi ?

Elle tente de sonder l'obscurité derrière le portier, mais il est difficile de discerner quelque chose.
Une crampe familière dans son ventre finit par emporter la décision pour elle.
Elle a faim.
Pour le reste, on verra.

Décision prise, elle s'avance à nouveau vers la porte, la main tendue en signe de salut.

- Gite et couvert... ça marche alors.
Je ne sais pas le nom de ceux qui m'ont indiqué la route, mais ils ne sont pas loin, quelque part sous nos pieds, dans la galerie des Maligneux.


Elle fait une grimace gênée malgré tout.
Même si le gamin n'a pas parlé d'échange, elle préfère être honnête, sans pour autant vouloir le vexer.
Elle écarte ses bras en signe de dénuement.


- mais... enfin je n'ai rien pour...

Elle s'interrompt et baisse les yeux.
Elle déteste cette impression de devoir mendier.
Après tout, cette maison ne ressemble pas à une auberge.
Elle relève le nez et s'avance, s'attendant presque à être repoussée dehors.
Certaines habitudes ont la vie dure.

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---fromFRLe Rouquin
Les Maligneux ?

Le Rouquin se renfrogna quelque peu à l’évocation de cette galerie –celle dont une branche conduit vers cette partie des catacombes qui en s’effondrant avait englouti le Liquoré, là où il avait passé ses jeunes années en compagnie de la Succube, il n’était qu’un gamin qui traînait dans les jambes des catins, gagnant sa croûte en effectuant quelques corvées, elle se l’était attaché peu à peu à son service exclusif et il n’avait pas eu à le regretter. Elle ne frappait jamais et lui faisait confiance. C’était énorme pour un môme des ruelles.

Alors ils seront bientôt là.

Chassant l’image du Bordel détruit, il sourit à nouveau, quoique l’air presque vexé qu’on eut pu le prendre pour un usurier près à gratter quelques sous sur le dos de visiteurs de passage en échange du repas et du coucher que l’hospitalité des Di Ekarlate ne bradait jamais, ou Dieu sait quoi d’autre ? !

Je n’ai rien entendu de ce que vous avez pu penser. D’accord ?
Le Palazzo est la demeure de Diamante Di Ekarlate, ma maîtresse.
Il marqua une pause, savourant ce nom comme il le faisait chaque fois qu’il avait à le prononcer. Avec respect et fierté, affection sans nul doute. Et j’ai des instructions très précises sur l’accueil de qui frappe à cette porte et demande aide.
Le fait que cette demeure ait un pied aux Miracles ne signifie pas que l’on vous y coupera la gorge à la faveur de la nuit ni qu’on vous demandera paiement pour le moindre pichet d’Hypocras.


Il ne pouvait lui en vouloir... L’inverse était le lot commun.

Entrez donc jeune dame. Il y a quelques tourtes mises à cuire qui vous réconforteront à coup sur.

S’effaçant pour les laisser passer, Et si vous souhaitez vous acquitter de ce que vous estimeriez être une dette, et bien ... régalez nous d’une histoire pendant ce repas. Contez nous donc ce qui vous amène en ces lieux, aux Miracles, ici même ...

Même si elle avait employé le « je » pour dire qu’elle n’avait le sou, Nicolas ne songea pas une minute qu’ils n’était pas ensemble et s’était donc adressé à eux deux pour solliciter ce récit.
Quand au « Tiens donc » il ne releva pas ce qu’il pouvait contenir de doute, préférant lui laisser voir ce qu'il en était et leur indiqua le chemin qui menait dans un salon où ils pourraient se restaurer devant une cheminée en pleine activité.

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{chloe_la_douce}
Elle sentit bien qu'elle avait dit une bétise et se mordit la lèvre.
Elle n'avait pas l'habitude qu'on lui tende la main, et évidement elle avait gaffé.
Un sourire pour tenter d'effacer sa bévue et elle se décide enfin a entrer.
A l'intérieur, il faut bon.
La chaleur... voilà quelque chose qu'elle n'a pas ressentit depuis longtemps.
Une bonne odeur de nourriture flotte dans l'air, réveillant les crampes de son estomac.

Elle suit la direction indiquée.
Un salon, douillettement meublé avec une grande cheminée pétillante.
La chaleur soudaine lui fait tourner un peu la tête, à moins que ça ne soit la faim.
Ne sachant trop quoi faire, elle s'approche du feu pour y chauffer ses mains glacées.


- Je ne suis point Dame... Je suis juste Chloé.
Un récit ?
Je crains que le mien ne soit pas passionnant, mais pourquoi pas.
Vous jugerez ensuite, je pense.
Cet endroit est... surprenant.
La cour des miracles... le miracle c'est de trouver pareil lieu dans ce quartier, effectivement.

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---fromFRLe Rouquin
Il installe lui même une petite table ronde près de la cheminée afin de demeurer dans son chaud rayonnement et s’absente un court instant pour revenir rapidement les bras chargés de victuailles. Une miche de pain fraîchement cuite dont l’odeur est à elle seule un véritable appel à la gourmandise, une terrine de lapin aux herbes dont la croûte bien brune semble aussi croustillante que le pain, un flacon de vin léger et une large part de beurre prélevé sur une motte et enveloppée d’un linge propre.

Pour commencer.
Les servantes apporteront le reste.


Nicolas dépose le tout sur la table et approche trois fauteuils, faisant signe à ses invités imprévus de prendre place.
Leur servant à chacun une coupe de vin, déposant assiettes et couverts de métal brillant.


Ce soir vous êtes la Dame du Palazzo. Alors donc, juste ... Chloé, mangez donc. Faites honneur à la générosité des Di Ekarlate et quand vous serez rassasiés, vous et votre ami, j’aurai plaisir à entendre votre histoire.
Et ne croyez pas qu’elle m’ennuiera. Chaque vie recèle une part de mystère, chaque vie mérite d’être vécue et en l’occurrence, racontée.


Pour lui même, il préleva un morceau de beurre qu’il étala sur une grosse tranche de pain et mordit de bon coeur.

Quand à juger, permettez moi de ne pas avoir cette prétention. Si j’ose vous demander un récit c’est uniquement par intérêt pour la vie d’autrui, je ne suis pas juge pour ensuite prononcer sentence.

Il sourit tant l’idée est tristement cocasse. Lui, enfant des Miracles, sans famille, sans fortune, un passé au hasard du caniveau, un avenir incertain, il ... jugerait ?

Oui, c’est un endroit à nul autre pareil.
Et pour bien des raisons.
Pour lui cela avait été un phare dans la nuit, puis un port.
Je pourrais aussi vous raconter un peu de son histoire, bien que je ne sache pas tout...

Et cette terrine ? est-elle à votre goût ?

Un hôte parfait.
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{chloe_la_douce}
L'odeur du pain chaud et des tourtes réveillent sa faim.
Elle a du mal à ne pas se jeter sur la nourriture.
Presque timidement, elle tend la main, attrape un morceau de tourte odorante et brulante.
C'est savoureux et reconstituant.

Chaleur, nourriture et bon accueil. Depuis quand n'a-t-elle pas été traitée de la sorte ?
Si longtemps...

Pendant quelques minutes, elle ne peut faire autre chose que manger, rassasier son estomac vide depuis si longtemps, en écoutant son hôte d'une oreille reconnaissante.


- La terrine est le reste sont des merveilles, merci.
Ca fait si longtemps que je n'ai pas pu manger...

Elle fait passer une grosse bouchée de pain avec une gorgée d'eau et se redresse sur son siège.
Mieux vaut ne pas manger trop d'un coup si elle ne veut pas être malade.


- Je ne sais pas qui est cette dame Di Ekarlate, mais elle a toute ma reconnaissance.



Repue, elle s'étire et soupire de bien être.

- Quant à mon histoire, elle est très simple en fait.
Je suis née pas très loin d'ici, dans la campagne environnant Fontainebleau.
Je suis fille de paysans, mais mes parents m'ont mises en apprentissage à Paris, chez une couturière. Ils voulaient que je devienne quelqu'un.
Au lieu de ça, un soir en allant aux vêpres, un homme m'a abordée... Enfin un homme...


A ce souvenir, elle ferme les yeux un instant...


- Il ... enfin, il a fini par me vendre, pas très loin d'ici.
Un groupe qui s'appelle la Horde. Ils recherchent et achètent des gens.
Les jolies filles deviennent catin. Mon ravisseur m'avait trop abimée pour ça, je suis devenue esclave dans leur mine, sous la cour.
Un jour, en creusant, j'ai dégagé un passage. Paris est un vrai gruyère.
J'ai fini par sortir des tunnels et depuis, je traine.

Voilà mon récit messire. Vous savez tout à présent.
Mais je serai ravie d'entendre le votre.


Incapable de résister, elle reprend une tranche de pain et grignote, juste pour le plaisir de sentir la mie légère sur sa langue.

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---fromFRLe Rouquin
Elle mange, puis parle, puis mange à nouveau. C’est un plaisir de voir ses joues rosirent sous l’effet combiné de la nourriture et de la chaleur.

Son compagnon la laisse raconter. Elle ne dit pas un mot sur lui d’ailleurs. C’est étrange. Mais l’estomac plein et la quiétude du lieu font que les angles s’arrondissent et que les détails se diluent dans le fond du cruchon de vin.


La horde…
J’en ai entendu quelques échos, rien qui ne m’ai vraiment effrayé. A tort peut être. Entre ces murs j’ai tendance il est vrai à me sentir à l’abri de tout.

Voyez vous …

Je suis né ici. On m’a trouvé sur un tas d’ordures dans une arrière cour.
Ma mère était une catin ? Une servante ? La Reyne de France ? Ou celle des voleuses ? Quand à mon père …
Peu importe.
Ceux qui savent ne m’ont jamais rien dit.


Il hausse légèrement les épaules en un geste d’impuissance résignée.

Je n’ai jamais quitté la cour et j’ai grandit au milieu de sa débauche et de sa crotte. Mais j’ai fais de bonnes rencontres, ça oui.
Xenedra qui m’a permis de travailler au Liquoré et la Succube qui m’a gardé près d’elle, puis la Comtesse.
Aujourd’hui j’ai une vie dont je n’aurais pu rêver.

Alors je connais bien ce quartier, comme ma poche pour ainsi dire.

Je savais où trouver les rats les plus gouteux,
ceci dit, Nicolas croque farouchement dans une part de tourte aux champignons, comme pour faire disparaître le goût détestable du ragout de rongeurs.

Quelques guildes bien implantées, les lépreux du Borde, quelques illuminés ça et là, voleurs, catins, menteurs, va nu pied en tous genres, ceux là vivent ici depuis le début. Ils grouillent et s’occupent de leurs petites affaires.

Puis… quelquefois, notre quartier est envahi par un groupe qui cherche à en prendre le contrôle, comme si le ramassis de crèvent la fin et de gibiers de potence qui l’occupent était la cour du Roy de France !
Ils arrivent, jouent les gros bras en s’affublant de noms grotesques.
Nous avons l’habitude.
Ils se lassent très vite.
Ce n’est qu’un misérable quartier de Paris n’est-ce pas ? Et non un royaume à conquérir…


Un silence, compatissant.

Mais vous avez du souffrir et ne croyez pas que je veuille minimiser les actions de ces gens là.

Ils creusent sous la cour ?
Pauvres fous.
C’est leur propre tombeau qu’ils piochent. Comme vous l’avez dit, c’est un véritable gruyère et l’effondrement menace..


Ici tout est bien solide, le sol est rocheux. Pas de galerie sous le Palazzo, le seul endroit en sous sol est la cave, arrachée à la pierre elle-même.

Que comptez vous faire maintenant que vous êtes libre ?
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{chloe_la_douce}
La nourriture et la chaleur la rende somnolente.
La voix du jeune homme la berce et la rassure.
Le crépitement du feu éloigne les fantômes et les démons.
Moment de pause imprévu mais apprécié à sa juste valeur.
L'histoire est intéressante et pas banale.
Des noms retiennent son attention. La Succube, encore...
Décidément, elle en entend parler souvent ces derniers temps.
La dernière question la tire de sa léthargie.


- Libre ?


Elle doit réfléchir quelques instants pour bien comprendre le sens de ce mot.
Libre ? Est ce que ça a un sens ?
Elle secoue la tête et désigne son compagnon du menton.

- Lui, je ne sais pas. On s'est rencontrés devant votre grille.
Moi...
Je ne peux pas retourner à mon ancienne vie à présent.
J'en ai trop vu.
Je vais m'en construire une nouvelle, je suppose.
On est pas libre quand on a l'estomac vide en permanence et la peur pour seule compagne.
Il faut que je trouve un moyen de gagner mon pain, et de redresser la tête...

Etonnée de s'être laissée aller à ce genre de confidences, elle baisse les yeux et se lève de son siège.

- Je crois que j'ai déjà beaucoup trop abusé de votre générosité et de celle de votre dame.
Je vais partir à présent, aller dormir quelque part et ensuite...


Gênée, elle se balance d'un pied sur l'autre, ne sachant comment le remercier et lui exprimer sa gratitude. Elle a déjà dit pas mal de bêtises, et elle ne veut pas le froisser encore une fois.

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---fromFR/Miles
Miles regardait la scène sans bouger. Après avoir infiltré les lieux, voir ces deux enfants discuter aussi chaleureusement lui etira un sourire. De ce côté-ci, aucun besoin ne se fit ressentir. Les admonester de leur vie préalable, déshéritée de richesse ne refleterait en rien les intérêts de Miles. C'est le coeur qu'ils chérissèrent en cet instant.

Alors, la tête renversée à l'allure nonchalante, il resta derrière la petite aux cheveux dorés. La douceur de l'éloquence ici se résuma par quelques palabres qui coulèrent comme du miel de ses lèvres adorables. Quelques noms en répétition, la gosse portait le doux nom de Chloé et le second, Nicolas.

Il avait presque l'impression d'être un garde.

Il les ecouta. Souhaitant des renseignements sur la denommé Vidua, il s'avèrait qu'aucun des deux n'en connaissa la personne. Il lui fallait se repentir. Commettre un crime pour faire apparaître Dieu, dans l'hypothèse. La Cathédrale. Un Vidâme ...

Lorsqu'il entendit les paroles, âpres et pleines d'amertumes, sortir de la bouche de cet enfant au passé tumultueux, il declara alors, d'une voix coupante :


Que préfères-tu petite ? Celui qui veut te priver de pain au nom de la liberté ou celui qui veut t'enlever ta liberté pour assurer ton pain ?

Le garçon lui avait répondu auparavant que les barreaux le protégaient du danger, sans penser qu'elles l'isolaient du monde ... Et il prônait la Liberté.
La Liberté ne doit en aucune façon le retenir ici, que cela soit voulu ou non.
Il prit place, entre eux, et croisa les mains sur la table, à attendre une réponse, sinon une objection. Son inconscience s'accordait avec son état d'esprit :
"On gouverne mieux les hommes par leurs vices que par leurs vertus."
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---fromFRLe Rouquin
Quand on a l’estomac vide on est encore libre de choisir la façon dont on le remplira.
Quant à la peur, elle est bonne conseillère croyez moi. Elle vous préserve des erreurs qu’une trop grande confiance,
il n’avait pas voulu dire naïveté, vous ferait commettre à coup sur.

Pour le reste tout est affaire d’arrangement …
Il y a de nombreuses façons de se débrouiller aux Miracles… les bonnes et les mauvaises. Vous devrez choisir.


Que peut il de plus pour elle ?
Lui offrir un lit en sécurité pour une ou quelques nuits, il le fera.
Glisser une bourse dans sa poche, aussi.

Mais après ?

Il l’observe, adoptant un regard neutre pour ne pas la gêner davantage. Elle mérite sans doute mieux que ce que la Cour peut lui offrir mais si elle est débrouillarde et forte, ce qu’il croit, elle fera sa place ici. Il y a pire, bien pire.
Chez les bourgeois, les servantes crèvent de faim et sont maltraitées, violées, asservies comme des bêtes.
Ici la vie est dure mais une fois acquis le respect des gens qui comptent, on bénéficie d’une certaine tranquillité.

C’est singulier que ces deux là se soient trouvés au même moment devant les grilles puisqu’elle dit ne pas le connaître. Elle avait été conduite ici sur les conseils de Mara et Lithian, mais lui ?
Il laissa la question de coté. Cela n’avait guère d’importance pas vrai ? Il n’avait paru aucunement menaçant et venait en outre de soulever une question intéressante.

La minute d’avant elle comparait la liberté au contentement de son estomac mais qu’est-ce face à d’autres privations, bien plus cruelles.
Il ne dit mot, curieux d’entendre réponse à pareille interrogation.

C’était bien l’endroit pour en faire débat après tout.
N’était-ce pas les plus grands défenseurs de la cause qu’abritait l’aile Nord ? !

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{chloe_la_douce}
Elle se sent mal à l'aise, toisée et observée.
Pas par Nicolas, mais par l'inconnu dont elle ne sait même pas le nom.
Sans trop savoir pourquoi, elle frissonne et se rapproche de l'âtre.

Des questions, des interrogations...
Est-ce une sorte de tests ?
La croient-ils sotte, ou plus érudite qu'elle n'est ?

Elle s'assoit sur le bord de la cheminée, ramenant ses jambes sous son menton et les entourant de ses bras. Reflexe puéril de protection qui l'aide à réfléchir.


- La liberté...
Je crois que vous posez les mauvaises questions messires, si je peux me permettre.
Avant de savoir comment l'utiliser ou comment la défendre, il faudrait déjà savoir ce que c'est au juste non ?
Pour certains, c'est la possibilité d'aller et venir sans rendre de comptes, pour d'autres, c'est la possibilité de choisir comment remplir son estomac... Autant d'idées différentes qui prouvent bien que ça n'est pas si simple.

Si je devais la définir, je pense que je la verrai plutôt comme ... une utopie, quelque chose de parfait mais qui en réalité n'existe que par morceaux.
Je dirai que , pour ma part, la liberté consisterait à pouvoir faire des choix et prendre des décisions en fonction de mes seuls critères. Voilà pourquoi je trouve ça utopique.
Qu'on le veuille ou non, nos choix sont toujours influencés, pour ne pas dire dictés, par des contraintes et des facteurs indépendants de notre volonté. Comment prendre une décision sans tenir compte des gens qui nous entourent ? Comment faire un choix sans en peser les conséquences.
En plus, les hommes ont une forte tendance à se forger leurs propres limites ; bienséances, lois, politesses... Parce que nous ne vivons pas seuls, c'est obligatoire.
Vous dites que la peur est bonne conseillère messire Nicolas.
Peut être oui, dans certains cas. Elle est bonne quand elle vous fait prendre vos jambes à votre cou pour fuir un danger.
Mais elle est mauvaise quand elle entrave votre liberté. Peur de déplaire, peur d'enfreindre une loi, ou, la pire de toute, peur qu'on se crée.
La peur est un réflexe de survie, mais c'est aussi la pire entrave à la liberté. Souvent, l'appréhension de faire quelque chose vous enferme plus surement que des chaines ou des grillages.
Je crois également que chacun estime le prix de sa liberté en fonction de ce qu'il est prêt à payer.
Qu'est-on prêt à offrir pour un bol de soupe quand on a faim depuis des jours ? Surement pas le même prix qu'un nanti qui mange à sa faim ?
Bref...
Il en va de la liberté comme de nombreux autres concepts, croyances, religion... Chacun doit trouver où se situe la sienne et chacun doit en évaluer la valeur.
Plus qu'en la liberté, j'aimerai croire en l'individu capable de choisir librement.


Rougissant soudain, elle prend conscience qu'elle a parlé beaucoup trop longtemps.

- Mais... excusez moi...
A trop passer de temps au fond d'un trou, on a au moins la liberté de réfléchir, même avec des chaines aux poignets...

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---fromFRLe Rouquin
La liberté.
Un seul mot pour embraser les esprits, relayés par les langues, soudain dissertes.

C’était comme une chose merveilleuse et inconnue, une sorte de légende et chacun y allait de sa propre histoire et de son opinion.
Qui la voyait d’une façon, qui la décrivait d’une autre.
Jamais la même et pourtant toujours semblable, on s’en réclamait, on la désirait, on la bradait aussi. C’était un enjeu, une quête infernale, un paradis perdu dans la nuit des temps et le coeur des hommes.

On la cousait sur un étendard puis on s’en allait guerroyer en son nom, les condamnés aux galères en faisait des chansons et la femme bien née qui croyait l’obtenir en quittant le toit paternel ne la voyait jamais qu’aux détours d’un veuvage, les cheveux blanchissants et les membres affaiblis pour n’en profiter point.

Pour Nicolas la liberté se résumait à une seule notion, surpassant de loin toutes les autres considérations et c’était le libre arbitre. Choisir ou s’abstenir, mais décider, même de n’être qu’une partie d’un tout. L’idée était suffisamment abstraite encore pour que dans son jeune âge, cela préfigure tout un apprentissage.

Il jeta un oeil vers le deuxième invité, la réponse ne s’était pas faite attendre à sa troublante question et Nicolas pensait que la suite serait à la hauteur. Le feu ronflait toujours et la fin d’un plantureux repas, quand le ventre était plein et l’âme reposée, était propice à ces réflexions aussi inutiles que capitales.

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---fromFR/Miles
Enveloppés de brumes pensives, ils restèrent en calme. Absence totale d'agitation, de bruit, Lui savourait ce moment. Terrine en position, quelques miettes sur l'assiette, il se servit tel un corbeau, picorant l'assiettée ... Le sujet devint interessant, et souhaita y prendre part, de quoi remercier l'humeur chaleureuse du gosse.

La Libérté de mourir, la liberté de tuer, ou de gouverner les hommes ... Est-ce une utopie ? Certes, tu es l'auteur d'un massacre, en ton nom, ton acte, tes decisions, tes choix sont-ils dans le cercle de L'utopie ? Comme tu l'as si bien relevé, la Liberté concerne moult domaines, il est bien de le dire. Mais l'Utopie en soit parait plutôt d'arranger l'avenir. Or, la Liberté peut engendrer des catastrophes. Souhaiter la paix defois revient à souhaiter la guerre.

Les decisions et les choix sont influencés par l'environnement ? C'est exact. Du moins, je rejoins ton opinion.
"Qu'est-on prêt à offrir pour un bol de soupe quand on a faim depuis des jours ?"
Soit, mais ca veut dire que tu offrirais ta Liberté pour un Bol de soupe au lieu de voler du pain pour garder ta liberté ?

En somme, petite, tu as la possibilité et non le droit de choisir dans ce cas.

Ayant répondu indirectement à ma question et je te remercie d'avoir pris le temps d'y reflechir, j'en conclus que ton souhait est d'assurer ton pain, sans prendre garde de l'identité de la personne sur laquelle tu tomberas, qu'elle soit clémente ou malsaine.


Le moment de reflexion passé, il donna sa réponse :

Pour t'accaparer de la nourriture sans contraindre ta Liberté, tu as plusieurs choix. Pour ma part, je prefère recuser le joug d'une personne ! Je vais dans les églises et les cathédrales pour quémander pitance et gîtes. Ce ne sont que des prêtes dont je connais l'ideologie. Je pourrai tout aussi bien voler, et si j'ai le don de ruser, ma foi, ma liberté sera belle. Je ne suis soumis à aucunes contraintes externes.

Nicolas ? Tu dis être Libre ?
Es-tu libre de quitter cet endroit à vie, dans l'instant même, sans avertir les hôtes du palazzo ? Puisque tu en es la clé ...
La Liberté ici serait de ne pas exercer de conditions à un enfant, même s'il l'a accepté.
Mais ! Si tu devais quitter l'endroit sans en avoir informé tes amis, ton abris serait vulnérable. De même, il serait irrespectueux d'agir ainsi...

Alors, sommes-nous réellement libre ?
Non. Comme l'a dit Chloé, l'environnement qui nous entoure nous restreint.

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---fromFRLe Rouquin
Le discours était incomplet, ne le satisfaisait pas, ils n’avaient pas tout à fait tort mais pas entièrement raison non plus.

Confusément Nicolas sentait le raisonnement trop construit, trop figé dans une vérité qui n’était pas la sienne. D’instinct il savait que ce mot ne pouvait être définitivement enfermé dans une boite ou consigné dans un grimoire car chacun en avait sa propre définition.

Les mots s’agitaient sous son crâne mais sans arriver dans le bon ordre. Il ressentait mais n’arrivait à formaliser ce qui prenait forme à l’intérieur de lui. Son jeune âge sans doute...

Il essaya pourtant, le front barré d’une ligne tant il cherchait le fil d’Ariane qui démêlerait tout.


Je suis libre de vivre tout autant que de mourir et je suis maître de ma parole.
Quelque part il sentait bien que c’était cela, même si simplement exprimé, qui représentait l’essentiel.
Et si c’était mon propre choix de demeurer ici, la responsabilité devenue mienne n’est alors qu’un effet de ma volonté et ne peut donc être considérée comme une servitude. L’environnement ainsi librement choisi devient partie de moi alors je n’en suis pas dépendant, c’est lui qui le devient.

Evidemment lui il se comprenait, conscient cependant de ce que ses paroles pouvaient avoir d’obscur. Il savait ne pouvoir rivaliser avec leur beau langage. Mais l’enfant des miracles, comme le jeune homme qu’il devenait avait les pieds bien sur terre et le reste à l’avenant, un solide bon sens.

Il mordit consciencieusement dans la meilleure tarte aux pommes des Royaumes, celle de Rose la cuisinière du Palazzo, se faisant la réflexion que libre ou croyant l’être, la vie avait ici bien du bon et ma foi ... savoir être heureux là où on se trouvait n’était-ce pas le plus important ?


Sommes nous réellement libres ?
Il n'y a pas de réponse à ta question, ou plutôt si, il y en a trop, une pour chacun d'entre nous.

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