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[RP] Le Palazzo

Bireli
Mirettes qui s’déplacent et observent… goulée formelles… incitatrices de réflexions… braillardes et désorganisées… ça cavale… goulées informelles, r’chopper une conscience relative au passage… sa gamine... ça s’pose…

Autour des grilles, dispersion… en silence… mort et bruits assassins… mesquins et noyant franchise en godet… l’silence, y’a mieux quand on veut dire quelqu’chose… z’ont sans doute pas voulu l’voir au final, l’spectacle du Rey… sourire au bec… vieilles rumeurs cahotantes du l’ver et du coucher d’la bête, d’ses r’pas royaux, d’sa becquée et compagnie… opposants… y’en aura… les Nobles et autres richards qui graillent à leur faim, sans doute, des galaffés d’pouvoir qui pensent qu’à leur trogne et à leur p’tit confort… ouais… des sans l’écu et impuissants qui veulent l’rester… subir éternell’ment leur condition… s’rait étonnant… très… y’a l’risque à prendre mais y’a rien à perdre, tout à gagner… Mourir pour des idées, d'accord, mais de mort lente…

Et pis… impossible d’imaginer l’mioche en ordonnateur suprême, tout puissant… égorgeant pour une parole en l’air… bon d’accord, il aime pas les piccoleurs et autres pochtrons mais c’t’un brave l’mioche… enfin… de c’qu’il connait d’lui… avoir r’foutu sur patte Libertad… avoir laissé la possibilité à chacun d’y incorporer d’soi, à sa façon, imposant pas sa vision des choses ni ses projets… savoir qu’la liberté collective prime sur l’individuelle… et que d’se battre pour son unique liberté r’vient à délaisser la lutte commune et accepter de s’contenter d’son p’tit bonheur… r’prendre la Cour en main… s’il s’est proclamé, y’a ses raisons, c’est sûr… lesquelles… espoir à ceux enterrés… cohésion chez nécessiteux… mouvement et lame de fond... contre... s'allier... mais c’lui qui combat pas a déjà perdu… perdre quoi donc… pour quoi et pour qui ?

Rouquin en passage à proximité… laisse filer et s’replonge dans sa boutanche et dans ses pensées… hommages et allégences… une belle conn’rie… laisser l’temps d’proposer… faut qu’il voit… faut qu’il lui parle, au gosse… calle sa frangine dans un coin… simple au r’voir… s’refout sur pattes… ramasse son barda, tâte sa lame et s’dirige vers l’escalier…

Pas descendant… courant… on arrive… pressé… s’recule, s’pose et attend d’voir figures apparaitre…
L’gosse… Zahra… personne d’autre… œil rieur… ch’mins qui s’rencontrent… arrêt en bas des marches en face à face… un mot figé sur un arbre qui r’vient en caboche… hochant limite de joie en r’croisant ces r’gards…


Salut à vous… fait plaisir d’vous voir… vivants… on s’choppe enfin d’puis l’sud… alors l’Gosse, t’es l’chef ? d’Libertad et d’la Cour ? c’fait pas trop lourd pour tes épaules ? J’suppose qu’chacun peut faire c’qu’il veut… t’suivre ou t’laisser t’dépatouiller… mais… on laisse pas un gamin s’débrouiller seul… encore moins c’qui r’ssemble à un ami… j’te suis… une seule chose… l’but de tout ça… juste, pourquoi ?
_________________
---fromFRMange-rats
Si tu veux me suivre, il faudra arrêter de m’appeler gosse ou gamin.

La phrase est sèche, sentencieuse : elle résume la part de rancœur qu’il porte en lui. Mara est morte en le prenant comme un gosse. Lorenz l’a pris pour un gosse. Mais peu à peu, ils comprendront. Lithian avait compris. Avant eux, avant même qu’il ne comprenne lui-même qu’il n’était plus un môme, Marlowe’s l’avait compris. Tous le comprendront.

Quant au pourquoi, Bireli, tu le sais aussi bien que moi…

Il marchait d’un pas hâtif. Devant lui, incrustées dans la neiges, les traces de pas de trois personnes. Il devait retrouver le Gris, mais s’il n’était pas seul, mieux valait être encadré. Avec Zahra et Bireli à ses côtés, il se sentait plus sûr. Mais il ne fallait pas s’y tromper. S’il se sentait en sécurité c’était, avant tout, grâce au poids rassurant de sa bâtarde sur sa cuisse droite. Tempête de souvenirs dans les flocons, qui virevolte comme une épée…

… pour la liberté. Celle des couriens, pas celle de la Cour.

Il ne court pas. Il ne veut pas se fatiguer. Mais son pas est vigoureux, il anime un corps assailli par les rigueurs de l’hiver d’une mécanique implacable. Il ne pense plus, il marche, il va se battre. Il n’est plus un gosse, il n’est plus un jeune homme. C’est un automate.
Automate.
Automata.
Mata, en espagnol, veut dire tuer.
Tuera-t-il ?

Ils ont quitté, tous trois, le Palazzo. Ils ont quitté de vieilles chimères et des idéaux moribonds. Et leurs pieds, ce jour, se posent réellement sur terre, pour la première fois, peut-être.

Mata, en espagnol, veut dire tuer.

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---fromFRZahra
Droite... elle se tient bien. Joindre... ses doigts. Enseignement. Elle sent... les évènements. Ensemble. Elle ferme les... yeux.
Murmure.
*Sem tchen tam tche dewa dang dewei gyou dang denpar gyour chik. Doukngel dang doukngel gyi gyou dang drelwar gyour chik.
Doukngal mepei dewa dampa dang mi drelwar gyour chik. Nye ring tchak dang nyi dang drelwei tang nyom tse me pas la nepar gyour chik.


Elle reprend... ses esprits. Prière. Propos personnel... pour le bonheur, pour conclure. Lorsqu’elle l’observe... elle est. Morte.
Ce n’est guère... une surprise. Elle ne peut... lutter. Tuée intérieurement. Elle s’est... épuisée. En propos. Comme. En efforts.
Mara. Mara... la battante, le caractère. En échange de... l’enfant. Ainsi... va la vie. Partie... le libertadienne. Place à... Lyhra.

Sentiment. Entre perte... d’une femme. Et déchirement... d’un géniteur. Peut-être. Derrière les sentiments... l’incertitude. Fin.
Quelqu’un... entre. Elle se rince... brièvement. Elle s’est... renfermée. Loin... des émotions. Loin... des inconnus. Son... monde.
Elle se redresse. Elle l’observe. Choc pour le Ch’tiot. C’est qu’il risque... de perdre des repères. Lui, le petit... perturbé ? Possible.

Oui... voir non. Réflexion. Impossible... les sentiments. Toujours... cette histoire de sentiments. Même s’il est déterminé. Perpétuité.
Remerciement... discret et sincère. Elle se lève. Passage de la dague... à Mang’Rats. Crasseuse du... sang à Mara. Nan... elle l’a lavée.
Elle. Tâchée de sang... elle l’enlèvera. Après. Après ? Après... l’appel de Mang’Rats. Elle regarde... Mara. Sépulture descente... respect.

La maisonnée... s’affaire à l’affaire. Cela ne la regarde... pas. Elle a... à faire ailleurs. Adieu l’état d’âme... ambiant. Sans parler... elle part.
Attrapant la lame... au passage. Remarquant la capuche... la dame. Encore... une inconnue qui est liée. Entre lieu et histoire... du groupe.
Celle qu’elle chérit... entre les doigts. Elle le suit... le chemin et lui. Ils croisent... le Bireli. Suit-il ? Question/Réponse. Oui. L’histoire continue.

Pour combien... de temps ?





* Traduction : Par le pouvoir et la vérité de cette pratique,
Puisse tous les êtres jouir du bonheur et des causes du bonheur,
Puisse-t-ils être libres de la souffrance et des causes de la souffrance,
Puisse-t-ils ne jamais être séparés du grand bonheur dénué de souffrance,
Puisse-t-ils demeurer dans la grande équanimité qui est libre de...
De toute passion... De toute agressivité... Et de tout préjugé...
_________________
Truffian
Ils traversent les Miracles, en silence. La main de son écuyer nichée dans la sienne, il est attentif à la respiration retenue, sourde, de la Cour, il la connait bien, vieille maitresse à la passion ordurière, sans équivoque, cuisses ouvertes, offertes à tous, la faire reluire n'est pas donné à tout ses amants, pour l'heur, l'attente lui gonfle la gorge, se délectant dans la chaleur enfouie de sa crasse, gâchis de boue, pourriture de souillures, dédiée à sa seule survie, Marlowe's parcours ses venelles obscures, désertes, les gueux, les mendiants, tous ont reflué vers le lieu du duel, savoir, comprendre, jouir du spectacle, oublier un instant la misère et le ventre vide, quel autre intérêt a un combat pour les oubliés du pavé, si ce n'est...

Face au Palazzo, il s'arrête, un éclair de tendresse à la vue de ce vaisseau de pierre, de douleur aussi, il ne baisse pas le regard, peur d'apercevoir l'ombre du corps démembré de Tythia, gisant à ses pieds. Crispation de mâchoire, s'avance vers la grille, fermée, brouhaha des gardes venant de la cour intérieure. Il a donné les clefs de Libertad à Mange Rats, donc il sort les doubles avec un rictus de marlou, cliquetis de la serrure, il referme derrière eux, double tour, ajuste en une série de claquement les lourds volets de chêne massif, et rabat les trois barres d'acier interdisant toutes intrusions autre qu'un bélier de siège.

Attiré par le bruit, des têtes connues font leur apparition, tronches de cerbères, gueules étonnées à sa vue, trognes décontenancées à son regard, dur, froid, intolérant.


Personne ne rentre. Hors accord de Nicolas ou de moi. Sur vos vies.

Ce n'est pas menace ou promesse, simple constat. Ignorant les raclements de gosiers gênés, les 'vos ordres m'sieur, nous l'ferons, et autre oui da, il se dirige vers l'intérieur, passe la grande d'entrée, gravit les marches et ouvre la porte sur le bureau de Nicolas, deux têtes se tournent à son arrivée.

Marlowe's ne prononce même pas un mot, pas encore, souffle absent, là, simplement, sa larme du rouge le plus profond.
---fromFRLancelöt
Alors là, je m’y attendais pas, mais pas du tout du tout du tout.
D’abord, qu’il sache. Comment pouvait-il savoir? Pourquoi savait-il? Car j’avais trop tardé… Mais au même temps, ça m’avait évité de lui donner la nouvelle pour première fois, et c’était peut-être ça qui m’avait gardé en vie.
Et ensuite, le fait de me voir soudainement monté sur son dos… Je me laissai faire, fatigué que j’étais ça ne pouvait pas me faire de mal… et puis, ravi. Des fois les gosses aussi on besoin de tendresse, même les plus moqueurs, les plus délirants et les plus bon faiseurs de bêtises. Surtout quand ils sont tristes, quand ils ont sentit la mort près de amis, sur les amis. C’était mon cas.
Et le visage de Marlowe’s ne faisait que renforcer la tristesse, qui est un mal contagieux.

Nous traversâmes mi-Paris comme ça, mes mains autour son cou, ma joue sur son épaule.
Je n’étais pas Lancelot.
Je voyais les maisons défiler sur le pas droit et déterminé de mon maître je sentais la cadence me bercer presque. Je sentais sa pomme d’adam monter et descendre, me frôler au passage.

Puis, fatigue du maître ou bien compréhension de ma part que je ne faisait qu’abuser de sa bonté, je me vis remis à terre. Il continua son chemin, de ce regard vide, trop vide, de la douleur la plus profonde. J’étais émue par une telle tristesse, presque désespoir muet. Et pis, je l’aimais bien mon maître je voulais pas le voir si mal…
Je lui saisi la main.
Eu droit à un regard, mais il n’ôta pas le sienne.

Et nous parcourûmes encore mi-paris, jusqu’à ce que les maisons changent, l’endroit change, les gens changent. C’était la Cour. Qu’il respirait, ou il s’accordait, qu’il connaissait.
Sans un moment d’hésitation Marlowe’s nous mena au Palazzo. Sortit une clé, ouvrit. Chez lui.
Les gardes mêmes obéissaient à ses ordres. Il était maître, comme je m’en était douté.

Il nous enferma, et je le suivis dans l’escalier, vers un bureau…
Deux gens.
Un… jeune, et un homme. Tous deux, la mort au regard, comme Marlowe’s.

Parmi tant de tristesse, je ne savais pas ou me cacher. Ils communiaient la mort de Mara. Je n’avais rien été pour elle. Je me sentais hors de ma place.

Mais… ma place étais au près de mon maître.

Je murmurais un timide « b’soir », fermant la porte derrière moi.
---fromFRLe Rouquin
Ils sursautèrent tous les deux quand Marlowe’s pénétra dans la pièce, le visage tendu et l’oeil rougit. Nicolas fut visiblement soulagé et accueillit « le Livide », c’est Mara elle même qui l’avait affublé de ce surnom, avec un regard affligé.
Il était accompagné d’un jeune garçon que Nicolas ne reconnut pas. Il leur montra des sièges et s’éclaircit la voix.


Cette nuit là, commença t’il avec émotion, elle m’avait fait goûter un vin de Loire au goût de fruit, à m’en faire dire des bêtises.
Nous avons parlé, parlé... des heures durant.
Au bout du compte et rendue loquace par le vin, elle m’a dit... pour l’enfant.


Il secoue négativement la tête, regardant nerveusement Lithian, mais rien à propos du... enfin, de celui qui ... Les derniers mots de Mara lui ont été rapportés alors il sait la souffrance de Lithian, deux fois exprimée par la perte de sa guerrière et le doute quant à l’enfant mais il veut assurer l’archer qu’il ne tait pas quelque chose d’important à ce sujet.

Cette discussion a fini par nous dégriser reprend t’il et elle a insisté pour me faire noter ceci, vraiment insisté.
Sortant de sa poche une feuille de parchemin pliée, il l’agite doucement devant lui, la montrant à tous puis la dépliant, les doigts tremblants.

mara des acoma a écrit:
Salutations à tous !
Si Nicolas se trouve devant vous à faire la lecture, c’est que je ne suis plus de ce monde. Tout arrive n’est-ce pas ? Je ne sais ce qui aura eu raison de la vieille carne que je suis mais le fait est là.
J’ai quelques possessions et de vieux souvenirs.

Mon fidèle étalon, Démon, est librement offert à Nicolas. Je sais qu’il n’a point de monture et celle ci, bien qu’ombrageuse, à les sabots faits de vent quand il le faut. Donnes lui quelques quartiers de pomme épluchés, c’est sa gourmandise préférée.

Première dague doit être remise à Sélène. Dites lui que je n’ai jamais cessé de penser à elle.
Seconde Dague n’a guère de valeur hormis les deux pierres cachées dans la garde. Vendez les et festoyez tous ensemble à ma santé, enfin, si l’on peut dire.

Ma ceinture et mes étoiles de jet, donnez les à Ilmarin, elle louchait dessous quoi qu’elle en dira !

Mon manteau d’Hermine, je l’offre à Lorenz, c’est ma possession la plus douce et les chandelles ont besoin de protection contre le vent.

Dans ma malle il y a un coffret et quelques bijoux de prix, dont une chaîne aux maillons d’argent, pour le jeune Mange-Rats, s’il porte encore son grelot. Pour qu’il se souvienne ...

Pour Hermès, laissez le aller où bon lui semble. Je ne peux disposer de lui, il n’en a toujours fait qu’à sa tête ce foutu oiseau mais nourrissez le de grâce ! Et évitez le maïs gâté sous peine de représailles puantes.


La suite vous concerne directement Marlowe’s et vous aussi Lithian.

mara des acoma a écrit:
Si l’enfant que je porte est né et a survécu à l’heure où vous écoutez ceci, sachez que j’émets le voeu que le Livide en soit le parrain, si je n’ai pas eu l’occasion de le lui demander de vive voix. Ça va beaucoup l’amuser je crois.

Lithian l’élèvera au mieux j’en suis certaine et lui remettra, quand l’enfant atteindra l’âge de quinze ans, le livre relié de cuir qui se trouve dans ma malle. C’est mon journal.

J’ai quelques terres en Dauphiné, du coté de Valence, là où sont mes racines, que Lithian les fasse prospérer et les transmette le moment venu à l’enfant.
L’entier contenu de ma malle devient le sien. Il y trouvera de l’or et un fatras de choses. Qu’il sache que les murmures de mon cœur était pour lui.

Soyez tous heureux et prenez du bon temps. Ne laissez pas le temps blanchir vos cheveux et ramollir vos membres sans avoir bien et fort vécu.
Dites à l’enfant qui était sa mère et faites en quelqu’un dont j’aurais pu être fière.


Voilà. C’est tout.

Il eut un pauvre sourire. C’est étrange, elle n’a pas dit un mot sur la cave...
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Truffian
Jambes étendues, tête en arrière, main jouant avec la garde de son épée, machinalement, il détaille le plafond, passant en revue les maigres informations à sa disposition. Pour comprendre, combler les manques dans cette histoire, et pour éloigner l'émotion, de sa voix, le ton de la guerrière retentissant entre chaque ligne de sa lettre.

Un enfant donc. Et pas de certitude quand au père. La nervosité du rouquin est par trop manifeste sur le sujet. Les possibilités sont restreintes, l'archer, forcément, puis... Mara ne boudait pas les plaisirs de la vie, mais ne s'allongeait pas non plus avec le premier venu, de la poigne et de l'exigence la guerrière, crispation involontaire du poing, à ce funeste dernier hiver, lors il a décidé de construire son existence différemment, au plus profond des entrailles de Nestrecha, redonnant liberté de la jeunesse à la confrérie, elle l'a suivit dans la gueule des In Ténébris, aveu en sourdine, à leur été de rapines, sur les routes du royaume...

Il repousse la mémoire de leur dernière chevauchée, par un effort de volonté, pas encore le temps de souvenirs, il viendra, dans la solitude.

Qu'importe comment fut conçu cet enfant, il est de Mara. Et Lithian, géniteur ou non, en est le père. Certitude des actes, toujours.

Marlowe's se redresse dans le fauteuil, bref coup d'œil à son écuyer, silencieux, attentif, retour à ses deux compagnons, lente inspiration. Voix basse, un peu enrouée de la confiance témoignée par delà les limbes.


J'accepte. Pas par amusement. Que Lithian lui prodigue l'éducation paternelle, je ne réclame, pour remplir ce rôle, que la saison estivale, à compter de ses sept années. Sourire en douceur Ce qui ne veut pas dire que je ne viendrais vous visitez aux froidures. Ni que vous ne serez toujours les bienvenus en mon logis de Vendôme.

Il fait fi des questions se bousculant, les réponses viennent à leur guise.

Puis-je la voir... une dernière fois...

L'image d'un verger en Touraine s'impose à son esprit, là, au fil des saisons, proche de lui et Cuculus, il aimerait la faire reposer. Mais cela ne lui appartient pas, à son homme de décider. Les mots de conclusions du rouquin reviennent à ses pensées.

Sa cave... Nicolas, si tu acceptais d'en être le gardien, comme tu veilles sur le Palazzo, l'enrichir et la chérir, je puis te fournir les fonds nécessaires...

A bout de souffle brusquement, il va devoir vivre avec ce manque, celui d'un rire, d'une force, sa guerrière... Marlowe's serre les dents, il ne lâchera pas.
---fromFRLe Rouquin
L’instant est ciselé d’une fragile dentelle de givre, glacée comme la mort et d’une beauté poignante.

Nicolas se sentait écrasé par le poids d’une simple lettre.
Simple ?
Une vie résumée là... Une vie entière contenue en quelques mots tracés d’une encre pâle et tremblante.
C’était peu... et tellement.
Ce n’était rien, et tout.
Une vie.
Une vie pour une autre. C’était si ... injuste. Pour l’enfant, pour Mara.
Ce couple si intimement lié qui ne se connaîtrait jamais, jardin en friche pour une éternité...

C’était injuste.


La cave ?
Il reste surpris puis ébauche un début de sourire, timide.
Bien sur Marlowe’s, bien sur, je peut m’en occuper, je le ferai avec joie en mémoire de Mara.

Il baisse les yeux soudain, malheureux comme les pierres.

Elle est en haut, dans sa chambre...
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---fromFRLithian
Tellement de choses étaient énoncées dans cette lettre. Même si la distance existait entre certaine personne, tout le monde aurait une part de la vie de Mara. Un présent que nul ne pourrait renier l'existence. Un souvenir de la dame des Acoma. Un trésor pour chacun d'entre eux.

Lithian déglutissait difficilement. Mara avait donc songé déjà au fait que ce soit lui qui élève sa fille. Elle lui faisait entièrement confiance. Intérieurement et silencieusement, il la remercia. Une pensée intime qui, il l'esperait, trouverait son destinataire légitime.

De ses linges, Lithian sortit première dague. La dague qu'un jour Mara lui avait confié et qui depuis, ne l'avait jamais quitté. Il n'avait pas eu l'occasion de lui remettre en main propre. Pour elle, il la remettrait dans les mains de Sélène. Il ne savait pas où la trouver, mais il se renseignerait. Il serra sa main contre la lame aiguisée. Quelques gouttes de sang tombèrent sur le sol. Et ce fut tout. Ce pacte était désormais signé.

Mais il restait toujours ces terres. Valence. Région peu connue de Lithian. Il faudrait y aller, reconnaître les titres de propriété, etc. Il y emmenerait Lyhra.

Tout en pensant à cela, il écouta les paroles de Marlowe's un sourire en coin.


J'espère que tu viendras nous visiter. Et ne crois pas qu'on te laissera tranquille. J'aurai beaucoup de choses à lui faire découvrir, et que je compte également sur ton soutien pour lui offrir de belles connaissances dans les domaines où tu excelles.

Une dernière fois, lui rendre visite...

J'ai rendu Mara présentable depuis L'instant. Comme le dit Nicolas, elle est dans sa chambre. Je t'emmène à elle si tu le veux bien.

Il prit la direction de la porte, l'ouvrit et interpella une servante.

Qu'on m'amène Lyhra dans la chambre de Mara. Ainsi, toute la famille sera réunie. Et je crois, qu'il sera important de faire les présentations pour Marlowe's.
---fromFRLancelöt
J’écoutais les dernières volontés de Mara, et à travers la voix du lecteur, je n’avais aucun mal a m’imaginer celle de la guerrière. Son rire, sûrement, lors qu’elle avait fait écrire les premières lignes… essayant ainsi de soulager la douleur des mots, ne les rendant que plus pénibles a entendre, ce rire, à entendre, ce sourire, à voir.
Je me rappelle m’être imaginé ce qu’il en était pour Marlowe’s, et pour les deux autres. Si déjà, moi qui ne l’avait connu que d’un simple voyage et quelques jours, eux, alors, quelle grandeur devait avoir leur douleur?
Je dois avouer que, douleur mis-à-part, c’est de la surprise que je ressentait Et, oui, pourquoi pas? Un peu de jalousie.
Sept ans, c’était l’âge que j’avais quand j’avais été recueillit par Marlowe’s. Sept ans c’était l’âge habituel par lequel les garçons commençaient à devenir écuyers -et les filles, hein! Quand elles savaient se débrouiller… Hors J’étais l’écuyer de Marl, et fille de Mara ou pas, il était hors de question qu’on me remplace!
Je décidai à cet instant précis d’être désormais un écuyer parfait, de ne plus faire de bêtises et d’être super gentil. Pour que Marl’ n’est pas à se plaindre de moi, et donc que la fille de Mara ne vienne pas usurper ma place.

L’envie exprimée de Marlowe’s, de voir le corps de Mara, me sortit de me pensées pas très dignes du moment.
Plusieurs choix s’offraient à moi : soit je faisait en sorte d’être collant et essayait de le suivre.
Soir je faisait le sage et restai là.
Soit je rompais tout de suite mes promesses de non-bêtises et j’allais assouvir ma curiosité.
La deuxième option était la plus bonne… et, hélas hélas, aussi la moins tentante.
Après mesure exacte des deux autres, je tirai la manche de mon maître me mis sur les pointes des pieds et psssssst tilila li tu taritali taritu, ta?
Traduction :
Je vais voir ce qu’il en est du duel, d’accord?.

Je ne lui laissai même pas le temps de répondre, que déjà, je faisait un signe de tête aux deux autres, j’ouvrais discrètement la porte, espérant que la discrétion et la lentitude les empêche de faire un commentaire ou a Marlowe’s de me retenir… Pis je regardai Marl, remis le pieds hors du bureau, a l’intérieur de celui-ci, tirai de nouveau sur la manche de mon maître, me mit sur le pointe des pieds et , plein de tristesse, avec un de ces demi-sourires qui veulent tout dire, talilalri tular pstbisio basatila tari…
Traduction :
Embrasse-là de ma part….

Le manège de sortie fut refait, et en fermant la porte derrière moi, je m’élançais au pas de course par les escaliers. Quand il ne manquait pas plus de 7 marches, je fit une pirouette involontaire ais ô combien réussi, faillit me rompre le cou, et atterrit sur le ventre juste devant la porte d’entrée.
Aux regards étonnés des gardes je répondis en me levant, en époustouflant mes habits, et en prenant l’air le plus ‘mine de rien’ et aussi le plus fier.


Ordres du Livide, je sors et je reviens dans moins d’un quart d’heure : on me laisse rentrer.

Et l’immobilité des dits gardes.
«Il a dit que personne n’entrait…
-Beeeen, on peu le laisser sortir, et on avisera après.
-Ouais m’t’ira pas embêter Marlowe’s après c’qui s’est passé juste pour lui demander si l’gamin peu revenir… pas l’courage.
-Ouais mais si on le laisse rentrer et qu’il fallait pas…
-Yep, mais si on le laisse dehors et qu’il devait à tout prix rentrer… »


J’ai dit ORDRES DU LIVIDE!

Et reprenant tout calmement mon calme sous leurs yeux ahuris je leur expliquait comment si personne ne me forçait a sortir ça voulait dire que je pouvait être a l’intérieur du Palazzo, et que donc je pouvait y entrer. Et que personne ne me forçais à partir puisque personne n’avait eu la gentillesse de m’accompagner jusqu’à la porte…
Bref, cinq précieuses minutes de ma vie perdues avec les gardes du Palazzo : c’té du joli!

Finalement je réussi a me faire ouvrir avec la demi-promesse murmurée très bas qu’ils me laisseraient rentrer.

**********************************************************

Une dizaine de minutes après je sautai en effet du toit en face du Palais. Et cette fois, y’avais pas que la porte qui était fermée, mais aussi la grille.
Et en plus, il y avait pas de gardes entre les deux…

Je patientai une minute, genre ils allaient venir tous seuls…


Ordres du Livide je demande à entrer!

La question était de savoir si Marl’ allait pas trop m’en vouloir d’utiliser toujours la même excuse…
Une minute après, rien…


J’ai dit ORDRES DU LIVIDE!

Un garde sorti et approcha. « C’bon, c’bon, j’arrive, pas la peine de gueuler! » . J’évitais tout commentaire et souleva juste un sourcil, le temps que le garde qui n’avait pas envie d’embêter Marl’ lors de ma sortit, ouvre la grille, et me mène a la porte, aussi ouverte, et derrière moi, après des regards de guet opéré genre vérifier que personne l’a vu, il la ferma.

J’allais monter à l’étage, pis finalement, j’ai eu une idée…


Le Gris est mort. Ordres du Livide, je doit aller récupérer quelque chose dans sa chambre. Vous pouvez m’y mener/

Et de nouveau une dizaine de minutes de discussions vaines.
Que je sais pas quoi, que, oh le pauvre Gris, que personne ne peu entrer dans les chambres sans être Libertad, que de toutes façon la chambre devait être sûrement fermée a clef, que personne y était rentré depuis plusieurs mois, que je ferait bien de retourner avec Marlowe’s, que ouste et que du vent.

Et moi, que du nenni.
La chambre du gris, la chambre du Gris.

Et que c’est eux qui y vont, et que j’ai besoin de quoi, et qu’ils vont aller voir Marlowe’s pour savoir si vrai.

Et moi, que du nenni/
La Chambre du Gris, la Chambre du Gris.

Le pire, c’est que je n’avais rien à leur offrir…
Je leur expliquai ce que je voulais, pourquoi faire, et de la part de qui… Au nom, une lueur de joie dans l’œil d’un garde. Tiens tiens, un autre amoureux?
J’étouffai un rire, fallait surtout faire genre le sérieux, mais c’était drôle quand même de voir le gaillard « Bon, d’accord, je t’y mène, vous, vous gardez bien l’entrée. Non, il a dit Ordre du Livide et… et d’Ilmarin, donc rien à craindre, au pire, si il ment, on dia la vérité : on pensait qu’il parlait au nom de Marlowe’s… et d’Ilmarin. Et, pti… comment elle va, d’ailleurs… Ilmarin? » Et a chaque fois le rouge au visage en prononçant son nom.
Elle va bien, si on peu dire, deux de ses amis viennent de crever, alors ta gueule toplé, emmène moi.


Ça va, ça va, elle te sera reconnaissante de m’avoir aidé.

Ce jour j’appris une chose : les gardes ne connaissaient le plus souvent, de l’endroit qu’ils gardent, que la popotte et la cave.

Vous imaginez bien, un garde et un gamin, perdus dans les couloirs du Palazzo, faisant le moins de bruit possible et sursautant à chaque fois, car bon diou, on va nous découvrir, on sera tués, pendus!
Car oui, finalement, langue bien détachée je lui avouais qu’il y avait aucun ordre du Livide, en rien du tout/ Mais d’Ilmarin, hein, elle oui, hein, tu m’aides toujours, c’pas?

Pis on fini par arriver devant une porte «J’crois… est là. »

Tu crois ou tu est sur?
« Je crois… »
Rhaaaaaaaaa


Bon, tant pis, entre ça et rien, autant ça. La porte était bien fermée;, mais le garde, il avait les clefs, nan? Non…. Namé vraiment ils servent a rien ces gardes! Bon, un fil de fer? Non, pas non plus? Passe moi t’a ceinture. Hein, quoi? Ta ceinture bouffon! Non. SI! Bon, d’accord, d’accord, du calme!

Et avec le petit bout d’fer de la ceinture de passer encore 5 minutes à chercher comment…
Miracle, la porte s’ouvrit sur ses gonds on couinant.
La chambre? Aussi grise et pleine de poussière et de toiles d’araignées que la cave de ma grand-mère. Note-mémoire : dire a quelqu’un de nettoyer cette porcherie.
Pour le moment, envoyer le garde allumer une chandelle a demi-consomée aperçue près du lit.
Je ne voyais presque rien : une table brisée en deux, la poussière sous mes pieds et sur la tête. Une chambre petite, un tiroir et le lit. Pas plus. Quelques tapisseries sur les murs, afin de réchauffer la pierre, un âtre dont le bois fait charbon était là depuis des lustres.
Et c’est là qu’il me fallait trouver une boite…

Fouille.
Moi? Non…
OUI TOI!

Et de se mettre, garde et écuyer a retourner avec soin extrême les affaires du mort alors que la chandelle, mise en équilibre sur un bout de l’ancienne table, reflète leurs ombres sur les murs.
Murs sur lesquels -je les ai contées- 13 armes pendaient. Il y avait une épée, une dague, même une bâtarde, et une serbacane. Et puis, des choses totalement inconnues, qui n’avaient même pas la gueule d’être des armes…Et deux places vides… celle du sabre et du poignard.
Dans les tiroirs des flocons, remplis d’étranges liquides et même solides de tous les couleurs. Le Gris empoisonnait ses lames.
En marchant, une douleur extrême me saisi, ma chausse venait d’être traversée par un bout de verre qui avait atteint mon pieds, retenant un juron je m’assis sur le lit et éleva mes chaussures : la plaie n’était pas profonde mais fichtre que ça faisait mal! Instinctivement, je saisi un linge se touant sur le lit près de moi et s’y enroula mon pieds avant de le remettre dans sa chausse.
Un linge obscure, que je découvris plus tard était une chemise.

Je me remis sur pieds avec une grimace, mais il fallait finir, j’avais déjà perdu trop de temps. Le garde eu idée de chercher sous le lit, et c’est là que nous trouvâmes une belle boite, longue d’une quinzaine de centimètres sur une dizaine. Elle était adornée de dessins abstraits sculptés avec précision et art, dans un bois de qualité qui laissait flotter un léger arôme de forêt doux comme le miel.
J’ouvris la boite avec précision, elle était remplie à ras bord de parchemins, de lettres, essais et mêmes dessins. Je les parcouru vite fait, sans m’y attarder trop, d’un a cause du tempe et de deux à cause du respect de la vie privée, et aussi de la crainte du gris, qui même mort, vivait dans cette chambre et la remplissait de sa menace… si on était pris, s’il nous voyais! Rien qu’a y penser, je frissonnais

La paperasse, je la mit dans les poches de mes braies. Je ne volais pas; j’empruntais. Je n’espionnais pas; je me renseignais. Et puis je sauvais les papiers de mains plus malhonnêtes, du feu du nettoyage, du vent qui les emporterait, puisqu’ils n’avaient plus de boite. Aucun remord, malgré le regard assassin du garde.


Ordre d’Ilmarin

Peut-être pas très crédible, peut-être restait-t-il septique, mais impossibilité de broncher, après tout ce qu’il avait fait « par ordre d’Ilmarin ».
La boite quand à elle… Ô énorme sacrifice : j’ôtai ma cape acceptant ainsi de crever de froid pour des inconnus, et l’enroula autour de la boite, puis, le pris à la main.
Si on demandais : j’avais chaud j’ai juste enlevé ma cape. Et comme ça, la boite restait cachée, et la balade du Palazzo secrète.

Denier point a régler : le silence du garde… Mais halala, par ordre d’Ilmarin, hein…

Nous refermâmes soigneusement la porte derrière nous, pour qu’il soit impossible de remarquer qu’elle ne l’était pas à clef à simple vue, et nous reprîmes chemin de retour, qui fut trois fois plus facile et neuf minutes plus rapide.
Après signe de tête de merci et négation des autres gardes à la question de savoir si Marlowe’s était partit, je remontai l’escalier menant au bureau ou j’étais arrivé avec le maître, et après une fraction de doute, je m’assis par terre, contre le mur à côté de la porte.
Pour pouvoir dire « ah non, je suis arrivé depuis belle lurette, non, j’ai pas pris une demie-heure et non, je n’ai pas fait un tour du Palazzo. »
Et pis je massais mon pieds, et j’avais aucune envie d’aller retrouver les trois autres : j’avais l’impression que je me ferait tuer car : j’avais falsifié des ordres et en plus, j’espèrerait bien qu’ils ne puissent pas lire dans mon regard que j’avait emprunté des choses a la chambre du gris…
Bref, un peu de tranquillité était de rigueur.
Selene2rr
Calmer l’oiseau irascible de Mara n’avait pas été chose facile. Bien sur ce n’était qu’un volatile mal embouché mais son petit cœur de pigeon avait été fendu comme un cristal par coup de grand gel.
Il se comportait depuis la mort de Mara encore pire qu’à son habitude ; restant figé comme un animal empaillé durant des heures puis hystérique et caquetant comme pris de folie ensuite.

Il était malheureux, tout simplement.
Et n’avait pas de mots, lui, pour l’exprimer.

Nicolas avait pris soin de lui porter des douceurs à manger, qu’il dédaignait la plupart du temps. Son plumage devenait terne.
C’était un risque de lui confier cette terrible mission mais elle lui revenait de droit. Après tout.

Le rouquin entreprit donc de rédiger un message d’une sobriété exemplaire, annonçant à Sélène la mort de Mara.
Il lui dit aussi que la guerrière lui léguait première dague, et que son affection lui était restée.

Voilà, rien de plus, ce n’était pas nécessaire. Il était trop tard pour des tas de choses...

Il cacheta la missive et la confia à Hermès après la lui avoir lu, qui l’emporta haut dans le ciel, sans doute apaisé de pouvoir encore œuvrer pour sa défunte maîtresse.


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à quelques lieues de Paris, dans une auberge...

Envie de revoir la Cour, l'approche de la fin d'année lui éveille le souvenir d'une grande tablée familiale l'an passée au palazzo...Cette année, elle veut leur faire la surprise, être là pour eux et surtout...Sélène pose son regard sur les bouteilles posées sur la petite table de sa chambre d'auberge....Surtout apporter ce cadeau inestimable pour Mara...Puis elle n'est pas venue seule, elle est accompagnée de son écuyer, ami et confident...envie de lui faire découvrir son monde, de lui faire rencontrer Libertad...Libertad.....Un bruit à la fenêtre la tire de sa rêverie, elle l'ouvre et regarde avec surprise un pigeon voleter de travers dans la pièce...elle se fige...Une missive nouée d'un ruban noir...Voilà ce que Sélène voit accrochée à la patte d'un pigeon miteux, déplumé et apparement malade...Tout en fixant le velin roulé et surtout le ruban noir annonçant une mauvaise nouvelle, les pensées chamboulées par la visite à Razelle, l'annonce de sa grossesse et maintenant...le ruban noir...Elle se mord la lèvre, répugnant à prendre la missive, la peur, l'angoisse l'étranglent soudainement...Le pigeon s'ébroue, attire son attention avec une impatience qui l'étonne en lui picorant sans ménagement la main..Sélène le repousse en le traitant d'oiseau de malheur, mais le volatile de se démonte pas, s'envole maladroitement, aterrit sur son épaule et pince son cou en piaffant de colère...Lasse, elle l'attrappe vivement et le regarde...Elle se fige d'un coup, pense le reconnaître et s'inquiète dans un murmure étouffé...

Hermès ? Hermès...non....

Elle pose délicatement le pigeon calmé sur la table, délace en tremblant le lien qui attache le parchemin au volatile, délie le ruban de soie noir précipitament et lit fébrilement les quelques mots écrits maladroitement...

Déchirure au coeur et à l'âme, cette impression que les murs qui vous entourent s'écroulent tout autour de vous, que le sol disparaît par magie et que vous sombrez indubitablement dans le néant...noir...tout est noir comme le ruban de cette maudite missive dont elle n'arrête pas de lire et de relire l'unique phrase jusqu'à ce que les larmes roulant sans cesse sur ses joues la noie...

Mara...douce Mara...son amie, sa soeur d'âme et de coeur, sa guerrière Libertadienne, la gardienne des clefs de la cave du Palazzo, la buveuse de Génépi, Mara...Les souvenirs défilent devant ses yeux noyés d'ondes salines et amères, amères de n'avoir pas été là, amères de s'être éloignée de celle qu'elle aimait comme sa propre soeur, celle qui avait été pendant longtemps dans son ombre à surveiller ses arrières Première Dague toujours à portée de main....Amère, Sélène l'est, de n'avoir pu profiter de ces instants auquels on ne pense pas tant que la personne que vous aimez n'est pas disparue...Amère d'être partie sans lui parler, la décevant...

Sélène chancelle, la pièce tourne autour d'elle, et se rattrappe sur le rebord de la table, penchée en avant, les cheveux cachant son visage innondé de larmes qui s'échinent à couler en continu...Elle se sent vide, a froid soudainement, puis monte en elle la colère....morte....pourquoi...comment....sa machoire et ses mains se crispent....elle tape furieusement plusieurs fois de son poing sur la table, faisant envoler Hermès affolé qui se pose loin d'elle et tinter les bouteilles entre elles...Elle se tourne vers le messager à plumes, le regard douloureux croise celui du volatile qu'elle trouve étonnament humain..Sélène se reprend, pas de temps à perdre, elle nourrit Hermès, et griffonne à la hâte une réponse pour le Rouquin...


Citation:
J'arrive.

Sél'



Elle confie le message à Hermès, gratouille le dessus de sa tête du bout du doigt et le regarde s'envoler, se demandant si il aura la force nécessaire pour ce voyage....


Reste que quelques heures de chevauchée hivernale....Sélène rumine ses pensées en silence au rythme de Nestrecha..Fablitos à ses côtés, respectant sa souffrance...Elle n'a plus de larmes, la bise glaciale lui cingle le visage impavide, son regard métallique se pose sur la ville, elle désire arriver au plus vite, ils ne s'arrêteront qu'une fois arrivés...Ses pensées vers Mara, vers Libertad, le Palazzo et...la Cour des Miracles...

La Cour des Miracles....la foule abonde criarde, mendiant quelque menue monnaie, cherchant à vendre tout et rien...l'odeur des immondices si familière lui prend la gorge, elle s'étonne de ne pas être nauséeuse, sourit faiblement malgré elle....ici, elle se sent chez elle, son corps vient de le lui rappeler...Elle traverse les ruelles, guidant son compagnon qui découvre un autre monde bien qu'elle lui en ai parlé un peu, devant eux se dressent le Palazzo, majestueuse bâtisse, paradoxe d'architecture dans ces quartiers perdus...

Sélène se laisse glisser de sa monture, légèrement engourdie par le froid et le long périple, elle pousse sur la grille et....elle ne s'ouvre pas...Elle râle, la secoue pensant que le gel ai pu souder l'acier et se rend compte qu'elle est fermée à clef...Un coup d'oeil pour aviser qu'aucun garde n'est dans les parages, elle fulmine, les connaissant ils jouent aux cartes bien au chaud dans les cuisines....S'en était plus qu'elle ne pouvait supporter...

Elle secoue de plus en plus la grille, en hurlant...

OUVREZ CETTE FOUTUE GRILLE OU IL VA VOUS EN CUIRE BANDE DE FILS DE CHIENNES !!!!
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Fablitos
à quelques lieues de Paris, dans une auberge...

La lune était venu le tirer de son ordinaire quotidien, elle lui avait si souvent parler du palazzo et de Libertad, elle lui offrait une merveilleuse surprise, elle l’enlevait avec elle pour lui faire partager son monde, une partie de sa vie… Si les astres se confondaient, se heurtaient, ce serait le chaos dans l’univers, le déséquilibre. Chaque être humain est comme une planète, il exerce à la fois une attraction et une répulsion. Les vraies solitudes, celles dont on est pas conscient, ça force à n’avoir besoin de personne. Et pourtant qu’est ce qu’il arriverait si l’on séparait le soleil et la terre. Pendant deux semaines durant ils avaient chevauché côte à côte, traversant les grandes étendues gelées, avalant les collines, pyramides de charbon sur horizon de fer, paysages figés défilant aux travers de leur yeux secs et glacés. Ils s’étaient posés dans cette auberge, ultime étape de leur voyage, demain sans doute ils seraient à Paris.

Volées de coups brefs contre la vitre… Battement d’ailes derrière la fenêtre… Piaf de misère… Missive enrubannée de noir… Oiseau de malheur… Rivière lacrymale qui inonde le blanc laiteux de son visage crayeux, presque livide à cet instant…Sélène chancelle, s’effondre sur la table puis prise de rage assène quelques coups de poings rageurs sur son plateau de chêne, faisant teinter les bouteilles et envoler l’oiseau, thanatos ailé… Silence glacé, elle saisit de quoi rédiger une courte missive… Phrases griffonnées à la hâte confiées au volatile qui reprend le chemin du ciel, pâte molle, lourde et sombre.

Fablitos rassemble à la hâte leurs affaires et la suit prestement, elle s’est déjà hissé sur Nestrecha, aucune explication ne lui est nécessaire, pas de paroles, pas de questions. Ils galopent de nouveau menant bon train vers la capitale. Sélène se terre dans un mutisme qu’il s’efforce de respecter. Il voudrait bien inventer des mots pour lui dire ce qui la dépasse, ce qui la trouble, ce qui la fait souffrir et la met en colère. Il comprend son désespoir, c’était comme si tout risquait la ruine. Pareil au sculpteur qui voit son marbre chanceler sur le socle, alors qu’il en attaque l’ébauche.

Dans les rues, la neige c’est faite boue. Fablitos suit Sélène dans un dédale ruelles sombres qui les amènent devant une majestueuse bâtisse, architecture échappant à toute logique en ces lieux…

La cour des miracles… elle lui en avait un peu parler, c’est un peu comme un asile où il serait interdit de devenir fou ! une grosse machine à déshumaniser qui tourne à vide, car les cœurs des hommes, le cœur d’un seul homme, est une proportion bien trop énorme et c’est lui qui broie la machine jusqu’à l’humaniser… un peu.

Elle secoue de plus en plus la grille, en hurlant...

OUVREZ CETTE FOUTUE GRILLE OU IL VA VOUS EN CUIRE BANDE DE FILS DE CHIENNES !!!!

Fablitos l’arrête, l’écarte doucement d’un geste du bras, se baisse pour ramasser un morceau de tige de fer à terre qu’il tord entre ses doigts, il crache sur le crochet métallique, la regarde et lui souffle

Les serrures sont comme les femmes, je les démarre lentement à la salive puis j’attend qu’elles se livrent…

Un cliquètement, un grincement et la grille cède…

Après toi !
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Lorenz
Les rues sont franchies rapidement, en silence. Seuls leurs pas font crisser la neige, marquant la détermination de Chandelle à accélérer la marche et le souci d'Elderlyne de ne pas la perdre de vue.

Bientôt la silhouette blanche du Palazzo s'impose à elles. Léger ralentissement, imperceptible presque. Cela fait si longtemps qu'elle n'y est pas venue. Elle aurait tant voulu que ce soit pour un autre évènement. Mais les mots de sa TatLyne lui reviennent alors qu'elle la sent juste derrière elle:


*Faut pas pleurer les morts avec les vivants. Faut avancer.*

Alors elle avance d'un pas rageur vers les grilles où elle distingue clairement deux silhouettes. Un homme et une femme. Deux montures aussi, dont l'une, noire comme l'ébène qui, bien que fatiguée, semble encore piaffer d'impatience. Une évidence: Sélène. Certes Chandelle ne voit pas qui est à ses côtés, mais il est clair que la Lune est là.

Quelques pas encore et la voilà à leur hauteur, Elderlyne sur ses talons. Elle lance un regard sombre vers l'homme, voix sèche en constatant qu'il a crocheté la serrure des grilles du palais.


Noz vat Sélène... Depuis quand force-t-on l'entrée du Palazzo? Les gardes ne sont sans doute pas loin.

Elle aurait voulu être plus tendre, la prendre dans ses bras, lui dire combien elle avait eu peur de ne pas la voir à Valence, d'apprendre qu'elle était allée chez Razelle à Vendôme et qu'elle ne le savait pas lorsqu'elle y était. Mais c'est le froid qui a prit place dans le coeur de Chandelle ces derniers temps. Et les derniers évènements ne sont pas là pour l'adoucir.

Sans attendre de réponse toutefois, elle repousse la grille grinçante et pénètre dans la cour. Profonde inspiration. Expiration qui vient blanchir l'air autour d'elle, comme une bulle. Evaporation. Le noir de la nuit a repris ses droits. Seule une bougie luit à l'une des fenêtre du deuxième étage.

Chandelle se retourne vivement.


Nous restons plantés là à attendre que les gardes se décident en pleine nuit à venir nous accueillir, ou nous rentrons chez nous, dans notre foyer?

Le regard s'est fait circulaire et a englobé les deux femmes en face d'elle. L'homme demeure un inconnu et elle lui fait comprendre qu'il n'est pas le bienvenu. Pour le moment du moins.

C'est une affaire de famille qui se joue derrière ces murs.

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Elderlyne
En silence, elle l'avait suivie jusqu'au Palazzo.
En silence, parce que certaines douleurs sont au delà de la consolation des mots.
En silence, parce qu'elle avait peur de blesser sans le savoir, de rajouter de la douleur plutôt que de l'apaisement. Elle n'était pas douée pour ça.

Les voilà enfin devant les grilles où deux personnes sont entrain d'entrer. Elle reconnait la jeune femme, croisée parfois à Valence et aperçue à Vendôme.
Curieux comme les routes se croisent et se défont. On dirait une pelote de laine qu'une main malicieuse dévide et emmèle les fils, qui finalement ont tous un chas d'aiguille commun à rejoindre : le Palazzo.

Elle salut le couple d'un signe de tête, se demandant où sont passés les gardes et le rouquin.

Chandelle les invite à entrer. Affaire de famille...
Oui, certes, mais c'est de la famille Libertad dont il s'agit. Elle n'en fait pas partie.
Elle hésite, essayant de savoir ce qu'il vaut mieux. Elle scrute les vitres tentant de percer les mystères cachés, puis son regard se reporte sur le visage de Chandelle. Visage blanc, larme rouge qui lui rappelle quelqu'un d'autre. Peut-être a-t-il besoin d'elle effectivement. Autrement, il n'aura qu'à la remettre dehors.


- Ca n'est pas chez moi Chandelle, mais tu as raison, c'est une affaire de famille. A lui de me dire si j'en fait partie, ou pas... Allons y.

Intruse, elle se sent, mais elle a assisté au duel, elle a défié le nouveau Rey. Elle doit leur raconter. La fin du Gris, son refus... Il faut décider et pour ça, ils doivent savoir.


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Selene2rr
Une main se pose sur son épaule, les nerfs à vifs, elle se retourne vivement, croise le regard de son ami, se calme aussitôt, des larmes rageuses au bord des paupières...Sélène se laisse écarter de la maudite grille sans broncher et bénit la présence de Fablitos qui l'empêche de sombrer dans une folie certaine....Elle fronce les sourcils en le regardant faire, dans d'autres circonstances elle aurait rit de son allusion imagée, mais pour l'heure elle tente de calmer sa pulsion meurtrière envers les gardes...Depuis quand le Palazzo ferme-t'il ses portes ?

Deux pas l'amène à presque franchir la grille quand son attention est attirée par une voix familière et pourtant changée..Sélène se retourne, se fige d'étonnement devant le visage maquillé de Lo'...Souffle coupé, yeux fixés sur cette larme rouge, murmure...

Lo'...

Le coeur affolé, retourné, devant elle la chandelle de Libertad, celle qui amène toujours l'espoir, celle qui relève toujours ceux tombés à terre, celle qui...a changé. Une violente envie de se jeter dans ses bras, de la serrer fort, de pleurer au creux de son épaule, Lo' le pilier de tant de peines, Lo' qu'elle n'a plus revue depuis son départ pour la Bretagne..Il y a une éternité...Envie anéantie par la froideur du regard et de la voix. Sélène reste figée, la regarde passer devant elle, dans la pénombre de la chute brutale d'une nuit d'hiver...

Elle la suit silencieuse, non sans avoir salué de la tête l'écuyère Luciolique, qu'elle s'étonne de voir en ces lieux, et en compagnie de Lo'...Inspiration silencieuse, penser qu'à l'intérieur de la batisse assombrie, le reste de la famille serait là et peut-être...lui...Son coeur s'étreint d'angoisse, elle se reprend et emboîte le pas de Lo', songeant que même si elle les avait quittés, elle avait toujours sa place parmi eux quoiqu'ils en pensent...

Arrêt brutal, Sélène manque de percuter Lo' de pleine face quand celle-ci se retourne vivement...Yeux dans les yeux, elle y lit une infinie tristesse, y cherche la lumière qui y brillait autrefois, y trouve que les ténèbres de la souffrance..Avec difficulté, Sélène prend parole, perturbée de retrouver une chandelle éteinte...

Rentrons chez nous.

Regard suivant celui de sa p'tite soeur sur son compagnon près d'elle, puis la regarde dans les yeux, confuse de la situation, comment lui dire qu'elle venait pour la réunion de famille de fin d'année, qu'elle voulait leur faire la surprise de sa présence et leur présenter un ami, un frère, peut-être un futur Libertadien..

Il est mon...soutien. Je venais ici pour..enfin comme l'année dernière..une surprise pour vous..ma présence...vous dire tant de choses...lui...mon ami...lui...mon égal...Libertad...Mara...

Gorge nouée, plus de larmes, que du sel dans les yeux, Sélène porte une main gantée à sa tempe, se mord la lèvre, elle fulmine intérieurement après les prémices d'un malaise...L'autre main enserre l'avant-bras de Fablitos, elle relève la tête, plonge un regard troublé dans celui de Lo' et reprend d'une voix sèche sans le vouloir.

Où que j'aille il me suivra. Entrons avant d'être statufiés par le gel.

La Luciole rousse prend parole, certainement gênée de la situation, de cet échange si froid..Sélène se tourne vers elle, lui sourit faiblement..

Ecuyère du Coucou...Libertad est une famille...une famille qui accueille ceux qui désirent entrer dans son foyer....du moins jusqu'ici...enfin..considère que tu es la bienvenue ici malgré la situation délicate des dernièrs évènements...Je m'en voudrais de faire coucher dehors, une personne proche de mon ami Cuculus.
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