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[RP ouvert]L'hôtel de Culan.

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Giemsa suivit Bacchus et monta les escaliers tout en regardant autour d’elle.
A chaque marche, elle triturait ses mains, se demandant si elle a eu raison de venir…
Elle resta derrière le serviteur, observant le dos de ce diable d’homme qui retirait consciencieusement ses sabots avant de franchir le seuil.
Elle ne put s’empêcher de sourire…
La voix d’Anne retentit et l’instant d’après elle pénétrait dans la grande salle.
A nouveau elle se sentit écraser par la richesse de l’ameublement et des tentures.
Elle croisa Mathelline qui obéissant à la voix impérieuse de la demoiselle repartait vers sa cuisine, et sourit à Anne qui venait à sa rencontre.

Bonjour Anne !!
Elle était finalement contente d’avoir franchit le pas, son sourire se figea lorsque celle-ci parla de faire venir la Vicomtesse et Gabriel.
Sa voix grimpa d’un octave et elle s’exclama.


NON Non !!! Je passais juste vous saluer, ne dérangeait donc pas inutilement votre mère et votre frère…

Elle plissa les yeux dans une grimace et poussa un soupir…
Elle désigna la pile de parchemins et hocha la tête.


Je vous ai dérangé Anne, vous avez énormément de travail…
Son regard survolait la salle, ne se fixant pas vraiment sur un objet en particulier et elle finit par lâcher dans un murmure...

Dites- moi Anne…vous pourriez me parler de votre baptême ??
Comment...Comment ça se passe ??Enfin tout ça quoi....la confession, la cérémonie...et Mère Aurore qui n'est pas là!!!

Elle regardait la jeune demoiselle se demandant si celle-ci comprendrait...
Anne_blanche
Bonjour Anne !!

Dame Giemsa se rembrunit soudain, sans qu'Anne comprît d'abord pourquoi. Ce fut d'une voix aiguë, que la jeune fille ne lui connaissait pas, qu'elle reprit :


NON Non !!! Je passais juste vous saluer, ne dérangeait donc pas inutilement votre mère et votre frère…

Anne allait protester, mais Dame Giemsa semblait... effrayée... ? Oui, c'était bien ça. Qu'est-ce donc qui pouvait faire peur dans la présence de Mère ou de Gabriel ?

Je vous ai dérangée Anne, vous avez énormément de travail…

Non, pas du tout ! J'ai du travail, certes, mais il attendra. De toutes façons, ça ne sert à rien que je continue à regarder ces chiffres. Ce n'est pas d'eux que naîtra l'idée miraculeuse censée emplir les mines...


Tout en parlant, Anne observait sa visiteuse, dans l'espoir de découvrir pourquoi elle ne souhaitait pas rencontrer sa mère ou son frère. Elle crut comprendre, en la voyant regarder vaguement autour d'elle : quelque chose la préoccupait, dont elle souhaitait parler en tête-à-tête. L'idée que le luxe de la pièce pouvait impressionner la jeune femme n'effleura même pas Anne. Elle aimait la beauté, appréciait d'être entourée d'objets agréable à regarder, mais n'avait pas vraiment la notion de leur coût, ne s'étant jamais posé la question. Les tapis, les coffres sculptés, les coussins brochés, les chandeliers étaient là par la volonté de sa mère.
La question de Dame Giemsa, posée à mi-voix, conforta Anne dans son idée.

Dites- moi Anne…vous pourriez me parler de votre baptême ??
Comment...Comment ça se passe ??Enfin tout ça quoi....la confession, la cérémonie...et Mère Aurore qui n'est pas là!!!


Elle ne sourit pas. Les interrogations de sa visiteuse, elle les comprenait d'autant mieux qu'elle se souvenait fort bien de sa propre angoisse à l'approche de son baptême.

Hum...

Un petit raclement de gorge, habituel chez elle quand elle pesait ce qu'elle pouvait dire et ce qu'elle devait celer. Mère Aurore n'était pas là, certes, mais Gabriel pouvait fort bien la remplacer. Devait-elle en parler à Giemsa ? Quelque chose lui disait que c'était nécessaire : qui donc était mieux placé que le diacre pour répondre à l'anxiété d'une catéchumène, en l'absence du prêtre ? Mais Dame Giemsa avait paru si troublée, quand elle avait évoqué son frère...

Eh bien ... C'est Son Eminence Meleagant qui s'est chargé de notre pastorale, à Gabriel et moi. Notre baptême a été célébré en Berry, dans la chapelle du château de Culan.

Avec une petite moue, elle ajouta :

J'étais terrifiée ! Mais Gabriel était là. Je ne sais plus trop ce qui me faisait si peur. Tout s'est passé au mieux. Son Eminence a interrogé nos parrains et marraines respectifs, puis nous, nous avons répondu, récité le Credo, et voilà... Quand on se sent aristotélicien, quand on porte le Très-haut en son cœur depuis toujours, tout cela se fait de façon très naturelle, au fond. Et pourtant, devant l'autel, Gabriel a pris ma main. Ou j'ai pris la sienne, je ne sais plus. Nous avions besoin de nous rassurer mutuellement, je crois.

Elle plissait le front, revivait la cérémonie, en percevait encore tous les détails, entendait les bruits divers de la foule rassemblée dans la chapelle, mais comme dans un brouillard, d'où n'émergeait plus que l'immense gratitude ressentie au moment où le prélat les avait déclarés membre de la grande famille aristotélicienne.

La date de votre baptême est-elle arrêtée ? Ce serait un honneur pour moi d'y assister.


Espiègle, elle ajouta, au moment où Matheline entrait avec un plateau.

Si vous n'avez pas peur que je fasse des bêtises pendant la cérémonie, bien sûr. Que je tombe sur Mère, par exemple, comme lors du mariage de Dame Apolonie.
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Elle avait peut-être un peu trop élevé la voix, elle perçût le tressaillement de la jeune demoiselle et se mordit la lèvre.

Quelle idiote elle faisait !

Cette sensiblerie qui l’habitait depuis quelque temps la mettait en porte à faux de plus en plus souvent.
Anne, comme elle l’espérait ne se moqua pas de ses appréhensions et tandis que celle-ci revivait son propre baptême, Giemsa, soulagée d’être enfin comprise, ne perdit pas une miette de ses paroles.
Elle s’avança machinalement dans la salle et instinctivement se dirigea vers les fenêtres d’où on pouvait voir la rue.
Son regard semblait perdu dans cette contemplation et c’est d’une voix presque inaudible qu’elle lui répondit.


Hélas non ! Pas de date de fixée...
Mère Aurore semble avoir des problèmes de santé….


Elle se tourna vers Anne avec une petite grimace…

J’avoue que je ne devrais pas raisonner aussi égoïstement et prier pour son rétablissement, mais voilà tout ce que j’ai envie de faire c’est de râler.
En fait c’est même tout à fait injustifié parce que j’appréhende tellement cette cérémonie que je suis au fond assez contente d’avoir un peu de temps devant moi.
Je ne sais pas ce qu’il va falloir que je dise ou que je fasse, je ne sais pas quel vêtement mettre…
Elle jeta un œil vers Anne…

En robe je suppose…
Elle soupira...
Je n’aime pas les robes…


Son regard à nouveau se perdit dans la contemplation de la rue.

J’ai mis tellement de temps à pardonner, à admettre, à rouvrir les portes d’une église…
J’en suis à me demander si je ne doute pas tout simplement…si ma foi est bien telle que le supposait, inébranlable…


Elle secoua sa tête et ses mains comme pour chasser de mauvaises pensées.
L’arrivée de matheline les bras chargés arrachèrent un sourire à Giemsa , tandis que son regard suivait d’un œil gourmand le plateau garni.
Un bon moyen de détendre l’atmosphère arrivait dans la salle ….
Anne_blanche
Dame Giemsa semblait boire ses paroles. Anne en ressentit une certaine appréhension. Ce qu'elle disait prenait une importance bien grande, soudain.

Mère Aurore semble avoir des problèmes de santé….

En effet, l'abbesse de Vienne avait dû se retirer quelques temps, pour se remettre de quelque indisposition, et c'était Gabriel qui avait dit la messe, le dimanche précédent. Anne allait faire remarquer à sa visiteuse que, justement, son frère était là, et qu'il était pleinement habilité à célébrer les baptêmes. Mais Dame Giemsa semblait si peu désireuse de le rencontrer, qu'elle se mordit la lèvre. D'ailleurs, la dame se retournait, et poursuivait :

... j’appréhende tellement cette cérémonie que je suis au fond assez contente d’avoir un peu de temps devant moi.


Anne se souvenait d'avoir formé des vœux, à la dernière minute, pour que Monseigneur Meleagant n'arrivât pas, tant elle avait peur. Elle hocha la tête, compréhensive, toute espièglerie bue.

Je n’aime pas les robes…

Ça... Anne ne pouvait pas dire qu'elle les aimait non plus. Elle portait la robe, bien sûr, parce que sa condition ne lui laissait guère d'autre choix. Mais, quand elle franchissait quatre à quatre les degrés du Castel de Lyon pour se rendre à son bureau, ou quand elle s'accroupissait dans sa chambre pour agacer Vignol du bout d'un jonc ou d'un roseau, elle regrettait parfois l'époque où elle pouvait encore traîner en braies toute la journée.
La remarque de Giemsa ne lui en amena pas moins un sourire, vite effacé devant l'air grave de la jeune femme quand elle se retourna vers le spectacle de la rue.


J’ai mis tellement de temps à pardonner, à admettre, à rouvrir les portes d’une église…
J’en suis à me demander si je ne doute pas tout simplement…si ma foi est bien telle que le supposait, inébranlable…


Anne se sentit vaguement choquée. L'entrée de Matheline la dispensa de répondre immédiatement. Tout en faisant le service, en s'enquerrant des préférences de Dame Giemsa en matière de dragées et d'hypocras, elle réfléchissait soigneusement. Un tel aveu, ça ne se traite pas à la légère.
Elle ignorait tout du passé de sa visiteuse. En taverne, Dame Giemsa lui avait toujours témoigné de l'affection, voire une certaine tendresse, quand elle était plus jeune. Il était arrivé à Anne, un jour, dans un moment de détresse, de se laisser aller à la douceur maternelle des bras de la jeune femme. Mais son moment d'abandon n'avait guère duré. Elle était trop mal à l'aise dans ce genre de situation, trop peu capable d'exprimer ses sentiments.
Cependant, elle avait beau remonter dans ses souvenirs, jamais elle n'avait entendu Dame Giemsa se livrer à des confidences.
Elle croqua dans une tartine de miel, mâcha consciencieusement son pain, pour se donner encore quelques minutes. Une gorgée de lait de chèvre - Mère n'aurait pas apprécié de la surprendre en train de boire de l'hypocras -, et elle se décida.


Le Très-haut veille sur vous, comme sur nous tous. Vous avez entendu le sermon de Gabriel, dimanche, n'est-ce pas ? Je comprends que vous doutiez. Il se passe des choses, parfois, dans une vie ...

Elle s'interrompit. A aucun prix elle ne voulait laisser supposer qu'elle incitait à la confidence.


Nous avons tous des moments de doute. J'ai longtemps cru qu'on pouvait, toujours, en venir à bout tout seul. Mais il s'est passé quelque chose, il n'y a pas si longtemps, et ...

Nouvelle interruption, et elle se troubla légèrement. Cette fois, c'était elle qui avait failli se laisser aller à des confidences. Or, Dame Giemsa n'était pas venue pour en entendre, mais bien pour qu'on la rassure. C'était ... réconfortant. Toujours tiraillée entre l'image que son jeune âge donnait d'elle à son entourage, et cet élan de maturité précoce qu'elle subissait depuis des années, Anne n'avait jamais eu l'occasion d'aider qui que ce fût, hormis son frère. Réconfortant, mais effrayant à la fois.

Je crois que c'est dans ces moments-là qu'il nous faut le plus d'aide, ajouta-t-elle dans un murmure.

Plus fermement, elle reprit :


Si vous n'êtes pas à l'aise en robe, n'en mettez pas. Le Très-haut n'a que faire de l'apparence. C'est votre cœur, qu'il voit. Ne craignez pas de ne savoir que dire ou faire : l'officiant vous guidera, dans chaque étape, vous verrez. Il vous posera des questions très simples, vous répondrez. C'est très facile, une fois qu'on a commencé. Si vous doutez ...

Elle hésita, mais à peine.

Si vous doutez, il vous faut en parler à Mère Aurore à son retour, ou ... à Gabriel. Il est diacre, il peut vous entendre en confession. Il ne vous reprochera pas de douter. Ni lui, ni personne. C'est tellement humain !
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Giemsa l’espace d’un instant se demanda si elle n’avait pas trop parlé…
Mais Anne était, elle n’en doutait pas au vu de ses réponses une personne discrète et leur conversation bon gré mal gré prenait une allure de confidences.
Elle hochait la tête au vu des réponses de la demoiselle et sourit devant sa véhémence.

Ne pas mettre de robe….
Il allait quand même bien falloir qu’elle se décide enfin à se comporter comme une jeune fille.


Entre deux bouchées de pain dégoulinant de miel, elle réfléchissait et hésitait encore à aller plus avant dans tout ce qui lui pesait sur le cœur.
Elle observa Anne qui sous un visage d’où les traces de l’enfance peinait à disparaitre une maturité qu’elle avait toujours soupçonné...
Elle devinait des blessures qui la rendaient plus proche d’elle…

Elle lécha ses doigts non sans rougir devant autant d’indélicatesse et prit le temps de se désaltérer avec un verre de lait.

Ce n’était pas un moment propice à l’alcool…Celui-ci délie les langues aussi promptement que la question qu’inflige le bourreau.
Et Giemsa voulait maitriser…


La confession est un acte très important n’est ce pas ??
Croyez-vous que tout est pardonnable ??
Votre frère…Voyez vous Anne, je ne voudrais pas vous blesser mais comment vous dire…
Je ne sais pas si un homme, qui plus, un Homme de sa condition pourrait …


Elle la regardait tout en parlant, souhaitant ardemment qu’elle comprenne, ne pas la blesser surtout, ne pas casser ce fil qu’elles tissaient doucement entre elles.

Il vous a aidé n’est-ce pas ?? Il a su trouver les mots pour vous…
Vous pensez qu’il saurait ??...


Elle secoua la tête et eut un petit sourire…


Je vais, je crois, attendre le retour de Mère Aurore et tacherait de lui parler…C'est plus raisonnable non?

Elle fixa son regard sur les dragées et préféra penser que la seule chose importante du moment était le choix de la sucrerie …
Avec un soupir, sa main hésitante finit par en prendre une et elle la porta à sa bouche, regardant Anne avec un air malicieux…


Un pur bonheur…Anne …Un pur bonheur…
Gabriel_de_culan
[devant la porte de l'église]

La cloche? Vous êtes sûr que c'est vraiment nécessaire?

Le gros Pierre n'avait pas l'air enchanté à l'idée de grimper au clocher. Pourtant, le diacre semblait bien convaincu par son idée.

Oui, oui. Quand Sœur Aurore rentrera de convalescence, elle ne sera pas contente si les cloche font toujours ce bruit sourd après chaque coup. Je me demande s'il n'y a pas un nid de je-ne-sais-quoi, là-haut.

le gros jeune homme ne voulait vraiment pas monter, mais il avait l'impression de sauver son âme, en travaillant pour l'église, et il s'imaginait que sa réputation en serait améliorée. C'est que depuis tout le temps qu'il avait passé à boire seul sur le palier de sa chaumière, il s'était taillé une réputation peu appréciable.

Bon, mais 5 écus, c'est vraiment pas grand chose, mon frère. J'ai le triple, à la mine.

Le diacre se rapprocha de son interlocuteur pour pouvoir parler plus bas, sur le ton de la confidence.

Vous savez bien qu'en vous voyant travailler à l'église, les villageois auront une meilleure image de vous. Et à votre avis, dans l'église, où est-ce qu'on vous verra le mieux? Dans la crypte, ou sur le clocher? Tenez, je vous donne les sous à l'avance. Je vous fais confiance.

Cinq pièces passèrent de main, et achevèrent de convaincre l'épais roturier. Sans un mot de plus, le diacre, qui n'avait pas que ça à faire que de vérifier le travail accompli, s'en retourna à l'hôtel de Culan.

A l'entrée, ni Bacchus, ni Matheline, ni aucun des autres valets dont il oubliait toujours les noms n'était là. Gabriel ne râla même pas, satisfait qu'il était d'avoir trouvé un employé pour débarrasser l'église de ce nid.

Il pénétra le coeur léger jusqu'à la grande salle, où Anne était en pleine discussion avec Giemsa qui, justement, se léchait des doigts dégoulinants de miel.


Bonjour, mesdemoiselles.

Lacha-t-il en guise d'introduction. L'idée que sa présence ne fut pas opportune ne lui traversa pas même l'esprit, et il s'assit tout simplement auprès des jeunes demoiselles dans l'idée de participer à leur conversation.
Anne_blanche
Le pain frais fondait dans la bouche, le miel poissait les doigts et les lèvres. Anne savourait, tout en écoutant Dame Giemsa. Pour une fois, elle faisait attention à ce qu'elle mangeait. Matheline lui portait dans sa chambre, tous les matins, du lait de poule, qu'elle avalait sans y prendre garde. Le Gouverneur la plaisantait souvent sur ce sujet. Dans la journée, entre deux dossiers, elle grignotait un morceau de pain, ou mangeait une soupe, sans y penser, parce que c'était tellement quotidien !
Ce jour-là, elle appréciait. Une collation en compagnie de quelqu'un qu'on apprécie, ça vaut tous les banquets du monde.

La confession est un acte très important n’est ce pas ??
Croyez-vous que tout est pardonnable ??


Gabriel dit toujours que le Très-haut pardonne tout, pourvu que l'on se repente.


Dame Giemsa semblait bien angoissée. Anne se surprit à s'interroger sur la nature du péché qui la faisait ainsi trembler. Ce devait être fort grave ! Mais elle se refusa à poser la question. C'était une affaire entre le Très-haut et Dame Giemsa, pas un sujet de curiosité pour une toute jeune fille.

Votre frère…Voyez vous Anne, je ne voudrais pas vous blesser mais comment vous dire…
Je ne sais pas si un homme, qui plus, un Homme de sa condition pourrait …
Il vous a aidé n’est-ce pas ?? Il a su trouver les mots pour vous…
Vous pensez qu’il saurait ??...


La bouche pleine de pain, Anne hocha vigoureusement la tête. Elle avala rapidement, s'essuya les lèvres.


Bien sûr, qu'il saurait ! Il est diacre. Le Très-haut le soutient et le guide. C'est un homme, certes. Enfin...


... un très jeune homme. Mais puisqu'il avait été élevé au diaconat, c'est qu'il était capable d'en assumer la charge, dans tous ses aspects.

Quant à sa condition... Nous sommes tous les enfants du Très-haut, Dame. Gabriel l'a encore rappelé dimanche.


Dame Giemsa hésitait. Anne se demanda quelle nouvelle question la taraudait, mais il ne s'agissait que du choix d'une dragée.


Un pur bonheur…Anne …Un pur bonheur…

Elle acquiesça. Les dragées, elle en aurait mangé par poignées, si elle avait osé. D'où Mère tenait-elle celles-ci ? De Lorraine, probablement. La Vicomtesse avait l'habitude de choisir les meilleurs fournisseurs.
La porte s'ouvrit.


Bonjour, mesdemoiselles.


C'était Gabriel, qui semblait de fort bonne humeur. Il s'assit sans plus de façon. Anne lança un rapide coup d'œil à sa visiteuse. Elle se demandait si elle percevrait l'arrivée du vicomte comme une intrusion. Devait-elle, d'une façon ou d'une autre, ramener la conversation sur les inquiétudes de Giemsa ? Ou, au contraire, les taire soigneusement, jusqu'au départ de son frère ? Après tout, c'était vers elle que s'était tournée la dame, et elle lui avait bien fait comprendre qu'elle ne souhaitait voir ni Mère, ni Gabriel...
Elle opta pour une voie médiane, servit un hypocras, tendit la coupe de dragées.


Bonjour, Messire mon frère. Dame Giemsa et moi évoquions son futur baptême. Vous rappelez-vous l'angoisse qui n... me tenailla, juste avant la cérémonie ?
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La bouche pleine, elle hochait doucement la tête aux réponses données et devait reconnaître qu’Anne avait raison au fond…
Son frère avant tout était diacre et Giemsa commençait à penser que sa défiance n’était pas justifiée.
Ses yeux brillaient doucement, amusée de constater que toutes les deux étaient habitées par la même gourmandise…
Elle se félicitait d’avoir franchit la lourde porte de l’hôtel et se cala confortablement dans son fauteuil.
Elle ne pensait pas pouvoir retrouver un jour le plaisir de la douce quiétude d’une collation, ce moment privilégié ou les mots deviennent tout à coup faciles et légers…


Le repentir ….
Dîtes moi …vous vous repentez de tous vos actes vous ??
Pas une seule de vos actions que vous continuer à voir comme justifié et ne nécessitant pas de pardon ?

Et je vous avoue que j’ai un peu de mal avec cette idée du pardon...


Son regard se fit plus sombre et pendant un court instant son visage se crispa.

Comment pardonnez aux hommes qui disposent, qui prennent des vies et qui restent impunis?
Comment ne pas se féliciter de l’opportunité qui parait signe de dieu et permet de se venger enfin !...


Ses derniers mots prononcés furent-ils entendus par le nouveau venu ??

Bonjour, mesdemoiselles…

Giemsa se leva avec empressement et elle salua Gabriel, essayant de cacher la rougeur qui envahissait son front.
Le jeune homme avait l’air de fort bonne humeur et cela la rassura…son air distrait aussi…
Il n’avait pas le regard inquisiteur du confesseur à qui rien n’échappe…

Son sourire fut discret et elle regarda Anne avec anxiété qui servait son frère l’invitant ainsi à partager leur collation.

Bonjour, Messire mon frère. Dame Giemsa et moi évoquions son futur baptême. Vous rappelez-vous l'angoisse qui n... me tenailla, juste avant la cérémonie ?


Elle gratifia Anne d’un sourire chaleureux, bénissant la délicatesse dont elle faisait preuve et hocha la tête en regarda son frère tout en acquiesçant.


Oui, je vous avoue que j’appréhende cet instant…tout comme l’incertitude quand à la date qui n’est pas encore arrêtée.
Gabriel_de_culan
Pour la plupart des gens qui travaillent, il n'est pas de pire agacement quotidien que d'entendre à nouveau parler de leur travail une fois qu'ils sont rentrés à la maison. Pourtant, pour la plupart des gens qui travaillent, il n'existent pas d'autre sujet de conversation que le travail effectué le jour même. Ainsi, les cultivateurs parlent de leurs récoltes, ou du beau temps qui fait pousser les légumes. Les valets cancanent sur leurs maîtres, les bourgeois commentent leur production artisanale avec emphase pour pouvoir dénigrer celle de leur concurrent et voisin.

Pour Gabriel, les choses étaient bien différentes. Tout d'abord, étant noble, il n'avait jamais eu à travailler. A la vérité, il avait bien dû cacher son rang et se mettre au service de petits fieffés et d'évêques pour assurer sa croute pendant la longue traversée qu'il avait effectuée à l'âge de 10 ans. Mais il préférait oublier ce passage de sa vie. Le travail qu'il exerçait à l'église, comme diacre, n'en était en fait pas un. En termes ecclésiastiques, il s'agissait d'une charge, et en termes personnels, d'une vocation. Ainsi, contrairement à la plupart des gens qui travaillent, Gabriel adorait qu'on lui parle de religion à la maison.


Bonjour, Messire mon frère. Dame Giemsa et moi évoquions son futur baptême. Vous rappelez-vous l'angoisse qui n... me tenailla, juste avant la cérémonie ?

Il se remémora cette lointaine - mais si émouvante - cérémonie, et n'eut pas le temps de répondre, que Giemsa venait confirmer ce qu'il pensait:

Oui, je vous avoue que j’appréhende cet instant…tout comme l’incertitude quand à la date qui n’est pas encore arrêtée.

Pour répondre aux deux, il chercha ses mots l'espace d'une petite seconde, puis prit la voix assurée de celui qui sait ce qu'il dit.

Oh oui, ma chère soeur, je me rappelle bien votre angoisse, et je peux bien vous avouer que je la partageais quelque peu également. Pour ce qui me concerne, cette angoisse était mêlées d'une grande excitation. Dame Giemsa, ne craignez rien. Je puis vous assurer que le baptême n'est fait que de bonheur. Il est normal d'appréhender une cérémonie dont on sera le centre d'attention, en particulier lorsque c'est la première. Mais je vous assure que vous en sortirez grandie.
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Giemsa écouta sagement la réponse de Gabriel et acquiesça à plusieurs reprises.
Elle le gratifia d'un petit sourire et regarda Anne avec soulagement.
L'arrivée impromptu de son frère était finalement une bonne chose et lui avait permit de considérer d'un autre œil le diacre qui officiait depuis peu à l'église.
Contre toute attente, il n'était pas si inabordable qu'elle le supposait et l'enthousiasme qu'il manifestait à répondre ne paraissait pas feint.
Elle n'imaginait pas encore qu'il puisse être son confesseur mais ces paroles rassurantes et sa ferveur l'avait conforté dans sa foi.
Le doute, la peur en faisaient partie.


Vos paroles, Frère Gabriel, me rassurent enfin et vont me permettre d'attendre plus sereinement mon baptême.
Je ne suis guère patiente, je dois vous l'avouer, et l'attente a transformé peu à peu mon enthousiasme en angoisse et multitudes de questions.


Se tournant vers Anne, elle lui adressa un large sourire et un regard plein de reconnaissance.

Anne je dois vous remercier pour ce merveilleux moment.
Je vais vous laissez à présent, il est largement temps pour moi de regagner mes quartiers.
Anne_blanche
Comment pardonner aux hommes qui disposent, qui prennent des vies et qui restent impunis?
Comment ne pas se féliciter de l’opportunité qui parait signe de dieu et permet de se venger enfin !...


Manifestement, Gabriel n'avait pas entendu ces derniers mots de Giemsa, prononcés au moment-même où il entrait dans la pièce, et Anne se demandait si c'était tant mieux ou dommage.
Tandis que son frère rassurait la dame, en termes bien mieux choisis que les siens, et renforcés du poids de sa fonction, Anne finissait son gobelet, scrutant le visage de Giemsa.
Quelque chose n'allait pas. Celle que le bourgmestre surnommait gentiment "Dame Lézarde", à cause de sa prédilection marquée pour la place la plus proche de la cheminée, où elle passait de longues heures silencieuses, en taverne, présentait certes l'aspect serein des lézards au soleil, avec son beau visage lisse, sa parole calme, la gentillesse de ses sourires. Anne s'était toujours dit, confusément, que ce n'était qu'une façade. Elle n'aurait su expliquer pourquoi.


Dîtes moi …vous vous repentez de tous vos actes vous ??
Pas une seule de vos actions que vous continuer à voir comme justifié et ne nécessitant pas de pardon ?


Son intuition se révélait juste. Quelque chose, un souvenir du passé de Dame Giemsa, avait altéré, l'espace d'une seconde, la pureté des traits, Anne en aurait juré. Le regard s'était terni, mais l'arrivée de Gabriel n'avait pas laissé à sa sœur le loisir de creuser plus avant.

Vos paroles, Frère Gabriel, me rassurent enfin et vont me permettre d'attendre plus sereinement mon baptême.
Je ne suis guère patiente, je dois vous l'avouer, et l'attente a transformé peu à peu mon enthousiasme en angoisse et multitudes de questions.


Anne eut l'impression que le soulagement de Giemsa ne tenait pas seulement à la ferveur communicative du diacre. Il était entré, au moment où elle avait abaissé ses barrières habituelles. Il l'avait dispensée des questions, peut-être gênantes, qu'Anne n'eût pas manqué de poser.

Anne je dois vous remercier pour ce merveilleux moment.
Je vais vous laissez à présent, il est largement temps pour moi de regagner mes quartiers.


Elle sourit en retour, se leva pour raccompagner sa visiteuse à la porte de la grand-salle, derrière laquelle Matheline attendait - tendait l'oreille ? - pour reconduire la dame jusqu'à la rue.


Vous serez toujours la bienvenue ici, Dame. J'ai pris grand plaisir à votre conversation. J'attendrai impatiemment votre baptême !

L'huis refermé, elle se tourna vers son frère.

Je vous remercie, Gabriel, d'avoir apporté à Dame Giemsa quelque apaisement. Je sais que c'est votre rôle, mais ... Comment dire ?

Elle n'osait lui faire part de ses craintes quant aux angoisses de Giemsa. Elle aurait eu l'impression d'empiéter sur les plates-bandes de l'Eglise. D'autre part, elle savait son frère suffisamment en empathie avec ses semblables - du moins dans l'exercice de son ministère - pour avoir saisi certaines expressions, certaines intonations.

... j'aime bien Dame Giemsa, ajouta-t-elle. La sentir si angoissée à l'approche d'un moment si merveilleux me navrait. Je ne doute pas que la confession achèvera le travail que vous avez commencé ce jour.

Elle espérait qu'il comprendrait, savait qu'il ne l'interrogerait pas. Pour en être plus certaine, elle porta aussitôt la conversation sur un sujet des plus anodins.

Des amis de feue notre tante m'ont fait savoir qu'ils arrivaient bientôt à Vienne. Ils précèdent de peu Messire Homme_des_bois, qui a dû faire étape en Bourgogne, je crois.
Aryan
Ils étaient enfin arrivés. Elle avait perdu ses deux compagnons de voyage en route, l'un avait choisit une autre route, l'autre avait quasiment à chaque étape une journée de retard sur elle. Ils auraient du arriver plus tôt mais qu'importe, Aryan comptait maintenant se poser quelques temps.

Aryan arriva devant l'hôtel de Culan après avoir réussi à croiser son compagnon dans les rues et récupérer la carriole avec les lardons dedans. Jelubir avait du avoir envie de visiter la ville, Aryan regarda ses trois bambins gazouillaient tranquillement à l'arrière de la carriole et sourit. Il faudrait qu'elle trouve un endroit sûr pour entreposer la carriole, et pour Fierorage, il devait avoir une écurie. L'une de ses filles commençaient à s'agiter dans son couffin. Elle prit Eolia dans ses bras, s'avança vers la porte, frappa trois coups secs et retourna auprès de la carriole.

_________________
--Bacchus
Grmbl... grmbl... pfff ! l'a fallu qu'al' y r'va... grmbl... Pffff ! J'ai pas fini d'atteler pour Lyon, ma !

Bacchus ronchonne. Ça devient une habitude, chez lui. Mais au fond, il est très fier de sa jeune maîtresse. Réélue au Conseil Ducal, elle se retrouve encore Commissaire aux mines. Ça, ça l'embête, le Bacchus. Il va encore devoir sortir à pas d'heure pour récupérer les registres dûment remplis par les contremaîtres et les rapporter à la demoiselle.


Grmbl grmbl grmbl ... l'aurait pas pu d'mander aut' chose, non ? Si al' m'avait d'mandé, tiens !

Seulement voilà. Anne ne lui a rien demandé. C'est normal, au fond. Il n'est qu'un pauvre cocher-valet de pied-cloueur d'affiches.

Tiens ? Qui que c'est qui toque ?

Trois coups viennent de résonner sous la voûte. Bref coup d'oeil en direction de la porte de la grand-salle : Matheline n'apparaît pas.


Pour sûr qu'al' est 'core à ronfler sur son ouvrage, c'te ...


Il ne dira pas quoi. Dame Maryan est belle, Messire Gabriel est vicomte, Demoiselle Anne est brune, Matheline est fainéante. Il y a des choses, comme ça, on n'y peut rien.
Il ouvre la porte, bliaud bien tiré dans la ceinture, menton relevé, oeil froid. Une jeune dame se tient là, un enfançon dans les bras.
Le menton de Bacchus lui retombe sur la poitrine, sa bouche s'ouvre comme celle d'un oisillon affamé, ses yeux s'exorbitent.


C'est-y pas Dieu possib' ! Dame Aryan ! C'est-y bien vous ?!


L'œil de Bacchus se mouille. Dame Aryan, c'était une amie de feue Dame Mentaïg, une vraie. Et chaque fois que quelque chose lui rappelle sa maîtresse disparue depuis si longtemps, Bacchus s'attendrit.

Par l'Très-haut ! Dame Aryan ! Mais entrez, entrez donc ! J'm'en va quérir les maîtres tout d'go.

Sans s'aviser que, selon toute vraisemblance, ni Anne ni Gabriel ne connaît la dame, Bacchus se hisse en haut de l'escalier, braillant à pleins poumons :

Matheline ! Eh ! la Matheline ! Annonce Dame Aryan ! Et un peu vite !
Jelubir
Le voyage avait été tranquille, malgré quelques faux départs. Les enfants étaient ravis de découvrir de nouveaux paysages. La cariolardonmobile était confortable et avalait consciencieusement tous les cahots des chemins de Royaume. Fierorage avait aussi bien tenu le rythme, même si parfois, il pensait à Alpage et ses poulains qu'il avait laissé à Sancerre. L'arrivée à Vienne était aussi la fin du voyage. Il fallait maintenant trouver à se loger. Dame Tourbillon avait une adresse : l'Hotel de Culan. Le trouver ne fut pas difficile et comme les enfants dormaient sagement, Jelubir décida de faire un tour de la ville qui semblait accueillante et animée.

De retour, il s'inquiéta de la disparition d'Eolia. Mais une grosse voix s'éleva de la maison. Dame Tourbillon quérait les occupants avec Eolia, ravie d'être dans les bras de sa maman. Jelubir prit alors dans ses bras Gabrielle et Tristan et rejoignit le groupe. Il avait hâte de voir les neuveux et nièce de feue Dame Mentaîg, dans l'espoir d'y retrouver un peu de l'âme de cette amie si chère, depuis quelques temps disparue.
Aryan
Aryan ne put s'empêcher de sourire devant la joie spontanée de Bacchus, elle attendit qu'il finisse d'alerter tout le monde de son arrivée pour le serrer brièvement dans ses bras.

Je suis heureuse de vous revoir Bacchus, cela fait longtemps, peut être un peu trop.


Une éternité, une longue et affreuse éternité, les vieux souvenirs revenaient, ah ces vieux temps ... Avant de se laisser prendre par un certaine nostalgie. Avant de sombrer totalement et de passer pour une personne trop sensible, Dame Tourbillon s'empressa d'ajouter.


Bacchus, peut être faudrait il d'abord trouver un endroit où on pourrait mettre la carriole et un endroit pour coucher les enfants au calme, ils sont fatigués et ne vont pas tarder à être affamés.

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